Le résumé
La France et l'Allemagne produisent au total quelque 60 pour cent de l'électricité d'origine nucléaire obtenue sur le territoire de l'Union européenne, le tiers de son énergie et en consomment autant. Ces deux États sont également leaders en matière d'énergies renouvelables, avec 31pour cent du total. En revanche, les choix qu'ils ont opérés en matière énergétique ont fortement divergé depuis l'accident de Fukushima : l'Allemagne s'est engagée dans l'élimination à marche forcée de sa filière électronucléaire, à un rythme plus soutenu encore que son ambitieux programme en matière d'énergies renouvelables. Ce choix implique un coût important pour les finances publiques. L'équilibre énergétique est apporté par le charbon et le lignite, deux sources d'énergie polluantes et fortement émettrices de CO2.
L'Union européenne subit une désindustrialisation aux causes certes multiples, mais où le prix de l'énergie joue un rôle croissant depuis la révolution du gaz de schiste aux États-Unis. À la recherche de nouveaux moteurs pour sa croissance, l'Europe doit donc réfléchir à une politique véritablement énergétique : le temps n'est plus où ce sujet n'était que le sous-produit d'une approche climatique qui a échoué.
Comment financer la transition énergétique de l'Union européenne tout en soutenant sa réindustrialisation. Les faibles prix de revient caractérisant la filière électronucléaire apportent la seule ressource disponible à même de financer une évolution que les considérations techniques imposent d'inscrire dans la durée. L'objectif de la transition à long terme est consensuel, mais il impose un choix cornélien à plus brève échéance, puisque sa réalisation passe par une décision clivante portant sur la rénovation du parc électronucléaire français.
Tels sont quelques-uns des principaux enjeux abordés dans ce rapport d'information.