GRECE



La Crète, principale île de l'archipel grec, qui a une superficie de 8 300 km 2 et une population d'environ 550 000 habitants, ne bénéficie d'aucun statut particulier . Elle constitue une région de droit commun divisée en quatre départements .

ITALIE




Les fondements de l'autonomie

L'article 5 de la Constitution
dispose : " La République, une et indivisible, reconnaît et favorise les autonomies locales (...) ", et l'article 116 énonce : " A la Sicile, à la Sardaigne, au Trentin-Haut Adige, au Frioul-Vénétie Julienne et à la vallée d'Aoste, sont attribuées des formes et des conditions particulières d'autonomie d'après des statuts spéciaux adoptés par des lois constitutionnelles ". Ces cinq régions à statut spécial disposent d'une autonomie supérieure à celle des quinze régions à statut ordinaire .

Les statuts administratifs de la Sicile et de la Sardaigne sont respectivement définis par un décret du 15 mai 1946, converti en loi constitutionnelle n° 2 du 26 février 1948 et modifié ensuite, et par deux décrets de 1944, convertis en loi constitutionnelle n° 3 du 26 février 1948 puis modifiés. C'est la Sicile qui a obtenu la plus large autonomie.

L'île d'Elbe, partie intégrante de la région de Toscane, ne possède aucun statut particulier.

La Sicile

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La Sardaigne

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A proximité immédiate de la péninsule, elle est, avec une superficie de 25 700 km 2 , la plus grande île méditerranéenne. Elle compte plus de 5 millions d'habitants .

Située à plus de 200 km à l'ouest de la péninsule, avec un superficie de plus de 24 000 km 2 , elle est la seconde île de la Méditerranée. Sa population est de 1,65 million d'habitants .

1) Le partage des compétences entre l'Etat et les îles

a) Les compétences locales

Alors que les régions à statut ordinaire disposent seulement de compétences partagées et de compétences d'adaptation leur permettant respectivement de légiférer dans le respect des lois-cadres nationales et d'adapter les lois nationales aux nécessités et aux besoins locaux, les régions à statut spécial, parmi lesquelles la Sicile et la Sardaigne, se sont vu reconnaître des compétences exclusives, pour lesquelles elles détiennent les pouvoir législatif et réglementaire.

La Sicile

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La Sardaigne

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Ces compétences exclusives sont énumérées à l'article 14 du statut et portent notamment sur les questions suivantes, que l'on a classées par grands domaines :

Ces compétences exclusives sont énumérées à l'articles 3 du statut et portent notamment sur les questions suivantes, que l'on a classées par grands domaines :

Culture

- l'enseignement primaire ;

- les musées et les bibliothèques ;

Administration

- l'organisation des services administratifs régionaux ;

- la police locale ;

- l'organisation et les limites géographiques des collectivités locales ;

Economie

- les eaux minérales et thermales ;

- l'agriculture et la forêt ;

- l'industrie, le commerce et l'artisanat ;

- le tourisme et l'hôtellerie ;

Aménagement et transports

- les travaux publics d'intérêt régional ;

- les transports terrestres ;

- l'urbanisme ;

Environnement

- la pêche et la chasse.

b) La participation des îles aux organes et aux décisions de l'Etat central

Bien que formulées différemment, les dispositions contenues dans les deux statuts sont similaires, sauf en matière de relations extérieures.

L'initiative législative nationale

L'assemblée régionale peut présenter au Parlement national des voeux et des propositions de loi sur des matières concernant la région.

Parallèlement, le statut de la Sardaigne prévoit que le gouvernement régional peut demander au gouvernement national la suspension d'une mesure économique ou financière qu'il estime dommageable pour l'île.

La participation au conseil des ministres

Le président du gouvernement régional intervient en conseil des ministres lorsque sont débattues des questions intéressant particulièrement la région.

Le statut de la Sicile précise qu'il dispose alors d'une voix délibérative.

La saisine de la Cour constitutionnelle

Les deux régions peuvent introduire devant la Cour constitutionnelle italienne des recours sans effet suspensif destinés à faire respecter leurs compétences.

Les transports

Les deux régions peuvent participer à l'établissement de la réglementation nationale des transports terrestres et maritimes, ainsi qu'à l'élaboration des tarifs des transports ferroviaires, dans la mesure où leurs intérêts sont concernés.

Les relations extérieures


La Sicile

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La Sardaigne

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La région est représentée dans l'élaboration des projets de traités de commerce quand ils la concernent.

2) L'autonomie financière

Les régions à statut spécial jouissent d'une autonomie financière assez importante.

Les recettes propres (impôts et emprunts essentiellement) représentaient 15 % des ressources de ces régions en 1990. Elles sont complétées par l'attribution d'une fraction du produit des principaux impôts nationaux perçus leur territoire (en Sardaigne, 70 %  de l'impôt sur le revenu, 90 %  des droits d'enregistrement, la moitié des droits de succession...), ainsi que par des transferts en provenance du budget de l'Etat.

2) Les institutions locales

a) L'assemblée



La Sicile

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La Sardaigne

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Composée de 90 membres élus pour cinq ans au suffrage universel, à la représentation proportionnelle, elle exerce le pouvoir législatif et contrôle l'exécutif régional.

Qualifiée de " conseil régional ", elle comporte quatre-vingt membres, qui sont élus pour cinq ans au suffrage universel à la représentation proportionnelle. L'assemblée exerce le pouvoir législatif et contrôle l'exécutif régional. Seules les personnes inscrites sur les listes électorales de la région sont éligibles.

b) L'exécutif



La Sicile

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La Sardaigne

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Il est formé du président et de ses assesseurs, tous élus par l'assemblée régionale, en son sein.

Les assesseurs sont chargés des différents secteurs de l'administration.

Outre le président, l'exécutif comporte actuellement douze membres responsables des domaines suivants :

- affaires générales ;

- agriculture et forêts ;

- culture, environnement et enseignement ;

- budget et finances ;

- coopération, commerce, artisanat et pêche ;

- collectivités locales ;

- industrie ;

- travaux publics ;

- travail, sécurité sociale, formation professionnelle et émigration ;

- santé ;

- aménagement du territoire et environnement ;

- tourisme, communications et transports.

L'exécutif est responsable devant l'assemblée régionale et devant le gouvernement de l'Etat.

Il est composé du président, élu au scrutin secret par l'assemblée régionale parmi ses membres, et de plusieurs membres qui sont choisis par le président, mais nommés par l'assemblée. Ils sont chargés des différents secteurs de l'administration.

Outre le président, l'exécutif comporte actuellement douze membres responsables des domaines suivants :

- affaires générales, personnel et réforme de la région ;

- agriculture ;

- défense de l'environnement ;

- collectivités locales, finances et urbanisme ;

- santé hygiène, assistance sociale ;

- industrie ;

- travaux publics ;

- travail, formation professionnelle, coopération et sécurité sociale ;

- planification, budget, crédit et aménagement du territoire ;

- enseignement, culture, information, spectacles et sport ;

- transports ;

- tourisme, artisanat et commerce.

L'exécutif est responsable devant l'assemblée régionale et doit démissionner en cas de vote de défiance.

4) Les limites de l'autonomie

a) Les limites de la législation régionale

De façon générale, la législation régionale doit respecter les principes établis par les lois de l'Etat ainsi que les obligations internationales de l'Italie. De plus, les matières pour lesquelles les deux îles disposent des compétences exclusives sont limitativement énumérées dans leur statut.

b) Le contrôle de constitutionnalité de la Cour constitutionnelle

Il s'exerce sur les lois adoptées par les assemblées régionales.

c) Le représentant de l'Etat

Les statuts prévoient, respectivement aux articles 28 pour la Sicile et 48 pour la Sardaigne, l'existence d'un commissaire, chargé d'assurer la représentation de l'Etat au niveau de la région et de coordonner les fonctions administratives de l'Etat et de la région.

Le statut de la Sicile attribue aussi au commissaire le pouvoir de solliciter de la Cour constitutionnelle la déclaration d'inconstitutionnalité des lois régionales et celui de proposer au gouvernement de l'Etat la dissolution de l'assemblée régionale pour violations persistantes du statut.

d) La possible dissolution des assemblées locales

Chacune des deux assemblées peut être dissoute pour violation de son statut ou de la loi nationale.

Si le statut de la Sicile confie l'initiative de cette procédure au représentant de l'Etat, la décision étant prise par le gouvernement après consultation du Parlement, celui de la Sardaigne prévoit que la dissolution est prononcée par un décret du président de la République, pris après délibération du conseil des ministres.

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