En 1939, Germaine Pican, institutrice et mère de deux petites filles, milite au parti communiste au côté de son mari, André, l'un des responsables de la Seine-Inférieure. Dès le début de l'Occupation, celui-ci organise la résistance départementale FTP et Germaine assure les contacts avec les groupes locaux. Arrêtée le 20 juin 1941 à Rouen, elle est internée à Compiègne durant 6 mois, puis relachée.
Le 15 février 1942, elle est à nouveau arrêtée ainsi que son mari qui, après une tentative d'évasion, est fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942. En mars, Germaine Pican est transférée à la prison de la Santé et maintenue au secret. Puis du fort de Romainville, elle part en déportation.
Pour elle, commence un long séjour dans des camps aux noms tristement célèbres : Birkenau, où, affectée à un kommando de travail, elle est surprise en train de voler des oignons pour ses camarades restées au camp et sévèrement punie ; Auschwitz, sous le numéro de matricule 31 679 ; Ravensbrück, où elle arrive en août 1944 et enfin Mauthausen, d'où elle est libérée le 22 avril 1945.
De retour en France, elle poursuit son engagement politique. Le 8 décembre 1946, elle est élue pour représenter la Seine-Inférieure au Conseil de la République, où elle adhère au groupe communiste. Membre de la commission des pensions, puis de la famille, elle s'intéresse particulièrement à la situation des victimes de guerre, au statut des déportés, ainsi qu'aux mesures à prendre en faveur des femmes seules avec des enfants à charge. En 1948, elle n'est pas réélue.