Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi.
Victor Hugo - Ce siècle avait deux ans - Recueil "Feuille d'automne" - 1831
En 2002, le Sénat célébrait l'un des Sénateurs les plus illustres qu'il ait compté en son sein, Victor Hugo, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.
A cette occasion, de nombreuses manifestations se sont déroulées au Sénat, dont les Journées hugoliennes sur l'exil et la tolérance. Un concours a été organisé auprès des collégiens et lycéens. Découvrez les panneaux de l'exposition affichés au Sénat. Retrouvez les précédents hommages rendus à Victor Hugo au Sénat. Suivez le compte rendu du déplacement effectué à Jersey et à Guernesey par une délégation du Bureau du Sénat (26 fevrier 2002)
Victor Hugo
Victor Hugo, témoin et acteur de son siècle
Né à Besançon le 26 février 1802 et décédé à Paris le 22 mai 1885, Victor Hugo a parcouru le XIXe siècle. Il en a été témoin mais aussi acteur privilégié, comme le montrent son abondante production littéraire et graphique ainsi que sa participation active aux événements politiques.
Enfance et jeunesse, " Ce siècle avait deux ans… "
- 1802 : naissance de Victor-Marie Hugo, à Besançon (26 février)
- 1809 : sa mère, née Sophie Trébuchet, s’installe à Paris, rue des Feuillantines avec ses trois fils
- 1811 : Sophie Hugo va rejoindre à Madrid son mari Léopold, promu général, puis en repart l’année suivante avec ses deux fils cadets – Eugène et Victor
- 1819 : Victor Hugo est couronné par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse; il fonde Le Conservateur littéraire qui paraît jusqu’en 1821
- 1820 : Victor Hugo se voit attribuer une pension par Louis XVIII pour son Ode sur la mort du Duc de Berry
- 1821: mort de Sophie Hugo
Avant l'exil : le début de la célébrité
- 1828 : mort du général Hugo (son père) - naissance de François-Victor
- 1829 : poésie Les Orientales - roman Le Dernier jour d’un condamné - la pièce Marion de Lorme est interdite, le poète refuse la pension que le roi veut lui offrir en compensation
- 1830 : théâtre Hernani(dans la préface, Hugo écrit le romantisme n’est que le libéralisme en littérature - Victor Hugo soutient la révolution libérale de juillet - naissance d’Adèle
- 1831 : roman Notre-Dame de Paris - poésie Les Feuilles d’automne
- 1832 : théâtre Le Roi s’amuse, pièce suspendue puis interdite par la censure
- 1833 : théâtre Lucrèce Borgia et Marie Tudor - rencontre avec Juliette Drouet qui joue dans ces deux pièces
- 1834 : roman Claude Gueux
- 1835 : poésie Les Chants du crépuscule
- 1837 : poésie Les Voix intérieures
- 1838 : théâtre Ruy-Blas
- 1840 : assiste au retour des cendres de Napoléon Ier - poésie Les Rayons et les Ombres
- 1841 : élu à l’Académie Française après quatre échecs
- 1843 : théâtre Les Burgraves - noyade de Léopoldine et de son mari Charles Vacquerie dans la Seine à Villequier
- 1845 : Victor Hugo nommé Pair de France par Louis Philippe
- 1848 : à l’occasion de la plantation d’un arbre de la liberté place des Vosges à Paris, Hugo prononce un discours célébrant la République universelle - élu représentant de la Seine à l’Assemblée constituante, il y intervient en faveur de la réforme des ateliers nationaux, de la liberté de la presse, de l’abolition de la peine de mort - fondation avec ses deux fils du journal L’Evénement
- 1849 : élu représentant de la Seine à l’Assemblée législative - discours remarqué sur la misère - préside le Congrès international de la paix réuni à Paris et prédit l’avènement des Etats-Unis d’Europe
- 1850 : discours sur la liberté de l’enseignement (pour une instruction gratuite et obligatoire), sur le suffrage universel, la liberté de la presse
- 1851 : ses deux fils sont incarcérés pour délit de presse - discours contre le projet de révision de la constitution inspiré par Louis-Napoléon Bonaparte - prend la tête du comité de résistance au coup d’Etat du 2 décembre
L'exil
- 1851 : réfugié politique à Bruxelles (décembre)
- 1852 : inscrit sur la liste des expulsés publiée par décret - exil à Jersey - publication de Napoléon le Petit
- 1853 : poésie Les Châtiments
- 1855 : départ pour Guernesey
- 1856 : poésie Les Contemplations
- 1859 : refus de l’amnistie de Napoléon III "Quand la liberté rentrera, je rentrerai" - début d’un exil volontaire - poésie La Légende des Siècles
- 1862 : premiers dîners des enfants pauvres - roman Les Misérables
- 1863 : lettre contre l’écrasement du soulèvement polonais - lettre de soutien aux combattants mexicains, contre l’expédition de Napoléon III au Mexique
- 1864 : essai William Shakespeare
- 1865 : poésie Les Chansons des Rues et des Bois
- 1866 : roman Les Travailleurs de la mer
- 1868 : naissance de son petit-fils Georges - mort d’Adèle, sa femme
- 1869 : fondation par ses deux fils du journal Le Rappel - Victor Hugo participe au Congrès de la paix à Lausanne et s’y exprime à nouveau en faveur des États-Unis d’Europe - roman L’Homme qui rit - naissance de sa petite-fille Jeanne
- 1870 : soutien aux révoltés de Cuba contre l’Espagne - se prononce en faveur du "non" au plébiscite organisé par Napoléon III - retour en France après la proclamation de la République le 4 septembre
Après l’exil, une gloire nationale
- 1871 : élu représentant de la Seine à l’Assemblée législative le 8 février - se déclare opposé à une "paix infâme", en faveur des Etats-Unis d’Europe et du maintien des représentants d’Alsace-Lorraine au sein de l’Assemblée, malgré l’annexion de cette région par l’Allemagne - démissionne le 8 mars en raison du refus de l’Assemblée d’autoriser Garibaldi, pourtant élu, à siéger - mort de son fils Charles
- 1872 : échec à l’élection comme représentant de la Seine - poésie L’année terrible
- 1873 : mort de son fils François-Victor
- 1874 : roman Quatrevingt-treize
- 1875 : publication d’Actes et paroles (Avant l’exil et Pendant l’exil)
- 1876 : élu Sénateur de la Seine - dépose un projet de loi pour l’amnistie des condamnés de la Commune, cette proposition ne recueille que six voix - discours sur la Serbie - publication du troisième volume d'Actes et Paroles (Depuis l’exil)
- 1877 : poésie La Légende des Siècles (nouvelle série) et L’Art d’être Grand-Père - essai L’Histoire d’un crime
- 1880 : l’amnistie est votée (loi du 11 juillet 1880)
- 1881 : grande manifestation pour l’entrée de Victor Hugo dans sa quatre-vingtième année - poésie Les Quatre vents de l’Esprit
- 1882 : réélection au Sénat - théâtre Torquemada
- 1883 : mort de Juliette Drouet - poésie La Légende des Siècles (dernière série)
- 1885, 22 mai : mort de Victor Hugo - funérailles nationales : une foule immense suit son cercueil jusqu’au Panthéon où il est inhumé (le Panthéon qui avait été rendu au culte par Napoléon III en 1852 revient à la laïcité à cette occasion).
Victor Hugo : le parlementaire
Le parcours politique de Victor Hugo
- Sous la Monarchie de juillet (1830-1848), Victor Hugo, qui soutient la monarchie, est nommé "Pair de France" par le roi Louis-Philippe. Il siègera à la Chambre des pairs pendant presque trois ans, d’avril 1845 à février 1848.
Il entre à la Chambre des pairs en tant que Vicomte Hugo, membre de l’Institut. Victor Hugo a en effet été élu à l’Académie Française au siège de Népomucène Lemercier, le 7 janvier 1841, après quatre échecs.
Il réalise ainsi le rêve de son enfance : " Je veux être Chateaubriand ou rien " (Journal intime, 10 juillet 1816). Chateaubriand (1768-1848), académicien et pair de France dès 1815, accepte ce rôle de modèle lorsqu’il écrit à Victor Hugo, le 30 mars 1830 : " Je m’en vais, Monsieur, et vous venez ".
Victor Hugo intervient à plusieurs reprises devant la Chambre des pairs, notamment sur la liberté de la presse, la lutte contre la misère sociale ou le suffrage universel.
Il a laissé dans Choses vues, un intéressant témoignage sur son bref passage dans cette assemblée, en particulier lorsqu’elle siégeait en Haute Cour. En effet, la Chambre des pairs, à côté de sa fonction législative, était aussi chargée de juger les crimes de haute trahison et les attentats à la sûreté de l’Etat.
- Après les événements de février 1848, Victor Hugo, un moment hésitant, se rallie à la République et est élu représentant à l’Assemblée constituante (juin 1848 – mai 1849).
Le 22 février 1848, le peuple parisien se soulève et pousse Louis-Philippe à l’abdication. Le surlendemain, Lamartine proclame un gouvernement provisoire.
Victor Hugo est d’abord fidèle à son serment de pair en soutenant la régence. Mais dès le 25 février, il rend visite à Lamartine à l’Hôtel de Ville. On lui propose alors de devenir maire de son arrondissement et de prendre un poste ministériel, mais Victor Hugo refuse.
L’une des premières tâches du gouvernement provisoire est de faire élire, au suffrage universel direct, une assemblée chargée de préparer une nouvelle constitution.
Les élections ont lieu au mois d’avril. Sans s’être porté candidat, Victor Hugo recueille 60 000 voix. Il décide alors de se présenter lors d’un scrutin complémentaire le 4 juin 1848 et il est élu à l’Assemblée constituante, comme représentant du département de la Seine.
A la tribune de cette assemblée, il intervient en faveur de la réforme des ateliers nationaux, de la liberté de la presse et de l’abolition de la peine de mort.
- La Constitution du 4 novembre 1848, qui institue la IIème République, prévoit une Assemblée nationale unique. Victor Hugo y est élu comme représentant de la Seine (mai 1849 – décembre 1851).
La Constitution de la IIème République a été promulguée le 4 novembre 1848. Elle institue une " Assemblée unique " dont les membres ne portent plus le titre de député, mais celui de représentant; le pouvoir exécutif est confié, pour la première fois, à un Président de la République, élu pour 4 ans au suffrage universel direct. Outre le pouvoir démocratique et les idéaux républicains, la Constitution de 1848 consacre un certain nombre de droits sociaux.
Le 13 mai 1849, Victor Hugo est élu représentant de la Seine : l’ancien membre de l’aristocratique Chambre des pairs est définitivement acquis à la cause républicaine.
Victor Hugo intervient souvent dans les débats de l’Assemblée nationale. Il monte ainsi à la tribune pour dénoncer la misère sociale, défendre des droits fondamentaux (l’instruction obligatoire, le suffrage universel, la liberté de la presse, etc.) et s’opposer aussi aux diverses tentatives de déstabilisation du nouveau régime.
- Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, Victor Hugo est envoyé en exil. Il restera éloigné du territoire français pendant près de 19 ans, jusqu’à la chute du Second Empire et à la proclamation de la République le 4 septembre 1870.
La Constitution de 1848 interdisait au Président de la République de se représenter à un second mandat. Louis Napoléon Bonaparte, élu Président de la République en décembre1848, décide de se maintenir au pouvoir : c’est le coup d’Etat du 2 décembre 1851, suivi, un an plus tard, de la suppression du régime républicain. Louis Napoléon Bonaparte devient Napoléon III, Empereur des Français.
Victor Hugo est à la tête du comité de résistance au coup d’Etat du 2 décembre : " Un homme vient de briser la constitution, il déchire le serment qu’il avait prêté au peuple, supprime la loi, étouffe le droit, ensanglante Paris, garrotte la France, trahit la République. " (3 décembre 1851). Il quitte néanmoins Paris le 11 décembre, muni d’un passeport au nom de Lanvin. Il se réfugie d’abord à Bruxelles, puis dans les îles anglo-normandes de Jersey et, à partir de 1855, de Guernesey.
Beaucoup d’opposants sont comme lui exilés. Un décret de proscription, sur lequel il figure ainsi que Victor Schoelcher, est signé par Louis Napoléon Bonaparte le 9 janvier 1852.
Victor Hugo ne reviendra en France que 18 ans plus tard, à la chute de l’Empire en 1870 : " Quand la liberté rentrera, je rentrerai" (déclaration du 18 août 1859 par laquelle Hugo refuse l’amnistie de Napoléon III).
Le chien " Sénat "
La constitution impériale instituait un Sénat " aux ordres " de l’Empereur, que Victor Hugo n’a jamais manqué de tourner en dérision. Aussi, pendant l’exil, avait-il trouvé amusant d’appeler son chien " Sénat ". Ce Sénat impérial n’avait évidemment rien à voir avec le Sénat de la IIIème République où Victor Hugo se fit élire dès sa mise en place en 1876.
- Victor Hugo est élu représentant à l’Assemblée nationale unique en février 1871. Il en démissionne toutefois au bout d’un mois. Battu aux élections de janvier 1872, il restera en retrait de la vie parlementaire jusqu’à la mise en place des institutions prévues par les lois constitutionnelles de 1875.
En 1870, la guerre contre la Prusse et la défaite de Sedan font sombrer le Second Empire. La République est proclamée le 4 septembre.
Rentré à Paris dès le 5 septembre, juste avant l’encerclement de la capitale par les armées allemandes, Victor Hugo partage avec la population parisienne les souffrances et les privations du siège :
" Deux grandes choses m’appellent. La première, la République. La seconde, le danger. Je viens ici faire mon devoir. Quel est mon devoir ? C’est le vôtre, c'est celui de tous. Défendre Paris, garder Paris. Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde." (5 septembre 1870).La population parisienne, durement éprouvée, accepte mal la capitulation. La précipitation du gouvernement d’Adolphe Thiers à désarmer Paris provoque le soulèvement populaire de la Commune.
L’Assemblée, élue en février 1871 afin de conclure la paix, entreprend de rédiger une constitution. Elle siège d’abord à Bordeaux, puis à Versailles. Victor Hugo s’y fait élire représentant de la Seine, mais il en démissionne un mois plus tard pour protester contre la décision de ne pas autoriser Garibaldi, pourtant élu, à siéger au sein de l’assemblée.
- En janvier 1876, Victor Hugo est élu sénateur de la Seine. Réélu en 1882, il siègera au Palais du Luxembourg jusqu’à sa mort le 22 mai 1885.
Le 30 janvier 1876, Victor Hugo retrouve le palais du Luxembourg qui abrite provisoirement le Conseil municipal de Paris après l’incendie de l’Hôtel de Ville (la Chambre des députés et le Sénat siègeront à Versailles jusqu’en 1879). Les délégués sénatoriaux s’y réunissent pour élire les sénateurs de la Seine.
Récit par Victor Hugo de son élection au Sénat : " Aujourd’hui, élection des sénateurs. Je suis allé à 10 heures au Luxembourg. J’ai voté. On a apporté Louis Blanc souffrant d’un rhumatisme au genou, et accompagné de son médecin, le docteur Faivre. Nous nous sommes serré la main. Gambetta m’a invité à déjeuner. J’ai accepté. Nous sommes allés déjeuner chez Magny, près de la rue Dauphine. A midi : résultat du premier scrutin. Trois sénateurs : Freycinet, Tolain, Hérold. Ce résultat bizarre vient des intrigues mêlées de Thiers, des bonapartistes, etc. Vive agitation. Les électeurs se réunissent dans l’ancienne salle du trône, en ce moment salle du Conseil municipal. Discussion presque violente. Il reste deux sénateurs à nommer. Le second scrutin va s’ouvrir. Gambetta abandonne Louis Blanc et se rallie à moi. Ernest Lefèvre parle supérieurement. On vote. Je vais voter.
Puis je retourne rue de Clichy où j’annonce ce commencement inattendu de scrutin. Ma voiture me ramène au Luxembourg. Au moment où j’arrive (4 h) et comme je descends de voiture, un huissier me dit : Prenez garde, Monsieur le Sénateur. Ce mot m’étonne. Je passe outre. Au bas de l’escalier, je trouve Allain-Targé qui me montre un bulletin de pointage et me dit : Vous êtes nommé. Vous avez 115 voix sur 209. En sortant du Luxembourg, immense ovation du peuple, plus grande encore que celle d’hier. [...]
Cette salle du Luxembourg, je ne l’avais pas revue depuis le 25 février 1848. J’en suis sorti alors pair de France. J’y suis rentré aujourd’hui sénateur. "
Choses vues (30 janvier 1876)Les lois constitutionnelles de 1875 ont en effet consacré le rétablissement de la République et l’ont dotée de deux assemblées : la Chambre des députés et le Sénat. Victor Hugo se fait élire au Sénat comme sénateur de la Seine en janvier 1876. Réélu en 1882, il restera sénateur jusqu’à sa mort en 1885.
La crise du 16 mai 1877
Aux élections de 1876, les électeurs ont désigné une majorité républicaine, alors que le Président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, espérait le retour d’une majorité monarchiste. Il décide le 16 mai 1877 de dissoudre la Chambre des députés pour tenter d’obtenir une majorité conforme à ses attentes.
Victor Hugo s’oppose à cette manœuvre qu’il considère comme attentatoire à la volonté des électeurs. -
Finalement, Mac-Mahon échoue : la majorité républicaine est confirmée par les électeurs. Le Président Mac-Mahon doit se soumettre, puis se démettre. Il présentera en effet sa démission en janvier 1879.
Les institutions de la IIIème République exigeaient l’accord du Sénat avant toute dissolution de la Chambre des députés par le Président de la République.Victor Hugo, sénateur, refuse la dissolution de la Chambre des députés lors de la crise du 16 mai :
" Oui, à cette heure, l’esprit de gouvernement est dans l’opposition, et l’esprit de révolution est dans le gouvernement. […] Oui, soyez le gouvernement. Arrêtez net cette étrange insurrection du 16 mai. […] Le Sénat, en rejetant la dissolution, rassure la patrie et prouve qu’il est nécessaire."
Discours contre la dissolution, Sénat, 12 juin 1877Le 5 mars 1881, le Sénat fait une ovation à Victor Hugo, à l’occasion de son entrée dans sa quatre vingtième année.
Extrait de la séance du 5 mars 1881 :
" A ce moment M. Victor Hugo entre dans la salle des séances. Toute la gauche se lève et applaudit.
M. Victor Hugo : Ce mouvement du Sénat est tout à fait inattendu pour moi. Je ne saurais dire à quel point j’en suis touché. Mon trouble inexprimable est un remerciement. Je l’offre au Sénat et je remercie tous ses membres de cette marque d’estime et d’affection. Je m’assieds profondément ému. (Nouveaux applaudissements)
M. le Président : Le génie a pris séance. Le Sénat a applaudi et il reprend le cours de sa délibération. (Applaudissements à gauche) "
- Voir le dossier Les Médailles de la Salle des séances
Le bicentenaire de la naissance de Victor Hugo au Sénat
1802-2002
- Programme des manifestations au Sénat
- Concours à l'intention des lycées et des collèges
- Citations de Victor Hugo, homme politique
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