Projet de loi Projet de loi de finances pour 2021
Direction de la Séance
N°II-118 rect. bis
3 décembre 2020
(1ère lecture)
SECONDE PARTIE
ARTICLES NON RATTACHÉS
(n° 137 , 138 , 139, 140, 141, 142, 143, 144)
AMENDEMENT
C | Demande de retrait |
---|---|
G | Demande de retrait |
Retiré |
présenté par
Mme LAVARDE, M. RAPIN, Mme DI FOLCO, M. SAUTAREL, Mmes LASSARADE et GRUNY, M. Bernard FOURNIER, Mme ESTROSI SASSONE, MM. SAVIN, SOMON, LE GLEUT et CHATILLON, Mmes Marie MERCIER, DEROMEDI et BERTHET, MM. BASCHER, LONGUET, CUYPERS, DARNAUD et BONHOMME, Mmes GARRIAUD-MAYLAM, Laure DARCOS, JACQUES et DELMONT-KOROPOULIS, MM. MANDELLI, LEFÈVRE, de LEGGE et PACCAUD, Mmes BELRHITI et DUMAS et MM. Étienne BLANC et Jean-Baptiste BLANC
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 42 QUINQUIES
Après l'article 42 quinquies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Au 2° du 2 du IV de l’article 155 du code général des impôts, les mots : « 23 000 € » sont remplacés par le mots : « 20 % du montant annuel du plafond défini à l’article L. 241-3 du code de la sécurité sociale ».
Objet
Depuis de trop nombreuses années, nos hôteliers souffrent de distorsions fiscales et sociales importantes avec les professionnels qui louent des biens meublés sur les plateformes de location. Le présent amendement vise donc à clarifier le cadre social applicable à ces loueurs via une modification du code général des impôts, comme le Rapporteur général et le Gouvernement l'avait préconisé en 2019 lors des débats du projet de loi de financement de la sécurité sociale (en réponse à un amendement que j'avais déposé).
Le seuil retenu aujourd’hui pour l’assujettissement des loueurs aux cotisations sociales est fixé à 23 000 € par an. Ce seuil est excessif et doit être réduit : dans le cadre actuel un loueur louant sa résidence principale jusqu’au seuil maximum de 120 jours par an à un prix moyen de 80€ la nuit peut gagner jusqu’à 9 600 € par an sans que ces revenus ne soient soumis au moindre euro de cotisation sociale. En revanche, les loueurs de biens dits « meubles » (voitures, tondeuses, etc.) sont assujettis aux cotisations sociales dès le dépassement du seuil de 20% du plafond de la sécurité sociale, soit 8 104,80 € en 2019. Il y a donc deux catégories de loueurs, selon le type de bien loué : le mécanisme que nous proposons permet donc de supprimer cette distinction.
Avec cet amendement, qu’il s’agisse de biens meubles ou de biens meublés, le même seuil de déclenchement de paiement des cotisations sociales (soit 20% du plafond de la sécurité sociale) serait appliqué. Cette mesure a le mérite par ailleurs de cibler spécifiquement les activités commerciales de location (montant supérieur au seuil de 20% du plafond de la sécurité sociale) et d’exclure les activités d’appoint des particuliers (montant inférieur au seuil de 20% du plafond de la sécurité sociale).
Il est difficilement justifiable qu’un loueur de locaux d’habitation meublés bénéficie d’une exonération totale sur une somme supérieure au SMIC alors qu’un travailleur indépendant paye des cotisations et contributions sociales au premier euro. Et même alors qu'il ne réalise aucun chiffre d'affaires, il doit payer des cotisations sur une assiette forfaitaire (la réglementation fixant des cotisations sociales annuelles minimales à payer). Il s'agit donc de rationaliser le déclenchement de l'assujettissement à un régime obligatoire de sécurité sociale.
Alors que la Sécurité sociale devrait accuser un déficit record de plus de 50 milliards d’euros cette année, les professionnels qui utilisent les plateformes ont donc le devoir de contribuer, au même titre que les acteurs de l’économie traditionnelle, à la solidarité sociale nationale. Une telle mesure leur permettrait de participer, à égalité avec les hôteliers, au financement de la Sécurité sociale, tout en les autorisant à bénéficier d’une protection sociale suffisante.
NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.