Projet de loi Orientation des mobilités
commission de l'aménagement du territoire et du développement durable
N°COM-52
19 février 2019
(1ère lecture)
(n° 157 rect. )
AMENDEMENT
Rejeté |
présenté par
Mme BORIES
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 44
Après l'article 44
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 2111-2 du code des transports est complété par un troisième alinéa :
« Les décisions de fermeture et déclassement prises par SNCF Réseau sont prises sur la base d’un dossier complet comportant notamment une évaluation du trafic, y compris pour le long terme, par un ou plusieurs experts indépendants de SNCF Réseau, l’avis des fédérations nationales d’associations d’usagers des transports, l’avis conforme de la ou des régions concernées. Ce dossier en vue de la fermeture ou du déclassement fait l’objet d’une enquête publique. Les décisions de fermeture et de déclassement prises par SNCF Réseau sont motivées. Les lignes dont le potentiel de voyageurs est estimé à un seuil fixé par arrêté ne sont pas susceptibles d’être fermées et déclassées. Les autorisations d’occupation temporaire et les contrats de transfert de gestion relatifs au domaine public ferroviaire sont publiés au Bulletin Officiel de SNCF Réseau. Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret ».
Objet
Il convient d’imposer l’exigence de motivation (justification en fait et en droit de la décision) des décisions de fermeture et de déclassement au regard de l’importance des enjeux (irréversibilité).
SNCF Réseau présente d’ores et déjà des dossiers aux régions, qui sont parfois très complets, mais dont la qualité et la complétude restent variables. En cas de contestation contentieuse des fermetures ou déclassements, cela peut créer une incertitude juridique. Afin de sécuriser ces décisions (éviter les annulations pour vices de procédure), il convient de préciser les éléments que doivent contenir un tel dossier de projet de fermeture ou déclassement : lien de la section avec le réseau, évaluation du potentiel de trafic fret et voyageurs, pertinence économique, sociale, énergétique… autant de points qui sont déjà traités dans les dossiers mais de façon très variable. Il convient d’harmoniser les pratiques.
Les fédérations nationales d’associations d’usagers des transports, doivent être consultées afin que leur avis puisse être transmis aux régions et au conseil d’administration de SNCF Réseau avant décision sur la fermeture et le déclassement. Cette pratique est déjà mise en œuvre, mais il s’agit de la pérenniser et de la sécuriser réglementairement.
Il s’agit de permettre aux régions de s’opposer à la fermeture et/ou au déclassement, en cas d’avis défavorable (qui devient une forme de droit de veto, le cas échéant limité à une durée déterminée).
Le minimum est de permettre au public de s’exprimer permettant ainsi de limiter les contestations. La plus modeste modification d’un plan local d’urbanisme, ou la vente d’un simple chemin rural sont soumises à enquête publique par le code de l’urbanisme et le code rural. C’est pourquoi, le déclassement et la cession d’une ligne du réseau ferré national doivent l’être aussi.
Le plus souvent, les fermetures ne sont plus suivies de déclassements et ventes, mais d’autorisations d’occupation temporaire ou de contrats de transferts de gestion (aux départements) pour l’exploitation d’une voie verte. Dans un souci de transparence, il est indispensable que ces décisions soient publiées au B.O. (Bulletin officiel) de SNCF Réseau, ce qui n’est actuellement pas le cas.