N° 46 SESSION
ORDINAIRE DE 2013-2014 10
décembre 2013 |
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PROJET DE LOI relatif
à la programmation militaire pour
les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la
défense et
la sécurité nationale. (Texte définitif) |
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Le Sénat a adopté sans modification, en deuxième
lecture, le projet de loi, modifié par l’Assemblée nationale en première
lecture, dont la teneur suit : |
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Voir les numéros : Sénat : 1ère
lecture : 822 (2012-2013), 50, 51, 53, 56 et T.A. 23 (2013-2014). Assemblée
nationale (14ème
législ.) : 1ère
lecture : 1473, 1531, 1537, 1540, 1551 et T.A. 251. |
Dispositions relatives aux objectifs de la politique de
défense
et à la programmation financière
(S1) Article 1er
Le présent chapitre
fixe les objectifs de la politique de défense et la programmation financière
qui lui est associée pour la période 2014-2019.
(AN1) Article 2
Est approuvé le rapport annexé à la présente loi, qui fixe
les orientations relatives à la politique de défense et aux moyens qui lui sont
consacrés au cours de la période 2014‑2019 et précise les orientations en
matière d’équipement des armées à l’horizon 2025.
(AN1) Article 3
Les crédits de paiement de la mission Défense, hors
charges de pensions, exprimés en milliards d’euros courants, évolueront comme
suit :
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
29,61 |
29,61 |
30,13 |
30,65 |
31,50 |
32,36 |
Ils seront complétés par des ressources
exceptionnelles, provenant notamment de
cessions, exprimées en milliards d’euros courants, qui évolueront comme
suit :
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
1,77 |
1,77 |
1,25 |
0,91 |
0,28 |
0,15 |
De plus, le montant des recettes exceptionnelles peut
être augmenté de 0,5 milliard d’euros afin de sécuriser la
programmation des opérations d’armement jusqu’à la première actualisation de la
programmation si la soutenabilité financière de la trajectoire des opérations
d’investissement programmée par la présente loi apparaît compromise. Dans l’hypothèse où le montant de ces recettes
exceptionnelles ou le calendrier selon lequel les crédits correspondants sont
affectés au budget de la défense ne seraient pas réalisés conformément à la
présente loi de programmation, ces ressources seraient intégralement compensées
par d’autres recettes exceptionnelles ou par des crédits budgétaires sur la
base d’un financement interministériel.
Dans l’hypothèse
où le montant des ressources exceptionnelles disponibles sur la période
2014‑2019 excèderait 6,1 milliards d’euros, l’excédent, à concurrence de 0,9 milliard d’euros supplémentaires,
bénéficierait au ministère de la défense.
(AN1) Article 3 bis 4
La dotation annuelle au titre des opérations
extérieures est fixée à 450 millions d’euros. En gestion, les
surcoûts nets, hors titre 5 et nets des remboursements des organisations
internationales, non couverts par cette dotation qui viendraient à être
constatés sur le périmètre des opérations extérieures font l’objet d’un
financement interministériel.
Les opérations extérieures en cours font, chaque
année, l’objet d’un débat au Parlement.
Le Gouvernement communique, préalablement à ce
débat, aux commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat un
bilan politique, opérationnel et financier des opérations extérieures en cours.
(AN1) Article 4 5
Les réductions nettes d’effectifs du ministère de
la défense (missions Défense et Anciens combattants) s’élèveront à
33 675 équivalents temps plein et s’effectueront selon le calendrier
suivant :
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
-7 881 |
-7 500 |
-7 397 |
-7 397 |
-3 500 |
0 |
Ces réductions d’effectifs porteront sur les seuls
emplois financés sur les crédits de personnel du ministère de la défense. Au
terme de cette évolution, en 2019, les effectifs du ministère de la
défense s’élèveront ainsi à 242 279 agents en équivalents temps
plein.
(AN1) Article 4 bis 6
La présente programmation fera l’objet
d’actualisations, dont la première interviendra avant la fin de
l’année 2015. Ces actualisations permettront de vérifier, avec la
représentation nationale, la bonne adéquation entre les objectifs fixés dans la
présente loi et les réalisations. Elles seront l’occasion d’affiner certaines
des prévisions qui y sont inscrites, notamment dans le domaine de l’activité
des forces et des capacités opérationnelles, de l’acquisition des équipements
majeurs, du rythme de réalisation de la diminution des effectifs et des
conséquences de l’engagement des réformes au sein du ministère de la défense.
Ces actualisations devront également tenir compte
de l’éventuelle amélioration de la situation économique et de celle des
finances publiques afin de permettre le nécessaire redressement de l’effort de
la Nation en faveur de la défense et tendre vers l’objectif d’un budget de la
défense représentant 2 % du produit intérieur brut.
Elles seront l’occasion d’examiner le report de
charges du ministère de la défense, afin de le réduire dans l’objectif de le
solder et de procéder au réexamen en priorité de certaines capacités critiques,
telles que le ravitaillement en vol et les drones, ainsi que la livraison des
avions rafale, à la lumière des résultats à
l’export.
Dispositions relatives au contrôle parlementaire
de l’exécution de la loi de programmation
(AN1) Article 4 ter 7
Indépendamment des pouvoirs propres des commissions
chargées des finances, les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat
chargées de la défense et des forces armées suivent et contrôlent l’application
de la programmation militaire. Aux fins d’information de ces commissions, cette
mission est confiée à leur président ainsi qu’à leurs rapporteurs pour avis sur
le projet de loi de finances dans leurs domaines d’attributions et, le cas
échéant, pour un objet déterminé, à un ou plusieurs des membres de ces
commissions spécialement désignés. À cet effet, ils procèdent à toutes
auditions qu’ils jugent utiles et à toutes investigations nécessaires sur
pièces et sur place auprès du ministère de la défense et des organismes qui lui
sont rattachés ainsi que, le cas échéant, auprès du ministère de l’économie et
des finances. Ceux-ci leur transmettent, sous réserve du second alinéa, tous
les renseignements et documents d’ordre financier et administratif utiles à
l’exercice de leur mission.
La mission des commissions de l’Assemblée nationale
et du Sénat chargées de la défense et les pouvoirs mentionnés au premier alinéa
du présent article ne peuvent ni s’exercer auprès des services spécialisés de renseignement mentionnés au I de
l’article 6 nonies de
l’ordonnance n° 58‑1100 du
17 novembre
1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, ni porter sur les sujets à caractère
secret concernant la défense nationale et la sécurité intérieure ou extérieure
de l’État.
(AN1) Article 4 quater 8
Chaque semestre, le ministre de la défense présente aux
commissions compétentes de l’Assemblée nationale et du Sénat un bilan détaillé
de l’exécution des crédits de la mission Défense de la loi de finances et de la
loi de programmation militaire.
(AN1) Article 4 quinquies 9
L’article L. 143‑5 du code des
juridictions financières est ainsi modifié :
1° À la
première phrase, les mots : « commissions chargées des affaires
sociales » sont remplacés par les
mots : « autres commissions permanentes » ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« Dans
le respect des dispositions prévues aux I et IV de l’article 6 nonies de l’ordonnance
n° 58‑1100 du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, le Gouvernement transmet à la délégation
parlementaire au renseignement les communications de la Cour des comptes aux
ministres portant sur les services de renseignement, ainsi que les réponses qui
leur sont apportées. »
(AN1) Article 4 sexies 10
Le Gouvernement présente chaque année au Parlement,
préalablement au débat d’orientation budgétaire, un rapport sur l’exécution de
la loi de programmation militaire. Ce rapport fait l’objet d’un débat.
Ce rapport décrit la stratégie définie par le
Gouvernement en matière d’acquisition des équipements de défense. Cette
stratégie définit les grandes orientations retenues en matière de systèmes
d’armes et précise les technologies recherchées.
Ce rapport décrit également la mise en œuvre des
dispositifs budgétaires, financiers, fiscaux et
sociaux instaurés pour
l’accompagnement économique des territoires affectés par les
conséquences des mesures de restructuration de la défense.
Ce rapport décrit, enfin, la ventilation, en dépenses,
des ressources issues des recettes exceptionnelles. Cette ventilation est
détaillée entre actions et sous‑actions des programmes concernés.
(AN1) Article 4 septies 11
À compter de l’exercice budgétaire 2015, le rapport annuel
sur les exportations d’armement de la France est adressé au Parlement au plus
tard à la date du 1er juin de chaque année.
Dispositions relatives au renseignement
(AN1) Article 5 12
L’article 6 nonies de
l’ordonnance n° 58‑1100 du 17 novembre 1958 relative au
fonctionnement des assemblées parlementaires est ainsi modifié :
1° Le I est ainsi rédigé :
« I. – Il est constitué une
délégation parlementaire au renseignement, commune à l’Assemblée nationale et
au Sénat.
« Elle exerce le contrôle parlementaire de
l’action du Gouvernement en matière de renseignement et évalue la politique
publique en ce domaine. À cette fin, elle est destinataire des informations
utiles à l’accomplissement de sa mission. Lui sont notamment communiqués :
« 1° La stratégie nationale du
renseignement ;
« 2° Des éléments d’information issus du
plan national d’orientation du renseignement ;
« 3° Un rapport annuel de synthèse
exhaustif des crédits consacrés au renseignement et le rapport annuel
d’activité des services spécialisés de renseignement désignés par décret ;
« 4° Des éléments d’appréciation relatifs
à l’activité générale et à l’organisation des services spécialisés de
renseignement.
« En outre, la délégation peut solliciter du
Premier ministre la communication de tout ou partie des rapports de
l’inspection des services de renseignement, ainsi que des rapports des services
d’inspection générale des ministères portant sur les services de renseignement
qui relèvent de leur compétence.
« Ces documents, ces informations et ces
éléments d’appréciation ne peuvent porter ni sur les opérations en cours de ces
services, ni sur les instructions données par les pouvoirs publics à cet égard,
ni sur les procédures et méthodes opérationnelles, ni sur les échanges avec des
services étrangers ou avec des organismes internationaux compétents dans le
domaine du renseignement. » ;
2° 1° bis Au début du
premier alinéa du II, est ajoutée une phrase ainsi rédigée :
« La délégation parlementaire au renseignement
est composée de quatre députés et de quatre sénateurs. » ;
3° 2° Le III est ainsi
rédigé :
« III. – La délégation peut entendre
le Premier ministre, les ministres compétents, le secrétaire général de la
défense et de la sécurité nationale, le coordonnateur national du
renseignement, le directeur de l’Académie du renseignement ainsi que les
directeurs en fonction des services spécialisés de renseignement mentionnés au
I. Les directeurs de ces services peuvent se faire accompagner des
collaborateurs de leur choix en fonction de l’ordre du jour de la délégation.
La délégation peut également entendre les directeurs des autres administrations
centrales ayant à connaître des activités des services spécialisés de
renseignement.
« Elle peut inviter les présidents de la
Commission consultative du secret de la défense nationale et de la Commission
nationale de contrôle des interceptions de sécurité à lui présenter les
rapports d’activité de ces commissions. » ;
4° 2° bis Au premier alinéa du IV, la référence :
« III » est remplacée par la référence : « I » ;
3° (Supprimé)
5° 4° Il est ajouté un VIII ainsi
rédigé :
« VIII. – La délégation
parlementaire au renseignement exerce les attributions de la commission de
vérification prévue à l’article 154 de la loi de finances pour 2002
(n° 2001‑1275 du 28 décembre 2001). »
(AN1) Article 6 13
I. – L’article 154 de la loi de
finances pour 2002 (n° 2001‑1275 du 28 décembre 2001) est ainsi
modifié :
1° Le II est ainsi rédigé :
« II. – La commission de
vérification constitue une formation spécialisée de la délégation parlementaire
au renseignement. Elle est composée de deux députés et de deux sénateurs,
membres de la délégation parlementaire au renseignement, désignés de manière à
assurer une représentation pluraliste. Le président de la commission de
vérification est désigné chaque année par les membres de la délégation. » ;
2° Le second alinéa du VI est ainsi
rédigé :
« Le
rapport est présenté aux membres de la délégation parlementaire au
renseignement qui ne sont pas membres de la commission. Il est également remis, par le président de la délégation, aux
présidents et rapporteurs généraux
des commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat chargées des finances,
ainsi qu’au Président de la République et au Premier ministre. »
II. – Le I
entre en vigueur à compter de la première désignation des membres de la commission de vérification. Cette
désignation intervient dans un délai de deux mois à compter de l’entrée en
vigueur de la présente loi.
(AN1) Article 7 14
L’article 656‑1 du code de procédure
pénale est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa, après le mot :
« services », il est inséré le mot :
« spécialisés » ;
2° Après le troisième alinéa, il est inséré un
alinéa ainsi rédigé :
« S’il est indiqué par l’autorité hiérarchique
que l’audition requise, même effectuée dans les conditions d’anonymat indiquées
aux premier et troisième alinéas, comporte des risques pour l’agent, ses
proches ou son service, cette audition est faite dans un lieu assurant
l’anonymat et la confidentialité. Ce lieu est choisi par le chef du service et
peut être le lieu de service d’affectation de l’agent. »
(AN1) I. – Le chapitre II du
titre II du livre II du code de la sécurité intérieure est ainsi
modifié :
1° À l’intitulé, les mots : « des
services de la police et de la gendarmerie nationales » sont
supprimés ;
2° L’article L. 222‑1 est ainsi
modifié :
a) Le premier alinéa est ainsi
modifié :
– au début, est ajoutée la mention :
« I. – » ;
– les mots : « à l’indépendance de
la Nation, à l’intégrité de son territoire, à sa sécurité, à la forme
républicaine de ses institutions, aux moyens de sa défense et de sa diplomatie,
à la sauvegarde de sa population en France et à l’étranger et aux éléments
essentiels de son potentiel scientifique et économique » sont remplacés
par les mots : « aux intérêts fondamentaux de la Nation » ;
b) Le début du neuvième alinéa est
ainsi rédigé : « II. – Pour les seuls besoins de la
prévention des atteintes et des actes mentionnés au premier alinéa du I,
les agents individuellement désignés et dûment habilités des services
spécialisés de renseignement mentionnés au I de l’article 6 nonies de
l’ordonnance n° 58‑1100 du 17 novembre 1958 relative au
fonctionnement des assemblées
parlementaires sont également… (le reste
sans changement). » ;
c) Les dixième et avant-dernier alinéas
sont remplacés par un alinéa ainsi rédigé :
« Un décret en Conseil d’État détermine les
services spécialisés de renseignement mentionnés au premier alinéa du
présent II et les modalités de leur accès aux traitements automatisés
mentionnés au présent article. »
(S1) II. – Le présent article entre
en vigueur à compter de la publication du décret en Conseil d’État mentionné au
II de l’article L. 222-1 du code de la sécurité intérieure dans sa
rédaction issue du présent article et au plus tard à compter du 30 juin 2014.
L’article
L. 232-2 du code de la sécurité intérieure est ainsi modifié :
1° La
première phrase du premier alinéa est complétée par les mots :
« ainsi que des atteintes aux intérêts fondamentaux de la
Nation » ;
2° Après
les mots : « des actes », la fin du 3° est ainsi rédigée :
« et atteintes mentionnés au premier alinéa. »
(AN1) I. – Le chapitre II du
titre III du livre II du même code est complété par un article
L. 232‑7 ainsi rédigé :
« Art. L. 232‑7. – I. – Pour
les besoins de la prévention et de la constatation des actes de terrorisme, des
infractions mentionnées à l’article 695‑23 du code de procédure
pénale et des atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation, du
rassemblement des preuves de ces infractions et de ces atteintes ainsi que de
la recherche de leurs auteurs, le ministre de l’intérieur, le ministre de la
défense, le ministre chargé des transports et le ministre chargé des douanes
sont autorisés à mettre en œuvre un traitement automatisé de données.
« Sont exclues de ce traitement automatisé de
données les données à caractère personnel susceptibles de révéler l’origine
raciale ou ethnique d’une personne, ses convictions religieuses ou philosophiques,
ses opinions politiques, son appartenance à un syndicat, ou les données qui
concernent la santé ou la vie sexuelle de l’intéressé.
« II. – Pour la mise en œuvre
du traitement mentionné au I, les transporteurs
aériens recueillent et transmettent les données d’enregistrement relatives aux
passagers des vols à destination et en provenance du territoire
national, à l’exception des vols reliant deux points de la France
métropolitaine. Les données concernées sont celles mentionnées au premier
alinéa de l’article L. 232‑4 du présent code.
« Les transporteurs aériens sont également
tenus de communiquer les données relatives aux passagers enregistrées dans
leurs systèmes de réservation.
« III. – Les transporteurs
aériens mentionnés au II informent les personnes concernées par le
traitement mentionné au I.
« IV – III bis. – Les
données mentionnées au II ne peuvent être conservées que pour une durée
maximale de cinq ans.
« V. – IV. – En cas
de méconnaissance des obligations fixées au présent article par une entreprise
de transport aérien, l’amende et la procédure prévues à l’article L. 232‑5
sont applicables.
« VI. – V. – Les
modalités d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil
d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des
libertés. Ce décret détermine les services autorisés à interroger l’unité de
gestion chargée de la collecte des données auprès des transporteurs aériens, de
leur conservation et de leur analyse, en précisant si cette autorisation est
délivrée à des fins de prévention ou à des fins de répression. »
(S1) II. – L’article L. 232-7 du
code de la sécurité intérieure est applicable jusqu’au
31 décembre 2017.
(AN1) Article 11
18
L’article L. 234‑2 du code de la
sécurité intérieure est ainsi modifié :
1° À la fin de la première phrase, les
mots : « de la police et de la gendarmerie nationales spécialement
habilités à cet effet » sont remplacés par les mots et deux alinéas ainsi
rédigés : « individuellement désignés et spécialement
habilités :
« 1° De la police et de la gendarmerie
nationales ;
« 2° Dans
des conditions fixées par le décret en Conseil d’État mentionné à l’article
L. 234‑1, des services spécialisés de renseignement mentionnés
au I de l’article 6 nonies de l’ordonnance n° 58‑1100
du 17 novembre
1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires. » ;
2° La seconde phrase devient le dernier
alinéa.
À la
seconde phrase de l’article L. 234-3 du même code, après les mots :
« des agents », sont insérés les mots : « individuellement
désignés et spécialement habilités » et les mots :
« spécialement habilités à cet effet » sont remplacés par les
mots : « ainsi que, dans la limite de leurs attributions et dans des
conditions fixées par décret en Conseil d’État, des services de renseignement
désignés par le ministre de la défense, aux fins de protection de la sécurité
de leurs personnels ».
(AN1) I. – Le
livre II du même code est ainsi modifié :
1° L’intitulé du titre IV est complété
par les mots : « et accès administratif aux données de
connexion » ;
2° Il est ajouté un chapitre VI ainsi
rédigé :
« Chapitre VI
« Accès administratif aux données de connexion
« Art. L. 246‑1. – Pour
les finalités énumérées à l’article L. 241‑2, peut être
autorisé le recueil, auprès des opérateurs de communications électroniques et
des personnes mentionnées à l’article L. 34‑1 du code des postes et
des communications électroniques ainsi que des personnes mentionnées aux 1
et 2 du I de l’article 6 de la loi n° 2004‑575
du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, des
informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ou services de
communications électroniques, y compris les
données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de
connexion à des services de communications électroniques, au recensement de
l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne
désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux
communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants,
la durée et la date des communications.
« Art. L. 246‑2. – I. – Les
informations ou documents mentionnés à l’article L. 246‑1 sont
sollicités par les agents individuellement désignés et dûment habilités des
services relevant des ministres chargés de la sécurité intérieure, de la
défense, de l’économie et du budget, chargés des missions prévues à l’article
L. 241‑2.
« II. – Les demandes des agents sont
motivées et soumises à la décision d’une personnalité qualifiée placée auprès
du Premier ministre. Cette personnalité est désignée pour une durée de trois
ans renouvelable par la Commission nationale de contrôle des interceptions de
sécurité, sur proposition du Premier ministre qui lui présente une liste d’au
moins trois noms. Des adjoints pouvant la suppléer sont désignés dans les mêmes
conditions. La personnalité qualifiée établit un rapport d’activité annuel
adressé à la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Ces décisions, accompagnées de leur motif, font
l’objet d’un enregistrement et sont communiquées à la Commission
nationale de contrôle des interceptions de sécurité.
« Art. L. 246‑3. – Pour
les finalités énumérées à l’article L. 241‑2, les informations
ou documents mentionnés à l’article L. 246‑1 peuvent être recueillis
sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux
agents mentionnés au I de l’article L. 246‑2.
« L’autorisation de recueil de ces
informations ou documents est accordée, sur demande écrite et motivée des
ministres de la sécurité intérieure, de la défense, de l’économie et du budget
ou des personnes que chacun d’eux a spécialement désignées, par décision écrite
du Premier ministre ou des personnes spécialement désignées par lui, pour une
durée maximale de trente jours. Elle peut être renouvelée, dans les mêmes
conditions de forme et de durée. Elle est communiquée dans un délai de
quarante-huit heures au président de la Commission nationale de contrôle des
interceptions de sécurité.
« Si celui‑ci estime que la légalité de
cette autorisation au regard des dispositions du présent titre n’est pas
certaine, il réunit la commission, qui statue dans les sept jours suivant la
réception par son président de la communication mentionnée au deuxième alinéa.
« Au cas où la commission estime que le
recueil d’une donnée de connexion a été autorisé en méconnaissance des
dispositions du présent titre, elle adresse au Premier ministre une
recommandation tendant à ce qu’il y soit mis fin.
« Elle porte également cette recommandation à
la connaissance du ministre ayant proposé le recueil de ces données et du
ministre chargé des communications électroniques.
« Art. L. 246‑4. – La
Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité dispose d’un
accès permanent au dispositif de recueil des informations ou documents mis en
œuvre en vertu du présent chapitre, afin de procéder à des contrôles visant à
s’assurer du respect des conditions fixées aux articles L. 246‑1
à L. 246‑3. En cas de manquement, elle adresse une recommandation au
Premier ministre. Celui‑ci fait connaître à la commission, dans un délai
de quinze jours, les mesures prises pour remédier au manquement constaté.
« Les
modalités d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil
d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des
libertés et de la Commission nationale de contrôle des interceptions de
sécurité, qui précise notamment la procédure de suivi des demandes et les
conditions et durée de conservation des informations ou documents transmis.
« Art. L. 246‑5. – Les
surcoûts identifiables et spécifiques éventuellement exposés par les opérateurs et personnes
mentionnées à l’article L. 246‑1 pour répondre à ces demandes font
l’objet d’une compensation financière de la part de l’État. » ;
3° Les articles L. 222‑
4° À la première phrase du premier alinéa de
l’article L. 243‑7, les mots : « de l’article
L. 243‑8 et au ministre de l’intérieur en application de l’article
L. 34‑1‑1 du code des postes et des communications électroniques
et de l’article 6 de la loi n° 2004‑575 du 21 juin
2004 pour la confiance dans l’économie numérique » sont remplacés par les
références : « des articles L. 243‑8, L. 246‑3
et L. 246‑4 » ;
5° À l’article L. 245‑3, après le
mot : « violation », sont insérées les références :
« des articles L. 246‑1 à L. 246‑3 et ».
(S1) II. – L’article L. 34‑1‑1
du code des postes et des communications électroniques est abrogé.
(S1) III. – Le II bis de l’article 6 de la loi n° 2004‑575 du
21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique est abrogé.
(S1) IV. – Le présent article entre en vigueur
le 1er janvier 2015.
Dispositions relatives à la
protection des infrastructures vitales contre la cybermenace
Au chapitre Ier du titre II du
livre III de la deuxième partie du code de la défense, sont insérés des articles
L. 2321‑1 et L. 2321‑2 ainsi rédigés :
(S1) « Art. L. 2321‑1. – Dans le cadre de la
stratégie de sécurité nationale et de la politique de défense, le Premier
ministre définit la politique et coordonne l’action gouvernementale en matière
de sécurité et de défense des systèmes d’information. Il dispose à cette fin de
l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information qui assure la
fonction d’autorité nationale de défense des systèmes d’information.
(AN1) « Art. L. 2321‑2. – Pour répondre à une
attaque informatique qui vise les systèmes d’information affectant le potentiel
de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation, les
services de l’État peuvent, dans les conditions fixées par le Premier ministre,
procéder aux opérations techniques nécessaires à la caractérisation de
l’attaque et à la neutralisation de ses effets en accédant aux systèmes
d’information qui sont à l’origine de l’attaque.
« Pour être en mesure de répondre aux attaques
mentionnées au premier alinéa, les services de l’État déterminés par le Premier
ministre peuvent détenir des équipements, des instruments, des programmes
informatiques et toutes données susceptibles de permettre la réalisation d’une
ou plusieurs des infractions prévues aux articles 323‑1 à 323‑3
du code pénal, en vue d’analyser leur conception et d’observer leur
fonctionnement. »
(AN1) Article
15 22
Le chapitre II du titre III du
livre III de la première partie du même code est ainsi modifié :
1° Est insérée une section 1
intitulée : « Dispositions générales » et comprenant les
articles L. 1332‑1 à L. 1332‑6 ;
2° Après l’article L. 1332‑6, est
insérée une section 2 ainsi rédigée :
« Section 2
« Dispositions spécifiques à la sécurité des
systèmes d’information
« Art. L. 1332‑6‑1. – Le
Premier ministre fixe les règles de sécurité nécessaires à la protection des
systèmes d’information des opérateurs mentionnés aux articles L. 1332‑1
et L. 1332‑2 et des opérateurs publics ou privés qui participent à
ces systèmes pour lesquels l’atteinte à la sécurité ou au fonctionnement
risquerait de diminuer d’une façon importante le potentiel de guerre ou
économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation. Ces opérateurs
sont tenus d’appliquer ces règles à leurs frais.
« Les règles mentionnées au premier alinéa
peuvent notamment prescrire que les opérateurs mettent en œuvre des systèmes
qualifiés de détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de
leurs systèmes d’information. Ces systèmes de détection sont exploités sur le
territoire national par des prestataires de service qualifiés en matière de
sécurité de systèmes d’information, par l’autorité nationale de sécurité des
systèmes d’information ou par d’autres services de l’État désignés par le
Premier ministre.
« Les qualifications des systèmes de détection
et des prestataires de service exploitant ces systèmes sont délivrées par le
Premier ministre.
« Art. L. 1332‑6‑2. – Les
opérateurs mentionnés aux articles L. 1332‑1 et L. 1332‑2
informent sans délai le Premier ministre des incidents affectant le
fonctionnement ou la sécurité des systèmes d’information mentionnés au premier
alinéa de l’article L. 1332‑6‑1.
« Art. L. 1332‑6‑3. – À
la demande du Premier ministre, les opérateurs mentionnés aux articles
L. 1332‑1 et L. 1332‑2 soumettent leurs systèmes
d’information à des contrôles destinés à vérifier le niveau de sécurité et le
respect des règles de sécurité prévues à l’article L. 1332‑6‑1.
Les contrôles sont effectués par l’autorité nationale de sécurité des systèmes
d’information ou par des services de l’État désignés par le Premier ministre ou
par des prestataires de service qualifiés par ce dernier. Le coût des contrôles
est à la charge de l’opérateur.
« Art. L. 1332-6-4. – Pour
répondre aux crises majeures menaçant ou affectant la sécurité des systèmes
d’information, le Premier ministre peut décider des mesures que les opérateurs
mentionnés aux articles L. 1332‑1 et L. 1332‑2 doivent
mettre en œuvre.
« Art. L. 1332‑6‑5. – L’État
préserve la confidentialité des informations qu’il recueille auprès des
opérateurs mentionnés aux articles L. 1332‑1 et L. 1332‑2
dans le cadre de l’application de la présente section.
« Art. L. 1332‑6‑6. – Un
décret en Conseil d’État précise les conditions et limites dans lesquelles s’appliquent les dispositions de la présente
section. » ;
3° Est ajoutée une section 3
intitulée : « Dispositions pénales » et comprenant l’article
L. 1332‑7 ;
4° Le même
article L. 1332‑7 est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
« Est puni d’une amende de 150 000 €
le fait, pour les mêmes personnes, de ne pas satisfaire aux obligations prévues
aux articles L. 1332‑6‑1 à L. 1332‑6‑4.
Hormis le cas d’un manquement à l’article L. 1332‑6‑2, cette
sanction est précédée d’une mise en demeure.
« Les personnes morales déclarées
responsables, dans les conditions prévues à l’article 121‑2 du code
pénal, des infractions prévues à la présente section encourent une amende
suivant les modalités prévues à l’article 131‑38 du même
code. »
Le
code pénal est ainsi modifié :
1° Au
1° de l’article 226-3, les mots : « conçus pour réaliser les
opérations » sont remplacés par les mots : « de nature à
permettre la réalisation d’opérations » ;
2° Au second alinéa de l’article 226-15, les
mots : « conçus pour réaliser » sont remplacés par les
mots : « de nature à permettre la réalisation ».
(AN1) I. – Le
chapitre Ier du titre II du livre III de la deuxième
partie du code de la défense est complété par un article L. 2321‑3
ainsi rédigé :
« Art. L. 2321‑3. – Pour
les besoins de la sécurité des systèmes d’information de l’État et des
opérateurs mentionnés aux articles L. 1332‑1 et L. 1332‑2,
les agents de l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information,
habilités par le Premier ministre et assermentés dans des conditions fixées par
décret en Conseil d’État, peuvent obtenir des opérateurs de communications
électroniques, en application du III de l’article L. 34‑1
du code des postes et des communications électroniques, l’identité, l’adresse
postale et l’adresse électronique d’utilisateurs ou de détenteurs de systèmes d’information vulnérables, menacés ou attaqués,
afin de les alerter sur la vulnérabilité ou la compromission de leur
système. »
(S1) II. – La première phrase du III
de l’article L. 34-1 du code des postes et des communications
électroniques est ainsi modifiée :
1° Après
la référence : « article L. 336-3 du code de la propriété
intellectuelle », sont insérés les mots : « ou pour les besoins de la
prévention des atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données
prévues et réprimées par les articles 323-1 à 323-3-1 du code
pénal » ;
2° Après la référence : « article L. 331-12 du
code de la propriété intellectuelle », sont insérés les mots : « ou
de l’autorité nationale de sécurité des systèmes d’information mentionnée à
l’article L. 2321-1 du code de la défense. »
I. – À
l’article 323-3-1 du code pénal, après les mots : « sans motif
légitime », sont insérés les mots : « , notamment de recherche ou de
sécurité informatique ».
II. – Au III de
l’article L. 122-6-1 du code de la propriété intellectuelle, après
les mots : « le fonctionnement », sont insérés les mots :
« ou la sécurité ».
Dispositions
relatives aux matériels de guerre, armes et munitions, à certains produits
chimiques
et aux produits explosifs
(AN1) Article
16 quater 26
Au début du second
alinéa du I de l’article L. 2335‑1 du même code, les mots : « Un décret en Conseil
d’État » sont remplacés par les
mots : « L’autorité administrative ».
(AN1) Article
16 quinquies 27
Le chapitre II du titre IV du
livre III de la deuxième partie du même code est ainsi modifié :
1° L’article L. 2342‑8 est ainsi
modifié :
a) Au I,
après le mot : « transit, », sont insérés les mots :
« le transfert entre États membres de l’Union européenne, » ;
b) Après
le 2° du II, il est inséré un 2° bis ainsi rédigé :
« 2° bis
Le transfert entre États membres de l’Union européenne des produits chimiques
inscrits au tableau 1 est soumis aux articles L. 2335‑9 et
suivants ; »
2° Au premier alinéa de l’article L. 2342‑59,
à l’article L. 2342‑62 et au 2° des articles L. 2342‑68
et L. 2342‑69, après le mot : « transit, », sont insérés les mots : « le transfert entre
États membres de l’Union européenne, » ;
3° L’article L. 2342‑60 est ainsi
modifié :
a) Au
premier alinéa, après le mot : « transit », sont insérés les
mots : « , le transfert entre États membres de l’Union
européenne » ;
b) Au
cinquième alinéa, après le mot : « commerce », sont insérés les
mots : « , le transfert entre États membres de l’Union
européenne ».
(AN1) Article 16 sexies 28
Au premier alinéa de
l’article L. 2352‑1 du même code, les mots : « et la
conservation » sont remplacés par les mots : « , la
conservation et la destruction ».
Dispositions relatives au traitement pénal
des affaires militaires
L’article L. 211-7 du code de justice militaire est
ainsi rédigé :
« Art. L. 211-7. – Pour
l’application de l’article 74 du code de procédure pénale, est présumée ne
pas avoir une cause inconnue ou suspecte la mort violente d’un militaire au
cours d’une action de combat se déroulant dans le cadre d’une opération
militaire hors du territoire de la République. »
(S1) I. – À l’article L. 211-11
du même code, les mots : « particulières prévues aux articles 698-1
à 698-9 du même code et des dispositions de la présente section » sont
remplacés par les mots : « des articles 698-1 à 698-9 du même
code, de celles de l’article 113-8 du code pénal et de celles de la
présente section ».
(AN1) II. – L’article 698‑2
du code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° À la première phrase, la référence : « de
l’article 697‑1 » est remplacée par les
références : « des articles 697‑1 ou 697‑4 » ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois, l’action publique ne peut être
mise en mouvement que par le procureur de la République lorsqu’il s’agit de
faits commis dans l’accomplissement de sa mission par un militaire engagé dans
le cadre d’une opération mobilisant des capacités militaires, se déroulant à
l’extérieur du territoire français ou des eaux territoriales françaises, quels
que soient son objet, sa durée ou son ampleur, y compris la libération
d’otages, l’évacuation de ressortissants ou la police en haute mer. »
(AN1) Article
19 31
La section 3 du chapitre III du
titre II du livre Ier
de la quatrième partie du code de la défense est ainsi modifiée :
1° L’article L. 4123‑11 est
complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Ces diligences normales sont appréciées en
particulier au regard de l’urgence dans laquelle ils ont exercé leurs missions,
des informations dont ils ont disposé au moment de leur intervention et des
circonstances liées à l’action de combat. » ;
2° Après le
mot : « international », la fin du II de l’article L. 4123‑12
est ainsi rédigée : « et dans le cadre d’une opération mobilisant des
capacités militaires, se déroulant à l’extérieur du territoire français ou des
eaux territoriales françaises, quels que soient son objet, sa durée ou son
ampleur, y compris la libération d’otages, l’évacuation de ressortissants ou la
police en haute mer, exerce des mesures de coercition ou fait usage de la force
armée, ou en donne l’ordre, lorsque cela est nécessaire à l’exercice de sa
mission. »
I. – Le
code de justice militaire est ainsi modifié :
1° Au
premier alinéa de l’article L. 211-5, les mots : « des
forces armées » sont remplacés par les mots : « spécialisées en
matière militaire » ;
2° Au
second alinéa de l’article L. 211-22, les mots : « du
tribunal aux armées » sont remplacés par les mots : « de la
juridiction de Paris spécialisée en matière militaire ».
II. – À
la première phrase de l’article 698-5 du code de procédure pénale, après
la référence : « L. 211-22 », est insérée la
référence : « , L. 211-24 ».
(S1)
Article 21 33
Au premier alinéa de l’article 697 du code de procédure
pénale, les mots : « de chaque cour » sont remplacés par les
mots : « d’une ou de plusieurs cours ».
Dispositions relatives aux ressources humaines
Section 1 A
Dispositions relatives à l’attribution de la
carte du combattant aux militaires ayant participé
à des opérations extérieures
(AN1) Article
22 A
Au 1° de
l’article L. 4123‑4 du code de la défense, après la référence :
« L. 136 bis, »,
est insérée la référence : « L. 253 ter, ».
Dispositions relatives
à la protection juridique
(AN1) I. – L’article
L. 4123‑10 du même code est ainsi modifié :
1° Au dernier alinéa, après le mot :
« conjoints, », sont insérés les mots : « concubins,
partenaires liés par un pacte civil de solidarité, » ;
2° Sont ajoutés quatre alinéas ainsi
rédigés :
« Cette protection peut également être
accordée, à sa demande, au conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte
civil de solidarité qui engage une instance civile ou pénale contre les auteurs
d’une atteinte volontaire à la vie du militaire du fait des fonctions de
celui-ci. En l’absence d’action engagée par le conjoint, concubin ou partenaire
lié par un pacte civil de solidarité, la protection peut être accordée aux
enfants ou, à défaut, aux ascendants directs du militaire qui engagent une
telle action.
« Cette protection est également accordée,
dans les mêmes conditions que celles prévues au huitième alinéa, aux ayants
droit de l’agent civil relevant du ministère de la défense victime à l’étranger
d’une atteinte volontaire à sa vie du fait de sa participation à une mission de
soutien à l’exportation de matériel de défense.
« Un décret en Conseil d’État précise les
conditions et les limites de la prise en charge par l’État au titre de la
protection des frais exposés dans le cadre d’instances civiles ou pénales par
le militaire ou les ayants droit mentionnés au présent article.
« Le présent article s’applique sans préjudice
des dispositions de l’article L. 113‑1 du code de la sécurité
intérieure et de celles de l’article 11 de la loi n° 83‑634 du
13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. »
(S1) II. – Au premier alinéa de l’article L. 113-1
du code de la sécurité intérieure, la référence : «
L. 4123-9 » est remplacée par la référence :
« L. 4123-10 ».
Dispositions relatives
à la gestion des personnels de la défense
I. – Les officiers de carrière servant dans les
grades de colonel, de lieutenant-colonel, de commandant, de capitaine ou dans
un grade équivalent et les sous-officiers de carrière servant dans les grades
d’adjudant-chef, d’adjudant ou dans un grade équivalent qui ont accompli, à la
date de leur radiation des cadres, survenue entre le 1er janvier 2014
et le 31 décembre 2019, la durée de services effectifs prévue
respectivement au 1° ou au 2° du II de l’article L. 24 du code
des pensions civiles et militaires de retraite et qui se trouvent à plus de
cinq ans de la limite d’âge applicable à leur grade avant l’entrée en vigueur
de la présente loi peuvent, sur demande agréée par le ministre de la défense,
bénéficier de la liquidation immédiate d’une pension dans les conditions
prévues par le présent article.
II. – Le montant de la pension est calculé en
multipliant le pourcentage de liquidation tel qu’il résulte de l’application de
l’article L. 13 du code des pensions civiles et militaires de
retraite par la solde afférente à l’indice correspondant à l’échelon unique,
pour les colonels, au deuxième échelon, pour les autres officiers, ou au troisième
échelon, pour les sous-officiers, du grade immédiatement supérieur au grade
détenu, depuis cinq ans au moins, par l’intéressé.
Toutefois, la solde soumise à retenue pour pension est celle
afférente à l’indice correspondant au dernier échelon, même exceptionnel, du
grade détenu par l’intéressé auquel celui-ci aurait pu prétendre s’il avait été
radié des cadres après avoir atteint la limite d’âge mentionnée au I du présent
article, si cette solde est supérieure à celle mentionnée au premier alinéa du présent
II.
Dans tous les cas, lorsque l’échelon concerné comprend
plusieurs indices, la solde soumise à retenue pour pension est celle afférente
au premier indice de l’échelon.
Les services pris en compte dans la liquidation de la pension
sont ceux mentionnés au 2° de l’article L. 11 du même code que
l’intéressé aurait accomplis s’il avait servi jusqu’à la limite d’âge de son
grade. À ces services s’ajoutent les bonifications prévues aux c, d
et i de l’article L. 12 dudit
code, la troisième étant celle qui aurait été accordée à l’intéressé s’il avait
servi jusqu’à la limite d’âge de son grade. Le pourcentage maximal fixé à
l’article L. 13 du même code peut être augmenté de cinq points du fait des
bonifications accordées en application des c
et d du même article L. 12.
Les coefficients de minoration et de majoration prévus à
l’article L. 14 dudit code ne s’appliquent pas à la pension prévue
par le présent article.
III. – Le bénéficiaire de la pension qui reprend
une activité dans un organisme mentionné à l’article L. 86-1 du code
des pensions civiles et militaires de retraite perd le bénéfice de cette
pension à compter du premier jour du mois au cours duquel débute cette
activité.
La pension prévue au présent article est exclusive du
bénéfice des dispositifs d’incitation au départ prévus par les articles 24
37 et 25 38 de la présente loi ainsi que du bénéfice de la disponibilité
prévue à l’article L. 4139-9 du code de la défense.
IV. – Chaque année, un arrêté conjoint du ministre
de la défense, du ministre chargé de la fonction publique et du ministre chargé
du budget détermine le nombre de militaires, par grade et par corps, pouvant
bénéficier des dispositions du présent article. Sauf pour l’année 2014,
cet arrêté est publié au plus tard le 1er août de l’année précédant
celle pour laquelle il fixe un contingent.
(AN1) I. – Jusqu’au
31 décembre 2019, les officiers et les sous‑officiers de carrière en
position d’activité peuvent, sur leur demande écrite, bénéficier d’une
promotion dénommée « promotion fonctionnelle », dans les conditions
et pour les motifs prévus au présent article.
La promotion fonctionnelle consiste, au vu de leurs
mérites et de leurs compétences, à promouvoir au grade supérieur des officiers
et des sous‑officiers de carrière afin de leur permettre d’exercer une
fonction déterminée avant leur radiation des cadres ou, s’agissant des
officiers généraux, leur admission dans la deuxième section.
Pour bénéficier d’une promotion fonctionnelle, les
officiers et les sous‑officiers de carrière doivent avoir acquis des
droits à la liquidation de leur pension dans les conditions fixées au II
de l’article L. 24 du code des pensions civiles et militaires de retraite
ou pouvoir bénéficier d’une solde de réserve au titre de l’article L. 51
du même code.
Un décret en Conseil d’État détermine, pour chaque
grade, les conditions requises pour être promu en application du présent
article. Ces conditions tiennent à l’ancienneté de l’intéressé dans le grade
détenu et à l’intervalle le séparant de la limite d’âge applicable à ce grade
avant l’entrée en vigueur de la présente loi.
(AN1) II. – Nul
ne peut être promu en application du présent article à un grade autre que ceux
d’officiers généraux s’il n’est inscrit sur un tableau d’avancement spécial
établi, au moins une fois par an, par corps.
La commission instituée à l’article L. 4136‑3
du code de la défense présente au ministre
de la défense tous les éléments d’appréciation nécessaires.
Sous réserve des nécessités du service, les promotions
fonctionnelles ont lieu dans l’ordre du tableau d’avancement spécial. Les
décisions précisent l’ancienneté dans le grade de promotion au terme de
laquelle intervient la radiation des cadres ou l’admission dans la deuxième
section des officiers généraux.
À l’issue du processus de sélection prévu aux
alinéas précédents, la promotion fonctionnelle est décidée par le ministre de
la défense, sous réserve de l’accord écrit préalable de l’intéressé. Cet accord
vaut engagement d’occuper la fonction mentionnée au deuxième alinéa du I du
présent article et acceptation de la radiation des cadres ou de l’admission
dans la deuxième section des officiers généraux, qui ne peut intervenir moins
de vingt-quatre mois et plus de trente-six mois après la promotion.
Le refus d’occuper la fonction liée à la promotion
fonctionnelle entraîne la perte du bénéfice de celle-ci.
(S1) III. – La promotion
fonctionnelle est exclusive du bénéfice des dispositifs d’incitation au départ
prévus aux articles 23 36 et 25 38 de la présente loi
ainsi que du bénéfice de la disponibilité prévue à l’article L. 4139-9
du code de la défense.
(S1) IV. – Chaque année, un arrêté conjoint
du ministre de la défense et du ministre chargé du budget fixe, par grade et
par corps, le nombre d’officiers et de sous-officiers pouvant bénéficier des
dispositions du présent article. Sauf pour les grades d’officiers généraux, ce
nombre ne peut excéder, par grade et par corps, le tiers du nombre total d’officiers
ou de sous‑officiers inscrits aux tableaux d’avancement d’une même année.
(AN1) I. – Peuvent
prétendre, à compter du 1er janvier 2014 et jusqu’au
31 décembre 2019, sur demande agréée par le ministre de la défense et dans
la limite d’un contingent annuel fixé par arrêté conjoint du ministre de la
défense et des ministres chargés de la fonction publique et du budget, au
versement d’un pécule modulable d’incitation au départ déterminé en fonction de
la solde budgétaire perçue en fin de service :
1° Le militaire de carrière en position
d’activité se trouvant à plus de trois ans de la limite d’âge de son grade et
pouvant bénéficier d’une solde de réserve en application de l’article
L. 51 du code des pensions civiles et militaires de retraite ou d’une
pension de retraite liquidée dans les conditions fixées aux articles L. 24
et L. 25 du même code ;
2° Le militaire engagé en position d’activité
rayé des contrôles avant quinze ans de services ;
3° Par
dérogation au 2°, le maître ouvrier des armées en position d’activité se
trouvant à plus de trois ans de la limite d’âge qui lui est applicable.
Le pécule est attribué en tenant compte des
nécessités du service, de l’ancienneté de service du militaire et de
l’intervalle le séparant de la limite d’âge de son grade.
Le montant du pécule perçu est remboursé par tout
bénéficiaire qui, dans les cinq années suivant son admission dans la deuxième
section des officiers généraux, sa radiation des cadres ou sa radiation des
contrôles, souscrit un nouvel engagement dans les armées ou les formations
rattachées, à l’exclusion de la réserve militaire, est nommé dans un corps ou
un cadre d’emplois de l’une des fonctions publiques ou est recruté par contrat
en application des lois n° 84‑16 du 11 janvier 1984 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’État, n° 84‑53
du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la
fonction publique territoriale ou n° 86‑33 du 9 janvier 1986
portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière.
Le remboursement est effectué dans le délai d’un an
à compter de l’engagement, de la titularisation ou de la prise d’effet du
contrat.
Un décret détermine, pour chaque catégorie de
militaires mentionnée aux 1° à 3°, les conditions d’attribution ainsi
que les modalités de calcul, de versement et, le cas échéant, de remboursement
du pécule.
Le pécule modulable d’incitation au départ des
militaires est exclusif du bénéfice des
dispositifs d’incitation au départ prévus aux articles 23 36 et 24
37 de la présente loi ainsi que du bénéfice de la disponibilité prévue à
l’article L. 4139‑9 du code de la défense.
Les limites d’âge mentionnées au présent article
sont celles résultant de l’article 33 de la loi n° 2010‑1330 du
9 novembre 2010 portant réforme des retraites, dans sa rédaction en
vigueur à la date du 1er janvier 2014.
(S1) II. – Le 30° de
l’article 81 du code général des impôts est ainsi rédigé :
« 30° Le pécule modulable d’incitation au départ
des militaires, versé en application du I de l’article 25 38 de
la loi n° du relative
à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant
diverses dispositions concernant la défense et la sécurité
nationale ; ».
(AN1) III. – Les pécules modulables d’incitation
à une seconde carrière attribués en application de l’article 149 de la
loi n° 2008‑1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009
demeurent régis par les dispositions prévues à ce même article, dans sa
rédaction applicable au 31 décembre 2013.
(S1) IV. – Sous réserve du III, le
présent article entre en vigueur le 1er janvier 2014.
(S1) I. – L’article L. 4139-9
du code de la défense est ainsi modifié :
1° Le premier alinéa est ainsi rédigé :
« La disponibilité est la situation de l’officier de
carrière qui, ayant accompli plus de quinze ans de services dont six au moins
en qualité d’officier et, le cas échéant, satisfait aux obligations de la
formation spécialisée prévue à l’article L. 4139-13, a été admis, sur
demande agréée, à cesser temporairement de servir dans les
armées. » ;
2° Le deuxième alinéa est ainsi rédigé :
« Elle est prononcée pour une période d’une durée
maximale de cinq années, non renouvelable, pendant laquelle l’officier
perçoit, la première année, 50 % de la dernière solde perçue avant la
cessation du service, 40 % de cette solde la deuxième année et 30 %
les trois années suivantes. »
(AN1) II. – La
disponibilité accordée en application de l’article L. 4139‑9 du
code de la défense est exclusive du bénéfice des dispositifs d’incitation au
départ prévus aux articles 23 36 à 25 38 de la présente
loi.
(S1) III. – Le présent article entre
en vigueur le 1er janvier 2014.
(S1) IV. – Les disponibilités accordées en
application de l’article L. 4139-9 du code de la défense avant le 1er
janvier 2014 demeurent régies par les dispositions de cet article dans sa
rédaction antérieure à cette date.
I. – Le
tableau constituant le deuxième alinéa du 2° du I de
l’article L. 4139-16 du code de la défense est ainsi modifié :
1° À
la cinquième ligne, les mots : « Officiers du cadre spécial,
commissaires » sont remplacés par les mots :
« Commissaires » ;
2° La
dernière ligne est complétée par les mots : « , officiers
spécialistes de l’armée de terre, officiers logisticiens des essences ».
II. – Le
1° du I entre en vigueur le 1er janvier 2016.
(S1)
Article 28 41
Au I de l’article 150 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008
de finances pour 2009, l’année : « 2014 » est remplacée par
l’année : « 2019 ».
(Suppression conforme)
(AN1) Article 28 ter A 42
Après l’article L. 4121‑5 du code de la
défense, il est inséré un article L. 4121‑5‑1 ainsi
rédigé :
« Art. L. 4121‑5‑1. – Le
temps de service des militaires mineurs ayant suivi avec succès un cursus de
formation d’une des écoles préparatoires de la marine nationale et âgés de plus
de dix-sept ans est limité à onze heures par jour lorsqu’ils sont embarqués.
« Pour chaque période de vingt-quatre heures,
ils bénéficient d’une période minimale de repos de huit heures consécutives.
« Pour chaque période de sept jours, ils
bénéficient d’une période minimale de repos de vingt-quatre heures
consécutives.
« Sous réserve de disposer d’un temps de
récupération ne pouvant être inférieur à huit heures par jour, les militaires
mineurs ayant suivi avec succès un cursus de formation d’une des écoles
préparatoires de la marine nationale et âgés de plus de dix-sept ans peuvent
être tenus d’assurer un service de nuit lorsqu’ils sont embarqués. Est
considéré comme service de nuit tout service de 22 heures à 6 heures.
La durée de ces services ne peut dépasser quatre heures. Ils sont réservés aux
seules activités strictement nécessaires au fonctionnement des bâtiments de la
marine nationale. »
(AN1) Article 28 ter B 43
À la fin du second alinéa du II de l’article 15 de
la loi n° 84‑16 du 11 janvier 1984 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l’État, le mot : «
services » est remplacé par les mots : « organismes militaires à
vocation opérationnelle, dont la liste est fixée par décret en Conseil
d’État ».
Dispositions relatives
au Foyer d’entraide de la Légion étrangère
(S1) I. – Le chapitre VIII du titre Ier
du livre IV de la troisième partie du code de la défense devient un chapitre IX
et les articles L. 3418‑1, L. 3418-2 et L. 3418-3
deviennent les articles L. 3419-1, L. 3419-2 et L. 3419-3.
(AN1) II. – Après le chapitre VII du même titre Ier,
il est rétabli un chapitre VIII ainsi rédigé :
« Chapitre VIII
« Foyer d’entraide de la Légion étrangère
« Section 1
« Dispositions générales
« Art. L. 3418‑1. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère est un établissement public de l’État
placé sous la tutelle du ministre de la défense.
« L’activité du Foyer d’entraide de la Légion
étrangère s’exerce au profit des militaires et des anciens militaires servant
ou ayant servi à titre étranger, ainsi qu’à leurs familles.
« Art. L. 3418‑2. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère assure les missions suivantes :
« 1° L’aide matérielle, administrative et
financière aux militaires et aux anciens militaires servant ou ayant servi à
titre étranger, ainsi qu’à leurs familles ;
« 2° L’accueil des militaires et des
anciens militaires servant ou ayant servi à titre étranger en difficulté afin
de leur offrir un accompagnement social, une adaptation à la vie active ou une
aide à l’insertion sociale et professionnelle ;
« 3° L’accueil d’anciens militaires ayant
servi à titre étranger handicapés ou âgés afin de leur offrir un soutien médico‑social ;
« 4° La mise en œuvre de mesures de
protection des majeurs ordonnées par l’autorité judiciaire à l’égard des
anciens militaires ayant servi à titre étranger ;
« 5° Le maintien et la promotion de
l’identité légionnaire, notamment par la réalisation et la vente de
publications et d’objets de communication ;
« 6° Le soutien financier aux actions
relatives à la mémoire de la Légion étrangère ;
« 7° L’octroi de subventions au profit
des personnes morales à but non lucratif agissant dans le domaine de l’action
sociale ou médico‑sociale à destination des militaires ou des anciens
militaires servant ou ayant servi à titre étranger.
« Section 2
« Organisation administrative et financière
« Art. L. 3418‑3. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère est administré par un conseil
d’administration présidé par le général commandant la Légion étrangère.
« Il comprend, en outre :
« 1° Des représentants de l’État, dont
des représentants de la Légion étrangère ;
« 2° Des représentants des bénéficiaires
des prestations délivrées par l’établissement ;
« 3° Des membres nommés en raison de leur
compétence.
« Art. L. 3418‑4. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère est dirigé par un directeur général
nommé par arrêté du ministre de la défense, sur proposition du conseil
d’administration.
« Art. L. 3418‑5. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère n’a pas de but lucratif. Ses ressources
sont constituées par :
« 1° Les subventions et prestations en
nature que le Foyer d’entraide de la Légion étrangère peut recevoir de l’État,
des collectivités territoriales et de toutes autres personnes publiques ou
privées ;
« 2° Les revenus des biens meubles et
immeubles propriété de l’établissement ;
« 3° Les dons et legs ;
« 4° Le produit du placement de ses
fonds ;
« 5° Le produit des aliénations ;
« 6° Les recettes provenant de l’exercice
de ses activités.
« En outre, il peut souscrire des emprunts et
recevoir des contributions financières des cercles et des foyers.
« Art. L. 3418‑6. – Le
Foyer d’entraide de la Légion étrangère observe, pour sa gestion financière et
comptable, les règles du droit privé. Il n’est pas tenu de déposer ses fonds au
Trésor.
« Art. L. 3418‑7. – Le
personnel du Foyer d’entraide de la Légion étrangère comprend :
« 1° Des militaires affectés par ordre de
mutation dans les conditions du droit commun et servant en position d’activité ;
« 2° Des personnels régis par le code du
travail.
« Section 3
« Dispositions diverses
« Art. L. 3418‑8. – L’État
met gratuitement à la disposition du Foyer d’entraide de la Légion étrangère
les biens immobiliers nécessaires à l’accomplissement de ses missions.
« Art. L. 3418‑9. – Un
décret en Conseil d’État définit les modalités d’organisation et de
fonctionnement du Foyer d’entraide de la Légion étrangère. »
(AN1) Article
28 quater 45
L’établissement public mentionné à l’article L. 3418‑1
du code de la défense, dans sa rédaction résultant du II de
l’article 28 ter 44 de
la présente loi, est substitué aux droits et obligations du Foyer d’entraide de
la Légion étrangère, dont il reprend les activités et la dénomination.
(AN1) Article 28 quinquies 46
L’article L. 4124‑1 du code de la
défense est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le
ministre de la défense communique aux commissions compétentes de chaque
assemblée parlementaire un rapport annuel de synthèse des travaux du Conseil
supérieur de la fonction militaire. »
Dispositions relatives aux immeubles, sites et
installations
intéressant la défense
(AN1) Article
29 47
« III. – Jusqu’au 31 décembre
2019, par dérogation à l’article L. 3211‑1 du code général de la
propriété des personnes publiques, les immeubles utilisés par le ministère de
la défense peuvent être remis à l’administration chargée des domaines en vue de
leur cession, sans que ces immeubles soient reconnus comme définitivement
inutiles pour les autres services de l’État. »
Jusqu’au 31 décembre 2019,
l’aliénation des immeubles domaniaux reconnus inutiles par le ministre de la
défense avant le 31 décembre 2008 a lieu soit par adjudication
publique, soit à l’amiable, selon des modalités définies par décret en Conseil
d’État. L’aliénation des immeubles domaniaux reconnus inutiles par le ministre
de la défense après le 31 décembre 2008 et compris dans un site ayant
fait l’objet d’une décision de restructuration prise par ce ministre a lieu
dans les mêmes conditions jusqu’au 31 décembre 2019. Le décret mentionné
à la première phrase du présent article précise les cas dans lesquels cette
aliénation peut être consentie sans publicité ni mise en concurrence.
(S1)
Article 30 49
Le code de la défense est
ainsi modifié :
1° Au début de
l’article L. 5111-1, les mots : « Les établissements du
ministère de la défense » sont remplacés par les mots : « Les
établissements relevant du ministère de la défense ou présentant un intérêt
pour la défense nationale » ;
2° À
l’article L. 5111-6, les mots : « sans
l’autorisation du ministre de la défense » sont remplacés par les
mots : « sans autorisation de l’autorité administrative ».
(S1)
Article 31 50
L’article L. 123-2
du code de l’environnement est ainsi modifié :
1° La seconde phrase du
III est supprimée ;
2° Après le III, il est
inséré un III bis ainsi rédigé :
« III bis. – Sont exclus du champ
d’application du présent chapitre afin de tenir compte des impératifs de la
défense nationale :
« 1° Les installations
réalisées dans le cadre d’opérations secrètes intéressant la défense nationale
ainsi que, le cas échéant, les plans de prévention des risques technologiques
relatifs à ces installations ;
« 2° Les
installations et activités nucléaires intéressant la défense mentionnées au III
de l’article 2 de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006
relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, sauf
lorsqu’il en est disposé autrement par décret en Conseil d’État s’agissant des
autorisations de rejets d’effluents ;
« 3° Les
aménagements, ouvrages ou travaux protégés par le secret de la défense
nationale ;
« 4° Les
aménagements, ouvrages ou travaux intéressant la défense nationale déterminés
par décret en Conseil d’État, ainsi que l’approbation, la modification ou la
révision d’un document d’urbanisme portant exclusivement sur l’un
d’eux. » ;
3° Il est ajouté un V
ainsi rédigé :
« V. – L’enquête
publique s’effectue dans le respect du secret de la défense nationale, du
secret industriel et de tout secret protégé par la loi. Son déroulement
ainsi que les modalités de sa conduite peuvent être adaptés en
conséquence. »
(S1)
Article 32 51
À l’article 413-5 du code pénal, après le mot :
« terrain », sont insérés les mots : « , dans un
port ».
Dispositions diverses et finales
I. – Au premier alinéa de l’article 9 de la loi
n° 87-549 du 16 juillet 1987 relative au règlement de
l’indemnisation des rapatriés, après les mots : « formations
supplétives », sont insérés les mots : « de statut civil de
droit local ».
II. – Les
dispositions du I sont applicables aux demandes d’allocation de reconnaissance
présentées avant leur entrée en vigueur qui n’ont pas donné lieu à une décision
de justice passée en force de chose jugée.
III. – La
demande de bénéfice de l’allocation de reconnaissance prévue à l’article 6
de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance
de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés est
présentée dans un délai d’un an suivant l’entrée en vigueur de la présente loi.
(AN1) Article
33 bis 53
La loi n° 2010‑2 du 5 janvier 2010
relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais
nucléaires français est ainsi modifiée :
1° 1° A L’article 2 est
ainsi modifié :
a) Les 2°
à 4° sont remplacés par un 2° ainsi rédigé :
« 2° Soit entre le 2 juillet 1966 et le
31 décembre 1998 en Polynésie française. » ;
b) Après
la référence : « 1° », la fin du dernier alinéa est
supprimée ;
2° 1° À l’article 3, les mots :
« du ministère de la défense et des autres » sont remplacés par le
mot : « des » ;
3° 2° L’article 4 est ainsi
modifié :
a) Le I est remplacé par
des I à IV ainsi rédigés :
« I. – Les demandes d’indemnisation
sont soumises au comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, qui
se prononce par une décision motivée dans un délai de huit mois suivant le
dépôt du dossier complet.
« II. – Le comité d’indemnisation,
qui est une autorité administrative indépendante, comprend neuf membres nommés
par décret :
« 1° Un président, dont la fonction est
assurée par un conseiller d’État ou par un
magistrat de la Cour de cassation, sur proposition, respectivement, du
vice-président du Conseil d’État ou du premier président de la Cour de cassation ;
« 2° Huit personnalités qualifiées, dont
au moins cinq médecins, parmi lesquels au moins :
« – deux médecins nommés sur proposition
du Haut Conseil de la santé publique en raison de leur compétence dans le
domaine de la radiopathologie ;
« – un médecin nommé sur proposition du
Haut Conseil de la santé publique en raison de sa compétence dans le domaine de
la réparation des dommages corporels ;
« – un médecin nommé sur proposition du
Haut Conseil de la santé publique en raison de sa compétence dans le domaine de
l’épidémiologie ;
« – un médecin nommé, après avis conforme
du Haut Conseil de la santé publique, sur proposition des associations
représentatives de victimes des essais nucléaires.
« Le président peut désigner un vice-président
parmi ces personnalités qualifiées.
« Le mandat des membres du comité est d’une
durée de trois ans. Ce mandat est renouvelable.
« Sauf démission, il ne peut être mis fin aux
fonctions de membre du comité qu’en cas d’empêchement constaté par celui‑ci.
Les membres du comité désignés en remplacement de ceux dont le mandat a pris
fin avant son terme normal sont nommés pour la durée restant à courir dudit
mandat.
« En cas de partage égal des voix, celle du
président du comité est prépondérante.
« Dans l’exercice de leurs attributions, les
membres du comité ne reçoivent d’instruction d’aucune autorité.
« III. – Les crédits nécessaires à
l’accomplissement des missions du comité d’indemnisation des victimes des
essais nucléaires sont inscrits au budget des services généraux du Premier
ministre.
« La loi du 10 août 1922 relative à
l’organisation du contrôle des dépenses engagées n’est pas applicable à la
gestion de ces crédits.
« Le président est ordonnateur des dépenses du
comité.
« Le comité dispose d’agents nommés par le
président et placés sous son autorité.
« IV. – Le président du comité
d’indemnisation des victimes des essais nucléaires a qualité pour agir en
justice au nom du comité. » ;
b) Le II devient le V et le
premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Le comité le justifie auprès de
l’intéressé. » ;
c) Le III est abrogé ;
d) Le IV devient le VI ainsi
rédigé :
« VI. – Les modalités de
fonctionnement du comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires,
les éléments que doit comporter le dossier présenté par le demandeur, ainsi que
les modalités d’instruction des demandes, et notamment les modalités permettant
le respect du principe du contradictoire et des droits de la défense, sont
fixés par décret en Conseil d’État. Elles doivent inclure la possibilité, pour
le requérant, de défendre sa demande en personne ou par un
représentant. » ;
e)
Il est ajouté un VII ainsi rédigé :
« VII. – Le comité d’indemnisation
des victimes des essais nucléaires publie un rapport annuel
d’activité. » ;
4° 3° L’article 7 est ainsi
modifié :
a) À la première phrase du premier
alinéa, les mots : « ministre de la défense » sont remplacés par
le mot : « Gouvernement » ;
b) À la dernière phrase du premier
alinéa, les mots : « un représentant de chacun des ministres chargés
de la défense, de la santé, de l’outre-mer et des
affaires étrangères » sont remplacés par les mots : « quatre
représentants de l’administration » ;
c) À la seconde phrase du deuxième
alinéa, les mots : « ministre de la défense » sont remplacés par
le mot : « Gouvernement ».
(AN1) Article
33 ter 54
I. − Les ayants droit des personnes
mentionnées à l’article 1er de la loi n° 2010‑2 du
5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des
victimes des essais nucléaires français décédées avant la promulgation de la
présente loi peuvent saisir le comité d’indemnisation des victimes des essais
nucléaires dans un délai de cinq ans à compter de cette promulgation.
II. − Les demandes d’indemnisation
formulées sur le fondement de la loi n° 2010‑2 du 5 janvier
2010 précitée ayant fait l’objet d’une décision de rejet au motif qu’elles
n’entraient pas dans le champ de l’article 2 de la même loi, dans sa
rédaction antérieure à la présente loi, font l’objet d’un nouvel examen au
regard des dispositions de la présente loi dès lors que ces demandes
remplissent la nouvelle condition prévue au 2° du même article 2.
III. − Le comité d’indemnisation des
victimes des essais nucléaires continue d’instruire les demandes
d’indemnisation, dans la composition qui est la sienne à la date de
promulgation de la présente loi, jusqu’à l’entrée en vigueur du décret en
Conseil d’État prévu au VI de l’article 4 de la loi n° 2010‑2
du 5 janvier 2010 précitée, puis des décrets de nomination correspondant à
la nouvelle composition du comité.
(AN1) Article
34 55
Dans les conditions prévues à l’article 38 de
la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances les
dispositions relevant du domaine de la loi permettant :
1° De tirer les conséquences de la création
d’un corps unique de commissaires des armées en remplaçant les références aux
anciens corps de commissaires d’armées dans le code de la défense, le code
civil et le code de l’environnement et en modifiant ou en abrogeant diverses
dispositions législatives devenues ainsi obsolètes ;
2° De modifier les titres III, IV
et V du livre III et le livre IV de la deuxième partie du code
de la défense pour :
a) Abroger
ou modifier les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans
objet ;
b) Mettre
le code de la défense en conformité avec la nouvelle nomenclature des matériels
de guerre, armes, munitions et éléments instituée par la loi n° 2012‑304
du 6 mars 2012 relative à l’établissement d’un contrôle des armes moderne,
simplifié et préventif ;
c) Étendre,
avec les adaptations nécessaires, aux îles Wallis et Futuna, à la Nouvelle-Calédonie, à
la Polynésie française, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint‑Barthélemy
et aux Terres australes et antarctiques françaises le régime des importations
et exportations des matériels de guerre et matériels assimilés en provenance ou
à destination de l’un de ces territoires ainsi que les dispositions relatives à
l’acquisition et à la détention d’armes et de munitions pour la pratique du tir
sportif ;
d) (Supprimé)
d) e) Supprimer
la référence au service chargé du contrôle des entreprises de fabrication ou de
commerce de matériels de guerre, armes et munitions au sein du ministère de la
défense ;
f à h) (Supprimés)
e) i) Corriger
les erreurs matérielles ;
3° De modifier la cinquième partie du code de
la défense pour :
a) Compléter
la codification des dispositions domaniales intéressant la défense nationale en
ajoutant un titre IV au livre Ier relatif à
l’incorporation au domaine de l’État des biens des forces ennemies et codifier
l’article 1er du décret-loi du 1er septembre 1939
relatif aux prises maritimes ;
b) Prendre
en compte les évolutions des réglementations budgétaire, financière et
comptable particulières au ministère de la défense en refondant le plan du
livre II, en ne conservant sans modification que le seul article
L. 5221‑1 et en mettant à jour les articles L. 5213‑1 et
L. 5213‑2 ;
c) Abroger
ou modifier les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans
objet ;
4° De modifier le code de la défense, le code
général des collectivités territoriales et le code de l’environnement
afin :
a) De
définir dans le code de la défense les différentes catégories d’installations
et activités nucléaires intéressant la défense ;
b) D’insérer
dans le code de la défense, en les adaptant, les dispositions du III de
l’article 2 de la loi n° 2006‑686 du 13 juin 2006 relative
à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire ;
c) D’insérer
dans le code de la défense des dispositions définissant les obligations d’information applicables aux
installations et activités nucléaires intéressant la défense, selon des modalités conciliant les principes
d’organisation de la sûreté nucléaire et de la radioprotection avec les
exigences liées à la défense nationale ;
d) De
procéder aux modifications qui seraient rendues nécessaires pour assurer la
cohérence rédactionnelle du code de la défense et du code de l’environnement
avec les dispositions insérées en application des a à c, de remédier
aux éventuelles erreurs dans les dispositions relatives aux installations et
activités nucléaires intéressant la défense et d’abroger les dispositions
devenues sans objet ;
e) D’adapter
les dispositions du code de l’environnement relatives à la responsabilité
civile dans le domaine de l’énergie nucléaire afin de préciser quelles sont les
installations et activités nucléaires intéressant la défense soumises à ces
dispositions ;
f)
D’insérer dans le code de la défense et le code général des collectivités
territoriales des dispositions visant à renforcer la protection des
installations nucléaires ;
5° De modifier les dispositions statutaires
relatives aux militaires et aux fonctionnaires civils pour :
a) Transposer
aux militaires les nouvelles dispositions relatives au congé parental mises en
place au profit des fonctionnaires par l’article 57 de la loi n° 2012‑347
du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à
l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction
publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses
dispositions relatives à la fonction publique ;
b) Adapter
les dispositions relatives aux congés des militaires pour prendre en compte le
cas des militaires ayant été blessés ou ayant contracté une maladie au cours
d’une guerre ou d’une opération extérieure et se trouvant dans l’impossibilité
d’exercer leurs fonctions à l’issue de leurs congés de maladie ;
c) (Supprimé)
c) d) Prévoir
la limite d’âge applicable aux officiers du corps technique et administratif de
la marine qui sont admis d’office dans le corps des officiers spécialisés de la
marine ;
d) e) Modifier
les dispositions organisant l’accès à la fonction publique, afin
notamment :
– d’améliorer les dispositifs actuellement
prévus pour les militaires aux articles L. 4139‑2 et L. 4139‑3
du code de la défense ;
– de modifier les titres II, III
et IV du statut général des fonctionnaires afin de permettre aux
militaires de se porter candidats aux concours internes des trois fonctions
publiques ;
– d’améliorer les dispositifs de recrutement
au titre des emplois réservés prévus par le code des pensions militaires
d’invalidité et des victimes de la guerre, notamment en différenciant selon les
publics concernés les durées d’inscription sur les listes d’aptitude à ces
emplois et en permettant la réinscription de personnes déjà radiées ;
e) f) Sécuriser
juridiquement la rémunération versée aux volontaires dans les armées et aux
élèves ayant le statut de militaire en formation dans les écoles désignées par
arrêté du ministre de la défense ;
6° De garantir aux bureaux enquêtes accidents
défense, dans le champ des accidents de tir, de munitions et de plongée
intervenant à l’occasion d’activités militaires, les mêmes prérogatives que
celles que la loi leur a déjà reconnues pour les accidents de transport ;
7° De modifier le code de la défense pour y substituer
les mots : « zone de défense et de sécurité » aux mots :
« zone de défense » ;
8° De refondre le code des pensions militaires
d’invalidité et des victimes de la guerre afin :
a) D’y
insérer les dispositions pertinentes qui n’ont pas encore été codifiées, dans
leur rédaction en vigueur à la date de publication de l’ordonnance
concernée ;
b) D’améliorer
le plan du code ;
c) De
corriger les éventuelles erreurs ou insuffisances de codification ;
d) D’assurer
le respect de la hiérarchie des normes et la cohérence des textes faisant
l’objet de la codification ;
e) D’harmoniser
l’état du droit ;
f) D’abroger
les dispositions devenues sans objet ;
9° D’abroger les dispositions non codifiées
relatives aux pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre
devenues sans objet.
À l’exception de celles prévues aux 8°
et 9°, les ordonnances sont publiées au plus tard le dernier jour du
douzième mois suivant la promulgation de la présente loi. Le projet de loi de
ratification de ces ordonnances est déposé devant le Parlement au plus tard le
dernier jour du quinzième mois suivant la publication de la présente loi.
Les ordonnances prévues aux 8° et 9° sont
publiées au plus tard le dernier jour du vingt-quatrième mois suivant la
promulgation de la présente loi. Le projet de loi de ratification est déposé au
Parlement au plus tard le dernier jour du trentième mois suivant la
promulgation de la présente loi.
Sont
abrogés :
1° La
loi n° 60-769 du 30 juillet 1960 relative au corps des
commissaires de l’air ;
2° La
loi n° 65-476 du 24 juin 1965 portant fusion de l’intendance
militaire métropolitaine et de l’intendance militaire des troupes de
marine ;
3° L’article 10
de la loi n° 2008-492 du 26 mai 2008 relative aux emplois
réservés et portant dispositions diverses relatives à la défense ;
4° L’article L. 211-23
du code de justice militaire ;
5° L’article 149
de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour
2009, à compter du 1er janvier 2014.
(S1)
Article 36 57
Sans
préjudice des dispositions de la présente loi qui s’y appliquent de plein
droit, la présente loi s’applique sur l’ensemble du territoire de la République
à l’exception des dispositions de son article 31 50 qui ne s’appliquent
pas en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis‑et‑Futuna.
(S1)
Article 37 58
La
présente loi sera révisée au plus tard quatre ans après sa promulgation pour
conduire à une nouvelle loi de programmation.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 10 décembre 2013.
Le
Président,
Signé :
Jean-Pierre BEL
La loi de
programmation militaire 2014‑2019 constitue la première étape de la mise
en œuvre de la nouvelle stratégie de défense et de sécurité nationale définie
dans le Livre blanc de
2013. Elle s’appuie sur l’analyse d’un environnement international en pleine
évolution, où se maintiennent à un niveau élevé les risques et menaces pour la
sécurité de la France et des Français. Elle conjugue, dès lors, la volonté de
maintenir un niveau d’ambition élevé, adapté à ces besoins de sécurité et aux
responsabilités internationales de notre pays, avec la nécessité du
redressement des finances publiques. Elle s’appuie, à cette fin, sur une
stratégie militaire renouvelée et une utilisation plus efficiente de nos
moyens, garanties par un niveau de ressources significatif. L’effort de défense
de la France sera maintenu, en conférant un haut degré de priorité à la
préservation et au développement de nos capacités industrielles et en recherchant
un plus haut degré d’interaction avec nos alliés et partenaires.
1. UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ
NATIONALE
1.1. Un nouveau contexte stratégique
1.1.1. Un environnement en
évolution rapide
Depuis
l’adoption de la loi n° 2009‑928 du 29 juillet 2009 relative à
la programmation militaire pour les années 2009 à 2014 et portant diverses
dispositions concernant la défense, l’environnement stratégique de notre pays a
été modifié en profondeur par plusieurs évolutions majeures.
Au plan économique, une crise
financière internationale durable a modifié les rapports de forces internationaux et limite
particulièrement les marges de manœuvre des États-Unis et de l’Europe par
l’effort majeur de réduction de la dépense et de la dette publiques qu’elle
impose ; la crise qui en est résultée pour l’Union européenne et la baisse
de l’effort de défense au‑dessous de 1 % du produit intérieur brut
(PIB) dans plusieurs pays constituent autant d’obstacles pour la construction
de l’Europe de la défense.
Sur le
plan géopolitique, il y a lieu de relever :
– les
inflexions de la politique étrangère des États-Unis, dont la nouvelle posture stratégique suscite de leur part une demande
d’implication accrue des Européens dans des zones dont la stabilité est un
enjeu spécifique pour l’Europe ;
– les
révolutions dans le monde arabe,
dont l’évolution encore incertaine a des conséquences sur la sécurité nationale
et européenne compte tenu de la proximité géographique de cette zone, de
l’importance de nos intérêts et des liens de toute nature tissés avec ces
pays ;
– la
problématique de la sécurité sur le continent africain, fortement influencée par les
déstabilisations intervenues dans toute la zone sahélienne du fait de
l’implantation de groupes jihadistes armés.
1.1.2. Des risques et des
menaces qui demeurent élevés
L’analyse
de ce contexte met en évidence la persistance d’un très large spectre de
risques et de menaces. L’augmentation rapide des dépenses militaires et des
arsenaux conventionnels dans certaines régions du monde vient rappeler que les
conflits entre États restent une possibilité que notre défense ne saurait
ignorer. La France et l’Europe doivent prendre en compte les menaces de la
force (tensions géopolitiques, effort d’armement, déstabilisation de certaines
régions), les menaces de la faiblesse (difficultés pour certains États de
contrôler leurs frontières ou leur territoire, facilitant la création de
sanctuaires pour des groupes criminels, d’espaces de transit des trafics ou de
bases arrière pour les groupes terroristes), et les effets multiplicateurs de
la mondialisation sur les facteurs de risque et de menace pour notre sécurité
et celle de l’Europe (terrorisme, trafics, risques
pesant sur la sécurité maritime, changement climatique, menaces cybernétiques visant les
infrastructures ou les systèmes d’informations, prolifération nucléaire,
biologique et chimique ou prolifération des missiles balistiques).
1.1.3. Des défis militaires
accrus et complexes
Les caractéristiques
des crises et des conflits font peser
sur les forces armées des contraintes nouvelles. Leur environnement
opérationnel immédiat les oblige à prendre en compte le besoin de protection
dans des contextes asymétriques et l’utilisation, par un nombre croissant
d’adversaires de toute nature, d’armements performants ou de technologies
critiques. Par ailleurs, les développements intervenus ces dernières années
dans le champ médiatique, dans celui des technologies de l’information et dans
l’environnement juridique des opérations ont augmenté la complexité de leur
conception et de leur gestion.
Les
menaces de la force se traduisent par des conflits impliquant des forces de
niveau étatique ; la faiblesse des États et la fragilité des sociétés
engendrent des crises dans lesquelles les belligérants agissent au milieu des
populations et utilisent des modes d’action asymétriques. Ces conflits
présentent de façon croissante une composante cybernétique.
Ces
évolutions rendent indispensable l’adaptation de notre stratégie de sécurité
nationale.
1.2. Une stratégie de sécurité
nationale adaptée au nouveau contexte
1.2.1. Un concept de sécurité
nationale confirmé
Le Livre blanc de
Ce concept
tire les conséquences de la continuité des menaces et des risques intérieurs et
extérieurs qui pèsent sur la France, son territoire, sa population et ses
intérêts de sécurité. Il favorise une approche globale dans l’identification
des crises susceptibles d’affecter la vie de la Nation comme dans les réponses
à leur apporter. La stratégie de sécurité nationale revêt une dimension
interministérielle et requiert l’association de multiples acteurs pour prévenir
et gérer les conséquences des crises majeures. L’action des forces armées
s’envisage conjointement avec celle de l’ensemble de l’appareil
d’État – forces de sécurité intérieure et de sécurité civile, ministères,
services publics, collectivités territoriales – et des opérateurs,
publics et privés, d’infrastructures et de réseaux vitaux.
Le Livre blanc de
1.2.2. Des priorités
géostratégiques adaptées à l’évolution du contexte
Le Livre blanc énonce et
hiérarchise des priorités géostratégiques cohérentes avec l’analyse, par la
France, de son environnement international et avec les responsabilités qu’elle
entend exercer :
– protéger
le territoire national et les ressortissants français, garantir la continuité des fonctions essentielles de la Nation et
préserver notre souveraineté. Les risques et les menaces identifiés sont les
agressions par un autre État contre le territoire national, les attaques
terroristes, les cyber‑attaques, les atteintes au potentiel scientifique
et technique, la criminalité organisée dans ses formes les plus graves, les
crises majeures résultant de risques naturels, sanitaires, technologiques et
industriels, et les attaques contre nos ressortissants à l’étranger ;
– garantir,
avec nos partenaires européens et alliés, la sécurité de l’Europe et de
l’espace nord‑atlantique, par un
rôle actif au sein de l’Union européenne et de l’OTAN. La stabilité de tous les
pays de l’espace européen est une priorité. La nature étroite et profonde de
nos relations bilatérales avec les États-Unis et le Canada, nos engagements de
défense collective au titre du traité de l’Atlantique Nord et notre communauté
de valeurs fondent entre nous une solidarité de droit et de fait ;
– stabiliser
avec nos partenaires et alliés le voisinage de l’Europe. Il s’agit notamment
d’éviter l’émergence de menaces susceptibles d’affecter les approches
orientales de l’Europe, la zone méditerranéenne, le Sahel – de la Mauritanie
à la Corne de l’Afrique – et une partie de l’Afrique
subsaharienne – notamment le golfe de Guinée et les pays
riverains ;
– participer
à la stabilité au Proche et Moyen-Orient et dans le golfe arabo‑persique et, dans ce cadre, avoir la capacité de mettre
en œuvre, en coordination avec nos alliés, les accords de défense souscrits par
la France en protégeant ses intérêts
stratégiques et de sécurité. La sécurité de la zone qui s’étend des rives de la
Méditerranée orientale au golfe arabo-persique et jusqu’à l’océan Indien revêt
une importance majeure pour l’Europe et l’équilibre international. La France
est engagée par des accords de défense à Djibouti, aux Émirats arabes unis, au
Koweït et au Qatar. Elle entretient une base interarmées à Abou Dabi, met en
œuvre un accord de coopération avec Bahreïn et souhaite développer des
relations étroites avec l’Arabie saoudite ;
– contribuer
à la paix et à la sécurité internationale dans le monde, en portant une attention particulière à la sécurité de l’océan Indien
et à la maîtrise des risques en Asie du Sud. La France entend promouvoir des
intérêts globaux, justifiant le maintien d’un réseau diplomatique étendu et des
capacités de présence et d’action dans ces régions et sur tous les océans. Elle
consolidera donc son engagement politique en Asie, dans l’océan Indien, dans le
Pacifique et en Amérique latine, à travers sa coopération de défense, une
présence militaire active, le développement de partenariats stratégiques et
l’intensification de ses réseaux de coopération.
La France participera activement aux efforts de
réduction et de maîtrise des armements dans l’optique d’un désarmement général
et complet. Elle veillera notamment à l’universalisation du traité de non‑prolifération
et à celle du traité international d’interdiction des essais nucléaires. Elle
s’engagera ainsi résolument dans la négociation d’un nouveau traité interdisant
la production de matières fissiles destinées aux armes. Elle agira tout
particulièrement pour aboutir à mettre en place un régime international
efficace de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, de
leurs vecteurs et des matériels connexes.
1.2.3. Le rôle moteur de
la France dans la construction de l’Europe de la défense
La France
partage avec ses partenaires européens la plupart des menaces et des risques
auxquels elle est confrontée. C’est pourquoi, dans le cadre de sa stratégie de
défense et de sécurité nationale, la France considère que la
construction européenne en matière de défense et de sécurité est une nécessité. Elle souhaite que l’impulsion, pour les
Européens, vienne du plus haut niveau politique des États membres, à travers
les orientations et décisions que prend le
Conseil européen. La France œuvrera
avec ses principaux partenaires européens, et au premier rang desquels
le Royaume‑Uni, l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Italie, en faveur
du renforcement de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union
européenne, conduisant à une défense commune européenne crédible et autonome. La
France soutiendra le principe d’une solidarité accrue pour la prise en charge
des dépenses liées à des opérations militaires conduites pour la sécurité de
l’Europe et, à ce titre, demandera que soit étendu le mécanisme européen
(Athena) qui permet le financement en commun d’une partie des dépenses
relatives à des opérations militaires menées dans le cadre de l’Union
européenne.
Cette
impulsion doit permettre de donner tout son sens à une démarche européenne
pragmatique et concrète, reposant sur des actions conjointes de prévention, sur
des opérations extérieures et sur des programmes d’armement communs. Pour
mettre en œuvre ces orientations, il est hautement souhaitable d’obtenir
l’accord de nos partenaires européens sur les questions fondamentales que sont
la création, à terme, d’un état-major permanent de planification des opérations
ou d’une agence européenne d’armement dotée d’une réelle autorité. Il s’agit de favoriser le développement et
les mutualisations des capacités militaires les plus onéreuses, tout en
encourageant la consolidation de l’industrie de défense des pays européens. La
France s’efforcera, dans cette logique, de contribuer à une redynamisation de
l’effort de l’Union européenne en matière de gestion de crise et de maintien de
la paix. Il s’agira notamment de mettre en œuvre une approche globale,
comprenant des actions militaires plus ambitieuses, incluant l’emploi des
groupements tactiques (GTUE) en qualité d’instrument de réponse rapide de
l’Union européenne et interagissant davantage avec les actions civiles de la
Commission européenne. Il convient de saluer la contribution de la brigade
franco-allemande à l’effort de coopération européenne en matière de défense. Sa
redynamisation, au travers d’un engagement opérationnel accru, pourrait
d’ailleurs constituer le socle d’un approfondissement de la politique de
sécurité et de défense commune de l’Union européenne.
Dans le
même temps, la France entend occuper toute sa place au sein de
l’Alliance atlantique et de son organisation militaire, composante essentielle de la défense collective de ses membres, forum
naturel du lien transatlantique et cadre commun privilégié de l’action
militaire conjointe de l’Amérique et de l’Europe. La France s’attachera donc à
développer, avec ses partenaires européens, un engagement dynamique dans
l’OTAN. Elle continuera à participer activement aux opérations de l’alliance.
Elle est attachée à la solidarité de l’alliance dans toutes ses dimensions
militaires : elle veillera notamment au maintien d’une combinaison
appropriée de capacités nucléaires, conventionnelles et de défense
antimissile ; elle s’attachera particulièrement à l’adaptation de cette
alliance politico-militaire aux engagements les plus probables. Elle y
exprimera sa vision de l’organisation atlantique et du rôle de l’Europe dans la
relation transatlantique en matière de défense et de sécurité.
L’OTAN et
l’Union européenne jouent ainsi un rôle complémentaire dans la stratégie de
défense et de sécurité nationale de la France. Celle-ci exercera pleinement ses
responsabilités dans l’une comme dans l’autre organisation pour contribuer à la
sécurité collective. C’est notamment en raison de sa place au sein de l’Europe,
qui lui confère, avec d’autres, des responsabilités particulières d’entraînement,
que la France conservera une capacité d’intervention militaire
significative ; cette capacité doit aussi lui permettre de préserver
l’autonomie d’action nécessaire pour intervenir en propre face à une agression
ou une menace d’agression sur ses intérêts stratégiques.
1.3. Une stratégie militaire renouvelée
Le Livre blanc de 2013 décrit les
fondements d’une nouvelle stratégie militaire, adaptée à ce nouveau contexte.
La présente loi détaille la première étape de sa mise en œuvre à travers le
développement du modèle d’armée qui lui est associé.
1.3.1. Les trois priorités de
notre stratégie
La
stratégie générale présentée dans le Livre
blanc se caractérise tout d’abord par une articulation nouvelle
autour des trois grandes priorités, étroitement complémentaires, qui
structurent l’action des forces armées : la protection, la dissuasion et
l’intervention.
La protection
du territoire national et des Français,
en métropole comme outre‑mer, est première. Elle vise à garantir l’intégrité
du territoire contre toute menace de nature militaire, à assurer aux Français
une protection efficace contre l’ensemble des risques et des menaces, en
particulier le terrorisme et les cyber‑attaques, à préserver la
continuité des grandes fonctions vitales de la Nation et à garantir sa
résilience. La protection du territoire ne saurait être assurée sans que la
France dispose de la capacité de dissuasion et d’intervention.
La dissuasion
nucléaire vise à protéger la France de
toute agression d’origine étatique contre ses intérêts vitaux, d’où qu’elle
vienne et quelle qu’en soit la forme. Elle permet notamment d’écarter toute
menace de chantage sur ses intérêts qui tendrait à paralyser sa liberté de
décision et d’action. Elle constitue la garantie ultime de la sécurité, de la
protection et de l’indépendance de la Nation.
L’intervention
à l’extérieur du territoire national vise,
par la projection de capacités militaires, à protéger les ressortissants
français et européens, à défendre les intérêts de la France dans le monde et à
honorer nos engagements internationaux et nos responsabilités. Elle
s’effectue en recherchant prioritairement un cadre multinational s’appuyant de
façon privilégiée sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle confère à la sécurité de la France la
profondeur stratégique qui lui est indispensable. Elle conforte par là même la
crédibilité de la dissuasion.
1.3.2. Quatre principes
directeurs pour notre stratégie militaire et l’adaptation de nos capacités
Afin de
donner aux forces armées les moyens d’assurer ces trois missions fondamentales
dans leur nouveau contexte, un nouveau modèle d’armée a été défini dans le Livre blanc de 2013. Il repose
sur quatre principes directeurs, dont la combinaison dessine une stratégie
militaire renouvelée.
► Le maintien de notre autonomie
stratégique
Ce
principe vise à garantir à la France une liberté permanente d’appréciation de
situation, de décision et d’action, ainsi qu’à préserver sa capacité
d’initiative dans des opérations que lui dictent la défense de ses intérêts et
la prise de responsabilité liée à ses engagements internationaux. L’autonomie
stratégique doit également permettre à la France, lorsqu’elle décide de
s’engager en coalition, d’y jouer un rôle conforme à ses objectifs politiques.
Les moyens
autorisant ou commandant l’autonomie d’appréciation, de planification et de
commandement seront donc conservés ou développés. De même, certaines capacités
militaires critiques seront privilégiées, en particulier celles qui
conditionnent la défense de nos intérêts vitaux ; celles qui sont
nécessaires à la prise d’initiative dans des opérations simples et
probables ; celles qui permettent de disposer des moyens nécessaires pour
exercer en pleine souveraineté le rôle souhaité dans une coalition. Ainsi les
capacités de commandement interarmées, de renseignement, de ciblage, de frappes
de précision dans la profondeur, les forces spéciales et certains moyens de
combat au contact de l’adversaire feront l’objet d’un effort particulier. Il en
est de même de celles qui sont liées à la capacité de fédérer et d’entraîner
des partenaires au sein d’une coalition tout en conservant notre indépendance
d’appréciation : capacité autonome à « entrer en premier » sur
un théâtre dans les trois milieux, terrestre, naval et aérien, capacité de
commandement dans une opération interalliée.
► La cohérence du modèle d’armée avec
les missions dans lesquelles la France est susceptible d’engager ses forces
armées
Les forces
armées doivent pouvoir agir sur tout le spectre des conflits potentiels où la
France risque d’être engagée et répondre à la diversité des situations de crise
identifiées dans le Livre blanc.
Le modèle défini dans le Livre blanc
de 2013 leur permettra de répondre aux menaces d’emploi de la force exercées
par des États, de conduire dans la durée des opérations de gestion de crises de
tous types visant à faire cesser les situations de violence, de faire respecter
le droit, de participer aux côtés de nos partenaires, en particulier européens,
à la protection de nos intérêts communs de sécurité face aux risques amplifiés
par la mondialisation.
► Le principe de différenciation des
forces en fonction des missions qu’elles sont appelées à remplir
La
différenciation des forces repose sur le constat de la variété des missions et
l’analyse de leurs spécificités militaires. Elle consiste à distinguer les
forces en fonction de ces spécificités : mise en œuvre de la dissuasion
nucléaire, protection du territoire et des Français, opérations de coercition
et de guerre, gestion de crises sous les formes très diverses qu’elles revêtent
aujourd’hui, ces engagements appellent des moyens et des stratégies différents.
Il s’agit
à la fois d’un principe d’efficience – entraîner et équiper nos
unités et nos équipages en fonction des spécificités de chaque
mission – et d’un principe d’économie – ne financer les
capacités les plus onéreuses que pour les missions où elles sont
indispensables.
En vertu
de ce principe de différenciation et en cohérence avec les missions que les
forces françaises pourront être appelées à remplir, nos armées s’appuieront le
plus longtemps possible sur les capacités existantes, de façon à permettre la
modernisation des équipements dans les secteurs clés où la supériorité
technologique est le facteur déterminant du succès. La situation financière du
pays ne permettra pendant quelques années qu’une modernisation progressive de
certains équipements. Le choix des investissements doit également permettre de
sauvegarder tous les secteurs majeurs d’une industrie performante, où la
recherche de la compétitivité sera permanente. Cet ajustement du rythme de la
modernisation dans les prochaines années sera appliqué de manière différenciée
en fonction des défis opérationnels que nos forces doivent pouvoir relever. Sur
terre, sur mer ou dans les airs, nos forces continueront de disposer des moyens
du meilleur niveau leur permettant de s’imposer face à un adversaire de qualité
étatique ; la rénovation de certaines de nos capacités, notamment des
frégates légères furtives, des avions mirage 2000D,
de certains appareils de transport aérien ou des moyens blindés permettra par
ailleurs de conserver des volumes de forces significatifs, adaptés aux
opérations de protection, de présence ou de gestion de crise dans la durée.
► Le principe de mutualisation
Ce
principe repose, par exception au principe de différenciation, sur la
mutualisation des ensembles de capacités rares et critiques conçues et engagées
au bénéfice de plusieurs types de missions, selon les besoins et le temps des
engagements. Ces capacités militaires ou de sécurité peuvent être mutualisées
au bénéfice de différentes missions des armées (protection, dissuasion,
intervention) ou entre plusieurs organismes de l’État (pour les capacités
techniques partagées entre services de renseignement) ou pour une mise en
commun avec nos partenaires européens.
Nous
pourrons ainsi tirer le meilleur parti de l’acquisition et de l’utilisation de
certains des systèmes les plus coûteux. Ainsi, l’accompagnement des composantes
aérienne ou océanique de la dissuasion, l’engagement dans une opération majeure
de haute intensité, la sécurisation des approches du territoire ou d’un théâtre
de gestion de crise font souvent appel aux mêmes moyens, que notre stratégie
devra pouvoir utiliser de manière centralisée. Cette mutualisation pourra
également s’appliquer au niveau européen, en particulier dans le domaine
spatial, dans les domaines du transport aérien, du ravitaillement en vol, de la
capacité aéronavale, de la surveillance des théâtres d’opérations ou de la
logistique dans les zones de crise.
La
stratégie française repose sur une convergence accrue entre les cinq grandes
fonctions stratégiques identifiées progressivement depuis la
professionnalisation des forces armées. Les objectifs de cette stratégie
s’incarnent notamment dans les contrats opérationnels assignés par le Président
de la République aux armées. Ces nouveaux contrats opérationnels, qui entreront
en vigueur au 1er janvier 2014, distinguent des missions
permanentes – postures à tenir pour le renseignement, la protection
du territoire et de la population, la dissuasion, les capacités de réaction en
urgence – et non permanentes – opérations de coercition
majeures ou opérations de gestion de crise.
La connaissance et l’anticipation
La
fonction « connaissance et anticipation » vise à donner à la France
une capacité d’appréciation autonome des situations, indispensable à une prise
de décision libre et souveraine comme à la conduite de l’action. Le
renseignement joue un rôle central dans cette fonction, qui conditionne aussi
l’efficacité des forces ; il constitue l’une des priorités majeures du Livre blanc de 2013.
Plus
précisément, le développement de nos capacités de recueil, de traitement et de
diffusion du renseignement sera prioritaire sur toute la durée de la
planification d’ici 2025-2030. Les efforts porteront sur les composantes
spatiales et aériennes, pour l’imagerie comme pour l’interception
électromagnétique, ainsi que sur les ressources humaines. Toutes les opérations
récentes ont montré l’impérieuse nécessité de disposer de drones, qu’il
s’agisse de drones de théâtre de moyenne altitude longue endurance (male) ou de drones tactiques. La
mutualisation du renseignement d’origine satellitaire sera proposée à nos
partenaires européens, de même que la capacité à déployer et exploiter les
drones de surveillance. Des capacités de veille stratégique, la maîtrise et le
traitement automatisé de l’information ainsi que de nouveaux moyens de
surveillance et d’interception électromagnétique garantiront l’efficacité de
cette fonction stratégique. L’effort consenti depuis le début des années 2000
au bénéfice des capacités techniques interministérielles sera poursuivi. En
raison de son importance nouvelle, le développement des activités du
renseignement dans le domaine cyber et des moyens techniques associés sera
poursuivi ; il doit permettre de mieux identifier l’origine des attaques,
d’évaluer les capacités offensives des adversaires potentiels et, si
nécessaire, d’y répondre.
Dans le
même temps, la communauté française du renseignement sera consolidée sous
l’égide du coordonnateur national du renseignement. La mutualisation des moyens
et une plus grande interopérabilité entre les services
seront recherchées. Les effectifs dédiés à la fonction renseignement
seront mis en cohérence avec les besoins nouveaux associés à la mise en œuvre
des équipements techniques et à l’analyse de flux d’informations accrus.
Le renseignement fera l’objet d’une attention prioritaire et bénéficiera d’un
effort financier substantiel sur la période 2014-2019. S’agissant du
renseignement intérieur, la transformation de la direction centrale du
renseignement intérieur (DCRI) en une direction générale de la sécurité
intérieure, directement rattachée au ministre de l’intérieur, s’accompagnera du recrutement d’au moins
430 personnels supplémentaires sur les cinq prochaines années. Pour
leur part, les services de renseignement relevant du ministère de la défense
bénéficieront d’un renforcement des effectifs de l’ordre de 300 postes
supplémentaires. Outre le contrôle
administratif, via la constitution d’une fonction d’inspection du renseignement,
le contrôle parlementaire de la politique du Gouvernement en matière de
renseignement sera étendu par le renforcement des compétences et des
attributions de la délégation parlementaire au renseignement, porté par la
présente loi.
La
dissuasion française repose sur la retenue qu’impose à un adversaire étatique
la perspective de dommages inacceptables, hors de proportion avec l’enjeu d’une
agression ou d’une menace d’agression contre les intérêts vitaux de la France.
Par essence purement défensive, son exercice relève de la responsabilité
directe du Président de la République. Elle doit pouvoir s’adapter à la
diversité des situations qui résultent, notamment, de la croissance ou de la
modernisation de certains arsenaux dans le monde et des risques de la
prolifération nucléaire au Moyen-Orient et en Asie. Elle contribue par son
existence à la sécurité de l’Alliance atlantique et à celle de l’Europe. Elle
garantit en permanence notre autonomie de décision et notre liberté d’action dans
le cadre de nos responsabilités internationales.
Le
maintien de deux composantes, océanique et aéroportée, a été réaffirmé par le
Président de la République pour répondre au besoin de complémentarité des
performances et des modes d’action, et pour se prémunir d’une surprise
opérationnelle ou technologique. Ce choix impose de poursuivre l’effort
nécessaire à la crédibilité et à la pérennité des capacités nécessaires à la
mise en œuvre de la dissuasion par les deux composantes. Cet effort exerce aussi
un effet d’entraînement sur nos aptitudes technologiques et nos capacités
industrielles. Il sera conduit dans le respect du principe de stricte
suffisance de l’armement nucléaire attaché à notre concept de dissuasion.
La
fonction protection vise à garantir l’intégrité du territoire, à assurer aux
Français une protection efficace contre l’ensemble des risques et des menaces,
en particulier le terrorisme et les cyberattaques, à préserver la continuité
des grandes fonctions vitales de la Nation et à garantir sa résilience. Si
l’ensemble des fonctions stratégiques et des moyens civils autant que
militaires concourent à la protection, les armées garantissent, en métropole
comme outre-mer, la sûreté du territoire, de son espace aérien et de ses
approches maritimes.
Dans ce cadre, les postures permanentes de sûreté de nos armées seront
maintenues. Les forces armées continueront également à apporter une
contribution à l’action de l’État en mer. En cas de crise majeure, elles
doivent pouvoir renforcer les forces de sécurité intérieure et de sécurité
civile, avec un concours qui pourra impliquer jusqu’à 10 000 hommes
des forces terrestres, ainsi que les moyens adaptés des forces navales et
aériennes.
La
capacité de déploiement majeur doit permettre de contribuer, au profit de
l’autorité civile, et en quelques jours, à la sécurité des points d’importance
vitale, à celle des flux essentiels pour la vie du pays, au contrôle de l’accès
au territoire et à la sauvegarde des populations.
Les
capacités pouvant être mises en œuvre dans ce cadre comprennent des dispositifs
terrestres, aériens et maritimes de sécurisation et des moyens spécialisés des
armées permettant de concourir au rétablissement des fonctions essentielles du
pays en cas de crise (communication, circulation, transport).
Cette
posture sera complétée par le dispositif de cyberdéfense militaire, qui fera
l’objet d’un effort marqué sur la période de programmation, en relation étroite
avec le domaine du renseignement. La France développera sa posture sur la base
d’une organisation de cyberdéfense étroitement intégrée aux forces, disposant
de capacités défensives et offensives pour préparer ou accompagner les
opérations militaires. L’organisation opérationnelle des armées intégrera ainsi
une chaîne opérationnelle de cyberdéfense, cohérente avec l’organisation et la
structure opérationnelles de nos armées, et adaptée aux caractéristiques
propres à cet espace de confrontation : unifiée pour tenir compte de
l’affaiblissement de la notion de frontière dans cet espace ; centralisée
à partir du centre de planification et de conduite des opérations de
l’état-major des armées, pour garantir une vision globale d’entrée et une
mobilisation rapide des moyens nécessaires ; et spécialisée car faisant
appel à des compétences et des comportements spécialement adaptés. La
composante technique confiée à la direction générale de l’armement (DGA) aura
pour mission de connaître et anticiper la menace, de développer la recherche
amont, et d’apporter son expertise en cas de crise informatique touchant le
ministère de la défense.
La prévention des crises qui affectent notre
environnement inclut des actions diversifiées, allant de l’élaboration de
normes nationales et internationales à la lutte contre les trafics, au
désarmement, à la consolidation de la paix, ainsi qu’à la coopération militaire.
Dans cette
perspective, la France s’appuiera notamment sur des déploiements navals
permanents dans une à deux zones maritimes et sur des moyens prépositionnés
(base des Émirats arabes unis et plusieurs implantations en Afrique). En
accord avec les États concernés, la France maintiendra
en Afrique des forces déployées dans la bande sahélo‑saharienne et
sur les façades est et ouest africaines afin de contribuer activement à la sécurité de ce continent. Des actions de
coopération structurelle et opérationnelle permettront la consolidation
des capacités militaires et des architectures de sécurité sous-régionales
africaines dans le cadre de l’Union africaine et, le cas échéant, la mise en
œuvre des résolutions des Nations Unies et la protection des ressortissants
français. Ces déploiements seront adaptés afin de disposer de capacités
réactives et flexibles en fonction de l’évolution des besoins. Les accords de
coopération ou de défense entre la France et les pays africains concernés
seront publiés et soumis au Parlement.
Les moyens
et équipements utilisés pour cette fonction sont ceux des autres fonctions
stratégiques. Les capacités dédiées à l’intervention dans le cadre d’opérations
majeures de coercition peuvent notamment être utilisées pour empêcher un acteur
régional de s’en prendre à nos intérêts de sécurité ou à ceux de nos alliés ou
partenaires.
L’intervention
extérieure a pour objectif d’assurer, par la projection de nos capacités
militaires à distance du territoire national, la protection de nos
ressortissants à l’étranger et la défense de nos intérêts stratégiques et de
sécurité, comme de ceux de nos partenaires et alliés ; elle doit nous
permettre d’exercer nos responsabilités internationales.
Nos
capacités militaires d’intervention seront développées de manière différenciée, en fonction des missions que les
armées sont appelées à remplir.
Les opérations
de gestion de crise appellent des
moyens militaires permettant de contrôler de vastes espaces, robustes, adaptés
à des missions poursuivies dans la durée, à même de faire face à des situations
de violence diffuse au milieu des populations, face à des adversaires utilisant
des modes d’action asymétriques. Dans ces crises, nos capacités militaires
devront permettre aux armées de s’engager dans la durée sur deux ou trois
théâtres distincts, dont un en tant que contributeur majeur. Le total des forces
déployées à ce titre sur l’ensemble des théâtres sera constitué, avec les
moyens de commandement et de soutien associés :
– de
forces spéciales et d’un soutien nécessaire à l’accomplissement des missions
envisagées ;
– de
l’équivalent d’une brigade interarmes représentant 6 000
à 7 000 hommes des forces terrestres ;
– d’une frégate, d’un groupe bâtiment de projection
et de commandement et d’un sous-marin nucléaire d’attaque en fonction
des circonstances ;
– d’une douzaine d’avions de chasse, répartis sur les théâtres
d’engagement.
La nature
des opérations ou leur sécurisation pourra rendre nécessaire l’utilisation de
moyens supplémentaires permettant des frappes à distance à partir de
plateformes aériennes ou navales.
Les opérations à dominante de coercition nécessitent des forces du meilleur niveau
technologique, capables de prendre l’ascendant sur un adversaire de niveau
étatique déployant des moyens militaires organisés et disposant d’une puissance
de feu importante. Les capacités militaires que nous développerons à ce titre
devront nous permettre de mener en coalition, sur un théâtre d’engagement
unique, une opération majeure
dans un contexte de combats de haute intensité. Cet engagement, d’une durée
limitée, suppose un préavis suffisant, évalué aujourd’hui à environ six mois,
ainsi que la ré-articulation de notre dispositif dans les opérations qui
seraient en cours.
Les armées
devront pouvoir assumer tout ou partie du commandement de l’opération. À ce
titre, les forces françaises conserveront la capacité de participer à une
opération d’entrée en premier sur un théâtre de guerre dans les trois milieux
(terrestre, naval et aérien).
La France
pourra engager dans ce cadre, avec les moyens de commandement et de soutien
associés :
– un
ensemble significatif de forces spéciales ;
– jusqu’à deux brigades interarmes représentant environ 15 000
hommes des forces terrestres,
susceptibles d’être renforcées par des brigades alliées pour constituer une
division de type OTAN, dont la France pourra assurer le commandement ;
– jusqu’à
45 avions de chasse, incluant les avions de l’aéronautique navale ;
– le
porte-avions, deux bâtiments de projection et de commandement, un noyau clé
national d’accompagnement à base de frégates, d’un sous‑marin nucléaire
d’attaque et d’avions de patrouille maritime ; la permanence de cette
capacité aéronavale s’inscrira dans le cadre de la force intégrée
franco-britannique prévue par les accords de Lancaster House ;
– les
moyens permettant d’assurer les fonctions de commandement, de renseignement et
de logistique de l’opération (transport, santé, essence, munitions, stocks de
rechange).
À l’issue
de cet engagement, la France gardera la capacité de déployer sur le théâtre
concerné une force interarmées pouvant participer à une opération de gestion de
crise dans la durée.
Enfin, au
titre de leurs missions permanentes, les armées disposeront d’un échelon
national d’urgence de 5 000
hommes en alerte, rassemblant des moyens adaptés aux opérations de gestion de
crise comme aux opérations de coercition. Ce réservoir de forces permettra de
constituer une force interarmées de réaction
immédiate (FIRI) de 2 300 hommes, projetable dans un délai de
sept jours à
2. La loi de programmation 2014-2019,
une étape vers le modèle d’armée de l’horizon 2025
Le Livre blanc de 2013 définit un
modèle d’armée qui sera atteint entre 2025 et 2030. Ce modèle détermine ainsi
le point de convergence des efforts d’équipement exposés dans la présente loi.
2.1. Une dissuasion à
deux composantes
D’ici
2025, la pérennisation de la dissuasion nucléaire française sera conduite dans
le respect du principe de stricte suffisance et le maintien des savoir-faire
techniques et industriels sera assuré.
La période
2014-2019 sera marquée à la fois par la poursuite de la modernisation des
composantes et par la préparation de leur renouvellement.
La
composante océanique bénéficiera notamment de la livraison du M 51.2
avec sa tête nucléaire océanique, de l’adaptation de deux snle ng au missile M 51,
du lancement des travaux d’élaboration du sous-marin nucléaire lanceur d’engin
de 3° génération (snle 3G)
et du lancement du développement de la future version du missile M 51
(M 51.3).
La
modernisation de la composante aéroportée sera poursuivie, notamment par la
livraison de rafale
permettant la transformation du second escadron nucléaire, le lancement des
travaux de rénovation à mi-vie du missile asmp-a
et des études technologiques de son successeur.
Le
renouvellement des ravitailleurs C 135 (56 ans en 2019),
longtemps retardé, sera engagé par le lancement en 2014 de l’acquisition d’une
flotte de 12 mrtt,
dont les deux premiers seront livrés sur la période. Ces nouveaux appareils
répondront au besoin mutualisé des fonctions de dissuasion, de protection et
d’intervention.
2.1.3. Transmissions
nucléaires
Le programme
de simulation apporte à la dissuasion la garantie fondamentale de la fiabilité,
de la sûreté et de la capacité de renouvellement dans le temps et en pleine
souveraineté de nos armes nucléaires. Il sera poursuivi
avec la mise en service du laser mégajoule
en 2014 et la poursuite de la coopération franco-britannique dans le
cadre du programme teutates.
2.2. Les capacités dédiées au
renseignement
Au cours
de la période 2014-2019, dans le domaine de l’imagerie spatiale, la France
prévoit la mise en service de la composante spatiale optique (CSO) de musis (Multinational Space-based
Imaging System for surveillance, reconnaissance and observation) qui
permettra des prises de vues en extrême haute résolution et une capacité de
revisite (délai entre deux survols d’un même point du globe) améliorée.
Les
programmes de drones d’observation et de surveillance seront mis en œuvre de
façon à prendre le relais des systèmes provisoires et vieillissants détenus
jusqu’à ce jour par les armées. Ils devront apporter dans les délais les plus
courts les capacités indispensables tant au niveau des théâtres d’opérations
qu’au niveau tactique. Pour faire face à l’urgence et rattraper le retard qui
pénalise aujourd’hui nos armées, ils seront acquis dans un premier temps auprès
des États qui les produisent, compte tenu de l’absence de solutions nationales
ou européennes. Ils devront emporter à terme des capteurs optique ou
électromagnétique français ou européens. 12 drones de théâtre, de moyenne
altitude longue endurance (male),
seront acquis sur la période de la loi de programmation. Il sera proposé à nos
partenaires européens de partager nos expériences et nos capacités, et
d’impliquer nos industries dans l’adaptation de ces équipements à nos propres
besoins. La génération suivante de ces drones sera en outre préparée en
privilégiant la coopération européenne.
Moins
endurants([1]) et
plus nombreux, les drones tactiques permettent l’appui direct en renseignement
des forces. La génération actuelle (sdti)
arrivera à obsolescence entre 2015 et 2017 ; de nouveaux systèmes de
drones plus récents seront acquis pour disposer d’une quinzaine de vecteurs à
l’horizon 2019 sur la trentaine prévue dans le modèle.
Des avions
légers de surveillance et de renseignement compléteront le dispositif sur le
segment d’évaluation et de suivi des crises. Leur emploi pourra être mutualisé
entre les forces et les services de renseignement.
Par
ailleurs, un flux financier sera nécessaire pour valoriser les systèmes
d’exploitation actuels, afin de prendre en compte les nouveaux capteurs et,
ultérieurement, d’en assurer la cohérence avec le Système d’information des armées (SIA) et la
compatibilité avec les architectures jisr
de l’OTAN.
Le renseignement
d’origine électromagnétique (ROEM) est une composante essentielle du
dispositif d’ensemble. La capacité ROEM spatiale est la seule à pouvoir
établir la cartographie exhaustive des activités électromagnétiques adverses. À
ce titre, elle est indispensable à la sauvegarde des aéronefs et navires. Elle
garantit l’actualisation des contremesures et permet enfin de contrôler des
sites protégés par des défenses sol-air. La France dispose aujourd’hui du
démonstrateur elisa,
constellation de satellites-démonstrateurs lancée en 2011, et qui sert à la
définition du programme ceres.
Celui-ci sera développé durant la période de programmation pour une mise en
service au plus tard en 2020. Pour sa partie terrestre, le dispositif
stratégique fixe de recueil de ROEM opéré par les armées et la direction
du renseignement militaire (DRM) est constitué de centres d’interception et de
la chaîne de radiogoniométrie. Des investissements sont nécessaires à la
modernisation des équipements d’interception et de localisation, et à la
rationalisation des systèmes d’exploitation associés (projets ROEM
stratégique et SEVE([2])). S’agissant du renseignement
aéroporté, les capacités du transall
gabriel seront remplacées à
l’horizon de l’arrêt de la flotte transall
avec l’entrée en service de la charge universelle de guerre électronique (cuge), dont le vecteur devra être
déterminé. Dans le domaine maritime, la charge utile du bâtiment Dupuy de
Lôme sera modernisée
en 2017. Les moyens mobiles de renseignement électromagnétique (escadron
électronique sol de l’armée de l’air, baies COMINT de la marine nationale et
brigade de renseignement de l’armée de terre), qui appuient au plus près les
forces engagées pour fournir notamment le renseignement d’alerte, devront être
en partie renouvelés sur la période à venir, à travers le projet ROEM
tactique.
Dans le
domaine de la connaissance du milieu géophysique, indispensable aux opérations,
un système d’information géophysique sera réalisé
dans le but de mettre à disposition des forces l’ensemble des données
géophysiques nécessaires à la conduite des opérations et au fonctionnement des
systèmes d’armes dans les meilleures conditions de performances.
À la fin
de la période, la modernisation des équipements de navigation par satellite des
armées (omega) sera lancée. Elle
inclura le développement d’une capacité autonome de géolocalisation capable
d’utiliser les signaux GPS et Galileo, et résistant aux interférences et au
brouillage.
2.3. Les capacités dédiées à la
protection du territoire
Les moyens
dévolus à la cyberdéfense feront l’objet d’un renforcement significatif. Les
ressources humaines seront accrues grâce à un plan de renforcement substantiel
concernant notamment plusieurs centaines de spécialistes. En
particulier, les effectifs de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes
d’information, qui devront atteindre 500 agents en 2015, seront
régulièrement augmentés, à la hauteur des efforts consacrés par nos principaux
partenaires européens. Les moyens du ministère de la défense consacrés à la
cyberdéfense poursuivront les montées en puissance décidées antérieurement avec
le recrutement d’au moins 350 personnels supplémentaires sur la période
2014-2019. Les investissements dans
les études amont et dans l’acquisition d’équipements seront significativement
relevés, notamment au sein du programme SSI-CYBER. En particulier, la poursuite
de la réalisation de l’opération Moyen
Technique de Lutte Informatique Défensive (mtlid) permettra d’étendre le périmètre des
systèmes surveillés et de fournir à la chaîne opérationnelle une situation
unique d’intérêt cyberdéfense.
La
sauvegarde maritime participe à la fonction protection et aux missions d’action
de l’État en mer. Elle s’appuie sur un ensemble de moyens armés par la marine et
par la gendarmerie maritime.
La
nouvelle version du système spationav,
qui fédère et redistribue les informations de surveillance maritime, est en
cours de déploiement sur l’ensemble des façades métropolitaines ainsi qu’aux
Antilles et en Guyane. Elle intègre de nouveaux capteurs et sera
interconnectable avec les systèmes équivalents européens.
Deux bâtiments de soutien et d’assistance
hauturiers (BSAH) seront livrés en 2017. La capacité navale
d’intervention reposera par ailleurs en métropole et outre-mer sur le maintien
d’unités existantes (frégates de surveillance, avisos et patrouilleurs
reconvertis, patrouilleurs P 400
et de service public), en attendant la livraison après 2020 des nouveaux
patrouilleurs hauturiers batsimar.
La flotte sera complétée par deux patrouilleurs à faible tirant d’eau plg spécifiquement adaptés à la
Guyane, qui seront livrés en 2016, ainsi que par trois bâtiments multi-missions B2M
qui seront livrés aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie
en 2015 et 2016.
En matière
de capacité aérienne de surveillance et d’intervention maritime, la flotte de
quatre atlantique 2 dédiés à cette mission, de quatre falcon
Le système de lutte anti-mines
futur (slamf) devrait
reposer sur des drones de surface et sous-marins et sur des bâtiments porteurs
dits « bateaux-mères ». Ce projet fait l’objet d’une coopération
franco‑britannique et d’un développement sur la période. Le modèle
prévoit que la livraison des huit systèmes de drones anti-mines, des quatre
bateaux-mères et de cinq nouveaux bâtiments-bases pour plongeurs démineurs
débutera en 2021.
Le
programme sccoa (Système
de commandement et de conduite des opérations aérospatiales) poursuivra la
modernisation des capacités de surveillance de l’espace aérien et des approches
du territoire, de surveillance de l’espace exo-atmosphérique, de contrôle des
vols, de commandement des opérations aériennes et de la défense sol-air. Il
amènera les centres français de détection et de contrôle au standard OTAN
en 2015 et débutera le renouvellement des radars. Parallèlement, la
rénovation des avions de détection et de commandement aéroportés de l’armée de
l’air et de la marine sera poursuivie.
2.3.4. Défense nucléaire,
radiologique, biologique et chimique
La
poursuite des opérations de défense nucléaire,
radiologique, biologique et chimique (NRBC) pérennisera les capacités existantes et comblera certaines lacunes
jugées critiques, en particulier par l’intégration aux SIC existants des
capacités de gestion de l’information NRBC et d’aide au commandement, la
modernisation des équipements de protection individuelle et collective, une
amélioration des capacités de détection sur l’ensemble du spectre des menaces,
notamment dans le domaine chimique, le remplacement des moyens majeurs de
décontamination, la préservation et l’optimisation des moyens de contre‑mesures
médicales contre les agents principaux de la menace NRBC.
2.4. Les capacités de commandement
À
l’horizon 2025, les armées françaises disposeront des capacités de commandement
et de contrôle permettant d’assurer à tout moment, au niveau stratégique, le
commandement opérationnel et le contrôle national des forces engagées. Elles
pourront aussi bien planifier et conduire des opérations autonomes ou en tant
que nation-cadre d’une opération multinationale, que contribuer au plus haut
niveau à des opérations multinationales. Les armées disposeront ainsi de la
capacité de déployer des systèmes de commandement de théâtre d’opérations et de
coordination logistique de théâtre dans les différents milieux pour des
opérations de niveau division ou équivalent. Dans le cadre d’un engagement
majeur, notamment au sein de l’OTAN, les armées conserveront la capacité de
mettre sur pied des commandements de composante terrestre, maritime et aérienne
du niveau d’un corps d’armée ou équivalent. La « numérisation des
opérations » visera à obtenir un avantage stratégique et tactique sur l’adversaire par la supériorité informationnelle,
en particulier pour permettre la circulation de l’information brute ou traitée
entre les capteurs de renseignement, les centres de traitement et les centres
de commandement.
Dans la
période 2014-2019, en ce qui concerne les capacités de télécommunication à
longue distance, sera lancée la réalisation du programme comsat ng
éventuellement sous forme non patrimoniale, destiné à garantir la continuité de
service du système syracuse,
et du programme descartes,
pour rénover les réseaux de télécommunications d’infrastructure du ministère.
Le renforcement des réseaux de communication opérationnels concernera notamment
contact, avec de premières
livraisons en 2018, astride à partir de 2014 et l’achèvement de rifan 2
avant 2020 et la mise en service opérationnel du système de commandement et de
conduite des opérations (accs) dans le cadre du programme sccoa. Enfin, le traitement et la
gestion de l’information seront assurés par le Système d’information des armées
(sia) dont les premiers équipements
seront livrés à compter de 2014.
Les forces
spéciales se sont imposées comme une capacité de premier plan dans toutes les
opérations récentes. Complémentaires des forces conventionnelles, elles sont particulièrement adaptées aux
besoins accrus de réaction dans l’urgence, en souplesse et dans la profondeur
contre un dispositif hostile ou complexe. Elles offrent au commandement
militaire et aux autorités politiques des options diverses et adaptées, souvent
fondées sur la surprise. Elles disposent d’une chaîne de commandement direct,
dont les moyens seront accrus et la dimension interarmées confortée. Leurs
effectifs seront renforcés d’environ 1 000 hommes, de façon
progressive, adaptée à la spécificité de leurs actions et de leur recrutement
et formation. Leurs équipements feront l’objet d’un effort spécifique, marqué
en particulier par la réalisation du programme de transmissions sécurisées melchior et les livraisons des
premiers véhicules adaptées aux opérations spéciales (programme d’ensemble vlfs/plfs).
Les moyens aériens et aéromobiles feront l’objet d’un effort particulier.
L’ensemble de la flotte de caracal
des armées sera regroupé sur un seul site, sous l’autorité du commandement des
opérations spéciales.
À
l’horizon 2025, les forces terrestres disposeront d’unités adaptées à la
diversité, à la durée, à la dispersion et au durcissement des opérations. Elles
offriront une capacité opérationnelle de l’ordre de 66 000 hommes
projetables, comprenant les forces spéciales terrestres, sept brigades
interarmes, des unités d’appui et de soutien opérationnel, les unités
prépositionnées et celles qui sont implantées dans les outre-mer, ainsi que la
contribution française à la brigade franco-allemande.
Les
brigades interarmes seront articulées en trois composantes complémentaires.
Deux brigades seront aptes à l’entrée en premier et au combat de coercition
face à un adversaire équipé de moyens lourds. Trois brigades multi‑rôles
seront prioritairement équipées et entraînées pour la gestion de crise. Enfin,
deux brigades légères seront capables d’intervenir dans des milieux spécifiques
et difficiles ou très rapidement, par exemple en lien avec les forces spéciales
ou en complément de leur action.
Les forces
terrestres comporteront également des unités d’appui et de soutien
opérationnel : une brigade logistique rassemble les unités destinées à
ravitailler les forces et maintenir leurs équipements ; une brigade de
renseignement dispose de plusieurs unités spécialisées aptes au renseignement
d’origine humaine, électromagnétique ou à la mise en œuvre de drones. Une
brigade de transmission et d’appui au commandement assure les liaisons
nécessaires, notamment lorsque sont déployés des états-majors du niveau du
corps d’armée ou de la division dans le cadre des opérations nationales ou multinationales ; enfin, les régiments
d’hélicoptères de combat et plusieurs unités spécialisées (lutte NBC,
bataillon cynophile) sont à même de renforcer les forces déployées.
La
poursuite de l’effort de numérisation et une préparation opérationnelle
appropriée garantiront la cohérence entre ces trois composantes et leur
capacité à se renforcer mutuellement. Ces forces disposeront à l’horizon 2025
d’environ 200 chars lourds, 250 chars médians,
2 700 véhicules blindés multi rôles et de combat,
140 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque, 115 hélicoptères de
manœuvre et une trentaine de drones tactiques.
La période
2014-2019 constitue une étape déterminante dans la constitution de ce modèle.
2.6.1. Le renouvellement
de nos capacités de combat aéroterrestre entre 2014 et 2019
L’opération
d’ensemble scorpion vise à
renouveler les moyens du combat de contact terrestre comme un tout cohérent et
évolutif. Elle sera lancée en 2014 et organisée autour d’un système
d’information de combat dont une première version (SICS V0) sera livrée
mi-2016 puis une évolution en 2018 (SICS V1). Elle comprend également le
remplacement de plusieurs matériels majeurs, différenciés en fonction des types
d’opérations auxquelles seront en priorité destinées les différentes brigades. scorpion permettra ainsi d’acquérir
la supériorité opérationnelle et d’accélérer le rythme de la manœuvre des
forces de contact dans les opérations de coercition, comme de soutenir des
engagements dans la durée face à une menace asymétrique au milieu des
populations dans les opérations de gestion de crise.
La
rénovation de la composante blindée lui permettra d’emporter la décision dans
les opérations d’entrée en premier et de constituer un élément dissuasif et
d’assaut dans les crises. La période sera d’abord marquée par la fin des
livraisons des 630 vbci en
2015, dont 95 disposeront d’un niveau de protection adapté aux théâtres
d’opérations les plus exigeants. La rénovation de 200 chars leclerc débutera en 2018, les
premières livraisons étant attendues à partir de 2020. Le développement de
248 ebrc (Engins
Blindés de Reconnaissance de Combat) sera initié, les premières commandes
intervenant en 2018.
Les
opérations de gestion de crise nécessitent des volumes de forces importants,
équipés de matériels robustes et durables, aptes à faire face à des pics de
violence et à intervenir dans des situations marquées par la difficulté
d’identifier les belligérants. À cette fin, la rénovation de l’infanterie et
des unités d’appui et de soutien du contact, très sollicitées par les
opérations actuelles, repose principalement sur le remplacement des vab (Véhicule de l’Avant Blindé)
par 2 080 vbmr (Véhicule
Blindé Multi-Rôles) livrés à compter de 2018.
La
supériorité des combattants au contact sera améliorée par la livraison, à
partir de 2017, des premiers des 90 000 aif
(Armement Individuel Futur) en remplacement du famas, par les dernières livraisons,
en 2014, des 18 552 équipements individuels du combattant felin, puis de
4 000 gilets modernisés, renforçant ainsi la protection et les
capacités des forces dans un souci d’allègement du combattant débarqué.
Par
ailleurs, pour améliorer la cohérence des forces du contact, des études sont
poursuivies pour préparer les livraisons ultérieures de 1 470 vbae (Véhicules Blindés d’Aide à
l’Engagement), la modernisation des équipements du combattant (felin v2) et les évolutions du vbci.
2.6.2. Appui (missiles, artillerie
et génie) et soutien logistique
Le missile
antichar milan sera
remplacé à partir de 2017 par le missile
moyenne portée (mmp),
qui sera doté de performances opérationnelles, d’une polyvalence et d’une
souplesse d’emploi supérieures. Le blindé médian ebrc sera équipé d’un missile de type mmp, à capacité d’agression
antichars et anti-abris performante lors de son entrée en service dans les
forces. L’acquisition d’un nouveau missile air-sol sera lancée à
l’horizon 2021, pour remplacer les missiles air‑sol hellfire dotant les hélicoptères tigre.
La
capacité d’appui à l’engagement des forces sera améliorée avec le remplacement
après 2019 de l’ebg (engin blindé du génie) par le mac (module d’appui au contact).
La
transformation du lance-roquette multiple
(lrm) en lance-roquette unitaire (lru) fournira une capacité d’appui
tout temps, précise et réactive jusqu’à
Le porteur polyvalent terrestre (ppt) permet une meilleure protection
des équipages pour le ravitaillement, le transport de postes de commandement et
de systèmes d’armes et l’évacuation de véhicules endommagés ;
450 véhicules auront été livrés en 2016.
2.6.3. Combat aéromobile et
aéromobilité intra-théâtre
L’engagement
des forces au contact nécessite le maintien de la mobilité tactique assurée
conjointement par les hélicoptères de manœuvre et les hélicoptères d’attaque.
Les gazelle
« armées » (canon, hot
et mistral) seront pour
partie progressivement remplacées par des tigre,
dont 21 tigre had
livrés entre 2013 et 2020 en complément des 39 tigre hap, déjà livrés et mis progressivement au
standard had.
En
complément des 26 cougar
rénovés et des caracal, les
puma seront progressivement
remplacés par 68 hélicoptères nh
90 – tth,
dont 38 seront livrés avant 2019. Une commande permettra ensuite de compléter
la cible à 115 hélicoptères de manœuvre.
À
l’horizon 2025, les forces navales contribueront à la dissuasion nucléaire au
travers de la permanence des patrouilles de sous-marins nucléaires lanceurs
d’engins, ainsi qu’au travers de la force aéronavale nucléaire. Elles seront
dimensionnées pour les opérations de haute intensité ou de crise majeure grâce
à des capacités de combat de premier plan, polyvalentes, disposant de feux
précis et puissants et s’intégrant sans difficulté dans les dispositifs
multinationaux avec la faculté d’en prendre le commandement. Ces moyens
s’articuleront autour du porte‑avions, des sous-marins nucléaires
d’attaque, des bâtiments de projection et de commandement, des frégates de
défense aérienne et des frégates multi‑missions. Ces capacités seront
complétées par des unités de combat moins puissantes, permettant de préserver
le potentiel des forces lourdes, et un nombre suffisant de moyens pour assurer
la présence en mer. Enfin, les forces navales seront également constituées
d’unités légères aptes au contrôle des espaces maritimes, dans nos approches et
outre-mer : frégates de surveillance, patrouilleurs, bâtiments
d’assistance. Les forces navales disposeront ainsi, à l’horizon 2025, de
4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, de 6 sous‑marins
nucléaires d’attaque, d’un porte-avions, de 15 frégates de premier rang,
d’une quinzaine de patrouilleurs, de 6 frégates de surveillance, de
3 bâtiments de projection et de commandement, d’avions de patrouille
maritime, ainsi que d’une capacité de guerre des mines apte à la protection de
nos approches et à la projection en opération extérieure.
Dès la
période 2014-2019, outre leurs capacités dédiées à la protection de nos
approches maritimes et à l’action de l’État en mer, elles connaîtront une
transformation importante de leurs capacités de lutte sous la mer, d’action
vers la terre et de contrôle des espaces maritimes.
Le
deuxième arrêt technique majeur du porte-avions Charles de Gaulle
débutera en 2016. Outre le rechargement des cœurs nucléaires et une révision
générale, cet arrêt sera mis à profit pour réaliser une opération visant au
maintien de ses principales capacités opérationnelles et son adaptation à un
groupe aéronaval centré sur le rafale,
consécutif au retrait définitif de service, en 2016, du super-étendard modernisé.
Fin 2019,
le premier des 6 nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque barracuda, remplaçant les rubis, aura été livré et admis au
service actif. Les barracuda
présenteront des capacités multi rôles, mettant en œuvre notamment, outre des
capacités de renseignement, la torpille lourde, le missile de croisière naval (MdCN) et, lorsque nécessaire,
des nageurs de combat.
La
construction et l’admission au service actif des frégates multi‑missions
(fremm), commencées avant
2014, se poursuivront. Sur les 11 fremm
déjà commandées, 6 bâtiments seront livrés d’ici à 2019. Les deux suivants
auront une capacité renforcée de défense aérienne pour remplacer les deux
frégates antiaériennes d’ancienne génération Cassard et Jean Bart
et compléter les deux unités de type horizon.
Pour les trois suivantes, qui seront livrées d’ici à 2025, leur type pourra
être adapté, en fonction de l’analyse du besoin et du marché, la décision étant
prise au plus tard en 2016. Les fremm
embarqueront le MdCN à partir de 2014, le missile antinavires exocet mm 40 B3 à portée étendue, la torpille
anti-sous-marine mu 90,
l’hélicoptère de combat anti-sous-marin nfh 90
et le missile de défense aérienne et anti-missiles aster.
Dans ce
cadre, les opérations de rénovation des frégates furtives flf seront lancées en fin de
période, au fil des arrêts techniques programmés. Ces frégates permettront
d’assurer les missions résultant des contrats opérationnels, dans l’attente des
nouvelles frégates de taille
intermédiaire (fti)
dont le programme sera engagé dans la période pour remplacer les frégates flf.
La flotte
logistique flotlog destinée
à remplacer les actuels pétroliers ravitailleurs polyvalents et autres
bâtiments de soutien comportera 3 unités, dont la première sera commandée
en fin de période.
La
rénovation des avions de patrouille maritime ATL 2 entrera en réalisation avec des premières
livraisons en 2018. Quatre avions auront été rénovés fin 2019 sur les
quinze prévus.
Le nfh 90 (Nato Frigate
Helicopter) version combat équipe les frégates
de nouvelle génération horizon
et fremm, à raison d’un
hélicoptère par frégate. Le nfh 90
participe aussi aux missions de sauvetage en mer dans sa version soutien. Pour
assurer ces missions de combat et soutien naval, 27 nfh 90 sont en cours de livraison. Les 24
premiers seront livrés avant la fin de la présente loi.
Les sna et les snle seront équipés de la nouvelle
torpille lourde livrée à partir de 2016.
150 missiles
de croisière navals, tirés de frégates fremm
ou de sous‑marins barracuda,
seront livrés pendant la LPM.
La
modernisation du missile exocet
tiré de navire (mm 40)
se poursuivra. Celle des exocet
tirés d’avions (am 39)
et de sous-marins (sm 39)
sera étudiée.
En
cohérence avec le principe de différenciation, un missile antinavires léger (anl)
pour hélicoptère, destiné au combat en zone littorale et au combat asymétrique,
contre des embarcations légères notamment, sera développé en coopération
franco-britannique.
La
livraison des missiles d’autodéfense aster
15 des fremm se poursuivra.
La rénovation à mi-vie du système d’autodéfense (saam) du porte-avions sera réalisée à l’occasion de son
arrêt technique majeur. Les études concernant les opérations de rénovation à
mi-vie du principal système d’armes (paams)
des frégates horizon et des
missiles de la famille aster
(15 et 30) seront lancées.
À l’horizon 2025, les forces aériennes continueront d’assurer, en
permanence, la mise en œuvre de la composante aéroportée de la dissuasion et la
protection de l’espace aérien national et de ses approches. Elles poursuivront
leur modernisation pour disposer de flottes d’avions polyvalents du meilleur
niveau assurant des capacités d’entrée en premier, d’appréciation de situation,
d’interopérabilité, de frappe dans la profondeur, de transport stratégique et
tactique et d’appui de la manœuvre terrestre adaptées à un conflit majeur. Elles
conserveront par ailleurs un nombre d’aéronefs suffisant, en prolongeant des
avions plus anciens spécialisés, notamment pour remplir les missions de
protection du territoire ou de gestion de crise. La préparation opérationnelle
sera différenciée, un effort particulier étant réalisé pour disposer d’un
premier cercle de forces employables avec un très haut niveau de réactivité
dans tout le spectre des opérations. Cette démarche sera soutenue par une
rénovation de l’entraînement et de la formation des pilotes de chasse (projet
Cognac 2016). S’appuyant sur un centre de commandement et de conduite
permanent et interopérable avec nos alliés, les forces aériennes comprendront
notamment 225 avions de chasse (air et marine), ainsi qu’une cinquantaine d’avions
de transport tactique, 7 avions de détection et de surveillance aérienne
(air et marine), 12 avions ravitailleurs multi‑rôles, 12 drones
de surveillance de théâtre, des avions légers de surveillance et de
reconnaissance et 8 systèmes sol-air de moyenne portée.
Durant la période de la loi de programmation, les forces aériennes
poursuivront la montée en puissance de la flotte rafale et mettront progressivement en œuvre des
nouvelles capacités dont la nécessité s’est affirmée dans les opérations
récentes.
2.8.1. Surveillance de
l’espace extra-atmosphérique
Cette capacité sera pérennisée avec la consolidation des moyens
existants pour les orbites
basses (radar graves) et la
mise en service en 2018 d’un système de traitement, de fusion et de
diffusion des informations.
Seront
livrés sur la période 26 nouveaux rafale
air et marine, les livraisons à
l’exportation également prévues permettant d’atteindre une cadence de
production satisfaisante. Les 10 rafale
marine déjà livrés entre 1999 et 2001 seront rénovés au dernier
standard fonctionnel.
Par
ailleurs, l’intégration de nouvelles capacités (missiles air-air longue
distance meteor et systèmes de désignation pdl-ng) sera réalisée dans le cadre
du développement d’un nouveau standard et appliquée sur l’ensemble de la flotte
rafale air et marine déjà
livrée. Seize de ces pdl-ng
sont livrés en 2018 et 2019, pour une commande de 20 Pods.
Les
opérations de prolongement des mirage 2000D, spécialisés dans les attaques au
sol, débuteront, les premiers appareils rénovés étant livrés en 2019.
Le nouveau
dispositif d’entraînement et de formation des équipages de combat, s’appuyant
notamment sur des avions de formation à coût d’utilisation réduit et sur la
simulation associée, sera mis en place à compter de 2017.
Enfin, une
partie importante du financement de la recherche par la défense sera concentrée
sur la préparation du futur système de drones (horizon 2030), notamment en
coopération avec les Britanniques.
2.8.3. Capacité de projection
aérienne tactique
Les
livraisons d’avions de transport A 400M ont débuté en 2013.
Ces premières livraisons permettent de poursuivre le retrait engagé de la
flotte C 160 en limitant les impacts de la réduction temporaire de
capacités grâce aux performances supérieures de projection aérienne stratégique
et tactique de ce nouvel appareil.
Pour
répondre aux besoins des forces spéciales, la rénovation des C 130
en service sera engagée en 2015, afin de prolonger cette flotte dont le renouvellement
a été repoussé après 2026. La livraison des appareils rénovés est prévue à
compter de 2018.
2.8.4. Capacité de projection
aérienne stratégique et de ravitaillement en vol
Le
renouvellement des ravitailleurs C 135 (56 ans en 2019) sera engagé
par le lancement en 2014 de l’acquisition d’une flotte de 12 mrtt, deux étant livrés sur
la période, dont le premier en 2018.
Cette nouvelle flotte répondra au besoin mutualisé des fonctions de dissuasion,
de protection et d’intervention, en apportant des capacités importantes de
ravitaillement en vol, de projection de puissance et de forces, de transport de
fret et d’évacuations sanitaires aériennes lourdes. À terme, la capacité de
projection stratégique et de ravitaillement en vol reposera sur la complémentarité
entre les mrtt et les A 400M.
Les
100 premiers missiles de croisière aéroportés scalp rénovés seront livrés au cours de l’année 2019,
pérennisant ainsi la capacité jusqu’à l’horizon 2030.
En 2019,
sera livré un premier lot de missiles air-air de supériorité aérienne meteor réalisés en coopération.
En 2017,
sera lancé le développement du successeur du missile air-air mica. La livraison des kits aasm (armement air-sol modulaire)
déjà commandés sera achevée pendant la période.
Le
lancement prévu en 2014 de l’évolution du samp/t
et du missile aster 30 (block 1 NT), qui
équipe également les frégates et le porte-avions, permet d’accroître les
performances anti-missiles balistiques et de traiter les obsolescences missile
de l’ensemble de la famille à l’échéance de leur mi‑vie.
2.9. Les organismes et les services
interarmées
Les forces
armées continueront de s’appuyer sur les organismes interarmées qui en
conditionnent l’efficacité, sur les théâtres d’opération, comme sur le
territoire national. C’est le cas, entre autres, du service des essences, de la
direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes
d’information, du service du commissariat des armées, des services de soutien
tels que la structure interarmées de maintien en condition opérationnelle des
matériels aéronautiques de la défense, de la structure intégrée du maintien en
condition opérationnelle des matériels terrestres et du service de soutien de
la flotte.
Le service
de santé des armées engagera une reconfiguration obéissant à un double principe
de concentration sur ses missions majeures et d’ouverture dynamique sur la
santé publique.
Il
continuera en effet de jouer le rôle essentiel qui est le sien pour le soutien
des soldats, particulièrement en opération, comme plus largement dans notre
stratégie de défense et de sécurité nationale sur le territoire. Acteur
déterminant de l’engagement opérationnel des forces, jusque dans les missions
d’entrée en premier sur les théâtres d’opérations les plus exigeants, ses
capacités seront également planifiées et sollicitées dans la gestion des
crises, notamment en matière de gestion des crises sanitaires. Il prolongera
les actions lui permettant de disposer de capacités uniques pour réagir aux
situations en ambiance NBC.
Il
continuera à développer le dispositif de suivi et d’accompagnement médical et
psychologique mis en place pour les militaires ayant été engagés dans des
opérations extérieures (OPEX) à l’issue desquelles ils risqueraient de
développer des symptômes post-traumatiques.
Il sera en
mesure de mettre en œuvre un dispositif sanitaire de veille opérationnelle composé d’un ensemble de modules
d’intervention susceptibles d’être projetés avec une forte réactivité et
dans la durée pour tous les types de missions des forces, notamment pour la
protection des populations.
Dans le
même temps, les relations du service de santé des armées avec la santé publique
seront renforcées dans un esprit de synergie et de complémentarité géographique
et fonctionnelle, en intégrant les structures militaires d’offre de soins dans
les évolutions du système de santé public.
L’administration
générale et le soutien commun connaîtront une profonde réorganisation visant à
améliorer significativement la qualité de l’administration, du soutien et du
service rendu à l’usager en posant les fondements d’un pilotage effectif et
direct des opérateurs de terrain par le service du commissariat des armées
(administration de bout en bout).
2.10. Récapitulatif : les
principaux équipements du nouveau modèle d’armée
D’ici
2025, la réalisation de ce modèle d’armée permettra de combler certaines
lacunes dans nos capacités actuelles, par exemple dans les domaines du
renseignement, du transport aérien, du ravitaillement en vol, ou de
l’aéromobilité. Il implique cependant une prolongation et donc un
vieillissement accru de certains équipements, ainsi que des limitations
temporaires de capacités, qui pourront être partiellement atténuées par des
mutualisations ou un soutien européens. La France entend, à cet égard,
s’engager résolument dans l’initiative de mutualisation et de partage
capacitaire (Pooling and Sharing) développée dans le cadre de l’Union
européenne. Cette démarche concernera les domaines du renseignement et des
communications d’origine satellitaire, du déploiement et de l’exploitation des
drones de surveillance, du transport stratégique, du ravitaillement en vol, du
déploiement d’un groupe aéronaval et de la logistique dans les zones de crises.
La réalisation du modèle d’armée repose, en outre, sur une certaine remontée
des financements, dès le troisième tiers de la période de programmation,
permettant de prendre en compte, en particulier, les échéances du
renouvellement des composantes de la dissuasion et la livraison de nouveaux
équipements conventionnels. C’est la raison pour laquelle les armées seront
organisées afin de pouvoir, dans le cadre de la différenciation des forces,
tirer le meilleur parti des parcs les plus anciens, tout en exploitant les
capacités des équipements modernes au fur et à mesure de leur arrivée.
Ce nouveau
modèle d’armée induit de nouvelles restructurations et une adaptation des
formats. Ces décisions permettront à nos forces armées d’assurer pleinement les
contrats opérationnels définis, tout en mettant en œuvre d’importantes mesures
de rationalisation et de modernisation de l’action publique.
Parcs d’équipements et livraisons des principaux équipements LPM 14‑19 ([3])
Fonctions stratégiques |
Principaux équipements concourant à la
fonction |
Parc / contrat opérationnel Livre Blanc |
Parc 2013 |
Livraisons |
||||
Connais-sance et anticipa-tion |
Pro-tec-tion |
Dis-sua-sion |
Préven-tion |
Inter-vention |
||||
X |
|
+ |
+ |
+ |
MUSIS |
2 |
0 |
2 |
X |
|
+ |
|
|
CERES |
1 système |
0 |
Livraison 2020 |
X |
|
|
+ |
+ |
Contact (équipements radio +
nœuds de communication) |
14 600 |
0 |
685+559 |
X |
+ |
|
+ |
+ |
SIA (sites) |
247 |
0 |
232 |
X |
+ |
|
+ |
+ |
MALE (systèmes/ [SIDM Harfang] |
4/12 |
0/0 [1/4] |
4/12 |
X |
+ |
|
+ |
+ |
Syst. Drones Tact. (systèmes/ |
2/30 |
0 |
2/14 |
X |
+ |
|
+ |
+ |
ISR Léger |
3 |
0 |
3 |
|
X |
+ |
|
+ |
BSAH (acquisitions ou affrètements) |
8 |
0 |
8 |
|
X |
+ |
+ |
+ |
SLAMF (bâtiments + système de drones) |
(4+8) |
Premières commandes sur la période |
|
+ |
+ |
X |
+ |
+ |
ATL2 rénovés |
15 |
0 |
4 |
+ |
+ |
X |
+ |
+ |
MRTT |
12 |
0 |
2 |
|
|
|
+ |
X |
LRU |
13 |
0 |
13 |
|
|
|
+ |
X |
Chars leclerc
rénovés |
200 |
Commandés sur la période |
|
|
|
|
+ |
X |
EBRC |
248 |
Commandés sur la période |
|
|
|
|
+ |
X |
VBCI |
630 |
528 |
102 |
|
|
|
+ |
X |
VBMR |
2 080 |
0 |
92 |
|
+ |
|
+ |
X |
AIF |
90 000 |
0 |
21 340 |
|
+ |
|
+ |
X |
FELIN |
18 552 |
14 206 |
4 346 |
|
+ |
|
+ |
X |
PPT |
1 600 |
72 |
378 |
|
+ |
|
+ |
X |
MMP (postes/missiles) |
400 /2 850 |
0/0 |
175/450 |
|
|
|
+ |
X |
TIGRE |
Cible globale : 140 hélicoptères de reco-attaque. |
43 |
16 |
|
+ |
|
+ |
X |
NH 90 TTH |
Cible globale :115 HM([4]) |
9 |
29 |
|
+ |
+ |
+ |
X |
NH 90 NFH |
27 |
11 |
13 |
|
|
+ |
+ |
X |
ATM2 CdG |
1 |
0 |
1 |
+ |
+ |
+ |
+ |
X |
FREMM |
15 frégates de 1er rang (dont FDA) |
1 |
5 |
+ |
+ |
+ |
+ |
X |
Rénovation FLF – développement
FTI |
Commandée sur la
période |
||
|
|
+ |
+ |
X |
FLOTLOG |
3 |
Commandés sur la
période |
|
+ |
+ |
+ |
+ |
X |
BARRACUDA |
6 |
0 |
1 |
+ |
+ |
+ |
+ |
X |
rafale |
225 |
118 |
26([6]) |
+ |
|
|
+ |
X |
Rénovation M 2000D |
0 |
6 |
|
|
+ |
|
+ |
X |
A 400M |
Cible globale 50 avions de
transport tactique |
2 |
13 |
|
|
|
|
X |
AASM |
1 748 |
1 216 |
532 |
Les principaux équipements opérationnels de
nos armées aujourd’hui et en 2019([7])
|
Début 2013 |
Fin 2019 |
Cohérence interarmées |
·
Système de commandement et de conduite des
opérations aérospatiales (SCCOA). ·
ROEM([8])
stratégique et tactique et ROIM spatial et tactique : -
2 C 160G gabriel ; -
2 satellites helios. ·
2 systèmes de drones male harfang
+ 2 systèmes de drones tactiques. ·
Systèmes d’information des armées (SIC 21,
SIC F…). ·
Plusieurs systèmes d’information géophysiques (kheper, DNG3D…). ·
Communications par satellites souveraines (2
satellites syracuse). Moyens C2 de
niveau MJO([9]) (nation-cadre),
architecture de communication résiliente, capacité de ciblage, capacité d’opérations spéciales, soutien interarmées, capacité NRBC. |
·
Système de commandement et de conduite des
opérations aérospatiales (SCCOA). ·
ROEM stratégique et tactique et ROIM spatial et
tactique : -
2 C 160G gabriel ; -
2 satellites musis. ·
4 systèmes de drones male + 2 systèmes de
drones tactiques sdt (14
vecteurs aériens) + avions ISR légers. ·
Système d’information des armées (SIA). ·
Le système d’information géophysique des armées. ·
Communications par satellites souveraines (2
satellites syracuse). Moyens C2 de
niveau SJO([10]) (nation-cadre) ou
d’état-major de composante de niveau MJO, architecture de
communication résiliente, capacité de ciblage, capacité d’opérations
spéciales, soutien interarmées, capacité NRBC. |
Forces terrestres |
· 254 chars Leclerc. · 256 AMX 10RC
+ 110 ERC 90. · 110 AMX 10P
+ 440 VBCI. · 3 200 VAB. · 157 canons de · 186 hélicoptères
d’attaque et de reconnaissance (39 tigre
+ 147 gazelle). · 121 hélicoptères
de manœuvre (90 puma
+ 23 cougar + 8 caracal). · 10 000
équipements felin. |
· 200 chars Leclerc
à rénover. · 236 chars
médians AMX 10RC([11]). · 630 VBCI. · 2 190 VAB
+ 92 VBMR. · 77 canons caesar + 13 LRU. · 140 hélicoptères
d’attaque et de reconnaissance (59 tigre
+ 81 gazelle). · 115 hélicoptères
de manœuvre (38 NH 90 + 43 puma + 26 cougar
+ 8 caracal). · 18 552
équipements felin. |
Forces |
· 4 SNLE. · 6 SNA
type rubis. · 1 porte-avions
nucléaire avec son groupe aérien. · 17 frégates de 1er
rang (dont 5 frégates légères furtives). · 3 BPC
et 1 TCD. · 6 frégates de
surveillance. · 18 patrouilleurs
et 3 batral. · Guerre des mines
: 11 CMT. ·
4 pétroliers-ravitailleurs d’ancienne génération. · 22 ATL2. · 15 avions de
surveillance maritime. · 31 hélicoptères
moyens/lourds embarqués (dont 9 NFH). · 52 hélicoptères
légers. |
· 4 SNLE. · 6 SNA (5 type rubis + 1 barracuda). · 1 porte-avions
nucléaire avec son groupe aérien. · 16 frégates de 1er
rang en service([12]). · 3 BPC. · 6 frégates de
surveillance. ·
3 bâtiments multi missions B2M + 2
patrouilleurs guyanais PLG + 7 avisos A 69 + 6
patrouilleurs d’ancienne génération de tout type. · Guerre des mines
: 10 CMT. · 4 pétroliers-ravitailleurs
d’ancienne génération, dont un maintenu en réserve([13]). · 18 ATL2,
dont 4 rénovés. · 16([14]) avions
de surveillance maritime (12 de type falcon
et 4 ATL2). · 24 hélicoptères
moyens/lourds embarqués NFH. · 40 hélicoptères
légers. |
Forces aériennes |
· 320 avions de
combat en parc, dont 110 rafale
(35 marine), 160 mirage 2000
de tout type, 25 mirage F1
et 25 Sem. · 4 E 3F
AWACS. · 14 avions
ravitailleurs et 5 avions de transport stratégique (A 340 et A 310). · 54 avions de
transport tactique (C 130 et C 160). · 42 hélicoptères
moyens (dont 3 VIP). · 42 hélicoptères
légers. |
· 215 avions de
combat en parc([15]). · 4 E 3F
AWACS. · 14 avions
ravitailleurs([16])+
4 avions de transport stratégique (A 340 et A 310) +
2 MRTT([17]). · 43 avions de
transport([18]). · 32 hélicoptères
moyens([19])
(dont 3 VIP). ·
( dont 40 hélicoptères légers [fennec]). |
Les réserves constituent une partie intégrante du nouveau modèle
d’armée.
2.11.1. La réserve
opérationnelle
Les axes
d’évolution majeurs mis en exergue par le Livre blanc concernent :
– une
optimisation des capacités de la réserve opérationnelle par l’amélioration de la cohérence entre le niveau de formation et
d’entraînement, les besoins opérationnels des armées et la durée des
engagements. L’objectif est d’attirer en priorité des femmes et des hommes
disposés à servir au minimum vingt jours par an et pendant plusieurs années et,
dans certains cas, jusqu’à cent vingt jours pour agir en renfort des
unités d’active, et ainsi accroître la fidélisation des réservistes ;
– un
recours accru et structuré au soutien de réservistes opérationnels dans des
domaines déficitaires ou sensibles, tels que la cyberdéfense. L’objectif sera de développer et d’animer,
au sein de la réserve opérationnelle, des réseaux d’experts susceptibles de
renforcer efficacement et utilement la performance de la défense dans des
domaines duaux, civils et militaires ;
– un
élargissement des recrutements, en favorisant l’adhésion de réservistes issus
de la société civile. La diversité des
réservistes constitue un vecteur majeur pour favoriser l’étroitesse du lien
entre la Nation et son armée sur l’ensemble du territoire. La recherche de
partenariats constructifs avec les entreprises, notamment par l’établissement
de conventions, sera développée pour mieux valoriser le rôle des réservistes et
accroître l’adhésion des employeurs au principe de la réserve ;
– une amélioration du
mode de gestion de la réserve opérationnelle de disponibilité afin que, en cas de crise grave sur le territoire national, la France dispose de ressources
mieux identifiées et plus rapidement mobilisables.
Dans ce
but, l’effectif de la réserve opérationnelle du ministère de la défense sera
maintenu et les budgets consacrés à la réserve resteront stables et, en
particulier, suffisants pour la formation et l’entraînement des réservistes opérationnels.
Le Livre
blanc de 2013 réaffirme le fait que
la réserve citoyenne, constituée de bénévoles, appartient pleinement à la
réserve militaire et constitue un vecteur de cohésion entre la Nation et les
armées. Elle constitue en particulier un atout majeur au service de la
résilience de la Nation et de la diffusion de l’esprit de défense. Elle permet
aussi d’apporter aux armées des expertises additionnelles dans des domaines
présentant une forte dualité.
Son déploiement
sera encouragé notamment dans les départements ne possédant plus d’implantation
militaire autre que la gendarmerie nationale. Par ailleurs, une attention
particulière sera apportée à son recrutement pour qu’elle représente la société
française de manière équilibrée et dans toute sa diversité.
Un vivier
sera identifié pour faire bénéficier la défense de réseaux et de compétences
pointues dans des domaines spécifiques. Ainsi, pour faire face aux enjeux de la
cybersécurité, un réseau de réservistes citoyens, constitué sous l’égide de
l’état-major des armées pour la cyberdéfense, sera développé afin d’apporter
son concours au ministère.
Dans le
cadre du plan d’égalité des chances du ministère, le réseau des réservistes
locaux à la jeunesse et à la citoyenneté (RLJC) sera développé :
l’objectif sera d’améliorer la couverture des quartiers sensibles par le réseau
des RLJC, en s’adaptant à la nouvelle géographie de la politique de la ville et
en encourageant les échanges ainsi que les synergies entre les différents
acteurs locaux.
3. La préparation opérationnelle
3.1. L’activité opérationnelle :
un objectif prioritaire de la loi de programmation militaire
L’activité
opérationnelle des forces revêt une importance prioritaire car elle garantit la
qualité, la motivation et l’attractivité de l’armée professionnelle. Elle est
une dimension à part entière de la crédibilité du nouveau modèle d’armée et
l’une des clés de son efficacité. Elle comprend, d’une part, l’activité
conduite en opérations et, d’autre part, la préparation opérationnelle
nécessaire à la qualification des forces. La préparation opérationnelle est
évaluée par comparaison avec des normes qui traduisent les besoins de
régularité des actions d’entraînement ; elle est par ailleurs complétée
par recours à des moyens de simulation. Les normes d’entraînement des armées
françaises sont cohérentes avec celles de l’OTAN, qui sont à la fois une
référence et une exigence pour l’intégration des moyens nationaux dans ce
cadre, bien qu’elles soient loin d’être toujours effectivement respectées par
les pays membres, en raison le plus souvent des diminutions budgétaires
récentes.
Des
indicateurs qualitatifs complètent le suivi des objectifs quantitatifs pour
permettre aux chefs d’état-major d’armées de mesurer le niveau d’entraînement([20]).
Normes
annuelles d’activité (hors simulation) :
► Terre :
– Journées de préparation opérationnelle (hors
opérations extérieures et intérieures) : 90 jours.
– Heures de vol par pilote
d’hélicoptère : ....... 180 heures.
► Marine :
– Jours de mer par bâtiment (bâtiments
hauturiers) : 100 jours (110 jours).
– Heures de vol par pilote de chasse : ............ 180 heures.
(pilotes qualifiés à l’appontage de nuit : ....... 220 heures).
– Heures de vol par équipage de patrouille
maritime : 350 heures.
– Heures de vol par pilote
d’hélicoptère : ....... 220 heures.
► Air :
– Heures de vol par pilote de chasse : ............ 180 heures.
– Heures de vol par pilote de transport :
........ 400 heures.
– Heures de vol par pilote
d’hélicoptère : ....... 200 heures.
3.2. Un effort financier important au
service d’une préparation opérationnelle renouvelée
L’activité
opérationnelle a connu une évolution à la baisse dans la période récente,
s’inscrivant désormais sous les normes reconnues. Elle résulte de la dynamique
des coûts d’entretien à la hausse, sous-tendue par le vieillissement des parcs,
l’arrivée de matériels de nouvelle génération au coût d’entretien plus élevé et
une hausse du coût des facteurs de production plus rapide que l’inflation.
Cette baisse est aggravée par la dégradation des stocks de pièces de rechange
dans lesquels les armées ont puisé depuis plusieurs années et dont l’effet est
désormais sensible.
L’inversion
de cette tendance est une priorité forte de cette loi de programmation
militaire. À cette fin, celle-ci marque un effort financier important dans ce domaine.
Les crédits consacrés à l’entretien programmé des matériels progresseront en
moyenne de 4,3 % par an en valeur pour s’établir à un niveau moyen de
3,4 Md € courants par an sur la période.
L’effet de
cet effort financier sera renforcé par l’application du principe de
différenciation à l’activité et à l’entraînement, qui doit permettre à chacune
des armées de tirer le meilleur parti de leurs ressources en distinguant :
– un
ensemble de forces de coercition apte à s’engager dans les trois milieux
terrestre, naval et aérien sous faible préavis contre un adversaire du meilleur
niveau, ce qui suppose un entraînement spécifique à l’aide des équipements de
premier rang ;
– des
forces à même de prendre part à des opérations de gestion de crise dans la
durée, dont l’entraînement, au-delà d’un socle commun, est ciblé et modulé en
fonction de la variété des missions.
Pour
favoriser l’entraînement, il conviendra de s’appuyer à la fois sur des
équipements au coût d’entretien moindre, à l’instar des avions de formation des
pilotes de chasse ou des hélicoptères gazelle,
et sur des moyens de simulation.
Sur la
période 2014-2015, cet effort permettra de contenir les effets d’inertie liés à
l’insuffisance des stocks, de commencer à les reconstituer et d’obtenir une
stabilisation globale de l’activité à un niveau comparable à celui de 2013
(15 % environ en deçà des normes).
L’effet
attendu de la mise en œuvre du nouveau modèle d’armée et des réformes qui
seront engagées dans le domaine du soutien, conjugué à l’effort financier
consenti sur la période, doit permettre au niveau d’activité d’atteindre les
normes mentionnées au paragraphe 3.1, à partir de 2016, au fur et à mesure
de la réalisation du nouveau modèle.
3.3. Les
espaces d’entraînement
La
préparation opérationnelle doit pouvoir s’appuyer sur des espaces
d’entraînement et des infrastructures adaptées. Elle doit tenir compte de la
montée en puissance de la réglementation nationale et européenne relative à la
protection de l’environnement.
Les camps
d’entraînement représentent un ensemble d’espaces dédiés à la manœuvre, au tir
et à l’aguerrissement. La rationalisation et l’amélioration des espaces
d’entraînement s’appuieront sur des modalités nouvelles de soutien, intégrant
en permanence les problématiques de prévention, de maîtrise des risques et
d’environnement durable. La préservation de ces espaces, outils majeurs de
préparation opérationnelle ouverts aussi à nos alliés, conditionne la capacité
d’engager des forces entraînées et aptes à remplir leurs missions.
L’entraînement
aéro-maritime est caractérisé par le besoin de grands espaces aériens et maritimes,
mais aussi, dans les mêmes zones, de volumes sous la mer, notamment pour
l’immersion de sonars, de sous-marins ou de bouées acoustiques. Les zones
d’exercices, Atlantique et Méditerranée principalement, satisfont les besoins,
mais l’arrivée des armements nouveaux, notamment les missiles de croisière,
nécessitera de nouvelles zones adaptées pour les tirs d’entraînement.
La
robustesse du dispositif de l’armée de l’air repose sur un réseau de bases
aériennes et d’espaces d’entraînement qui intègre à la fois les contraintes
environnementales et les exigences particulières du milieu aérospatial. La
répartition harmonieuse des zones d’entraînement et des champs de tir air-sol
sur le territoire s’avère indispensable.
La France
fait le choix de considérer que l’industrie de défense est une composante
essentielle de son autonomie stratégique. Elle est aussi un facteur de
compétitivité pour l’ensemble de l’économie. Elle joue un rôle majeur pour
l’emploi industriel.
S’agissant
des participations publiques dans les entreprises du secteur de la défense,
l’État mettra en œuvre une politique d’actionnaire dynamique, d’association des
salariés, privilégiant l’accompagnement des entreprises dans leurs choix
stratégiques, le contrôle des activités de souveraineté, le renforcement de la
dimension européenne de l’industrie de défense, ainsi que le soutien au
développement et à la protection des technologies critiques.
4.1. Le maintien des grands secteurs
industriels
L’industrie
de défense garantit notre sécurité d’approvisionnement en équipements de
souveraineté et en systèmes d’armes critiques, comme leur adaptation aux
besoins opérationnels, tels qu’ils sont définis par le ministère de la défense.
Elle fonde aussi l’expression d’une ambition à la fois politique, diplomatique
et économique.
Dans une
période où les opérations militaires connaissent des évolutions rapides, un
effort particulier est nécessaire pour maintenir à un niveau d’excellence
mondiale des compétences accessibles ou maîtrisées par l’industrie française,
et pour être en mesure de développer de nouvelles technologies et de nouveaux
types d’armement intégrant les évolutions récentes observées dans les domaines
comme la cybernétique, l’espace, le traitement de l’information, les drones,
voire la robotique, sans que cette liste soit définitive. Le Livre blanc de
Les
programmes d’armement, mais aussi l’ensemble des activités qui concourent au
maintien de ces compétences (études amont, subventions, soutien des
matériels…), ont été ajustés de manière à concilier les contraintes calendaires
d’équipement en capacités militaires et les principaux impératifs de continuité
et de viabilité de l’activité industrielle : bureaux d’études et
production. Des négociations de contrats sont prévues sur la plupart des grands
programmes, afin d’adapter les cibles et les cadences de production.
Le niveau
de la dépense annuelle consacrée aux programmes d’armement permettra d’assurer
la poursuite des programmes en cours. Tous les principaux secteurs de
compétences de notre industrie de défense seront préservés, à savoir
l’aéronautique/drones de combat, les missiles, l’aéronautique de transport, les
hélicoptères, les sous-marins, les navires armés de surface, l’armement
terrestre, le renseignement/surveillance et les communications/réseaux.
L’industrie
de défense, sur ces bases, sera en mesure de remporter des succès importants à
l’exportation : rafale,
sous-marins scorpene,
missiles, frégates fremm, véhicules blindés vbci, canons caesar, A 400M,
hélicoptères nh 90
et tigre joueront un rôle
important sur le marché international.
4.2. Une priorité à la recherche et
technologie
Dans une
période de forte contrainte financière et alors que la compétition
internationale va s’exacerber du fait de la réduction de nombreux marchés
nationaux et de l’affirmation de nouveaux acteurs mondiaux dans l’industrie de
défense, le maintien d’un effort substantiel de recherche et technologie (R&T) constitue un objectif majeur de la présente loi. La gouvernance de la R&T sera
adaptée et organisée par grands domaines industriels, pour relever
simultanément les défis capacitaires, industriels et technologiques,
souvent dans le cadre de coopérations internationales, en interaction avec le
monde civil.
Les
crédits destinés aux études amont représenteront 0,73 Md € en moyenne
annuelle sur toute la période de la loi, effort similaire à celui qui a été
réalisé depuis le redressement opéré en 2013. Ils permettront de développer les
technologies nécessaires aux futures capacités militaires pour lesquelles une
autonomie partielle ou totale est requise. Ils assureront la disponibilité, la
viabilité et la compétitivité des compétences industrielles et étatiques
associées, en exploitant, chaque fois que ce sera justifié, les voies de
coopération internationale. Dans le cadre de la stratégie de
développement durable du ministère de la défense, ces crédits continueront de
favoriser l’éco-conception des équipements de défense, qui permet d’augmenter
leur autonomie, de diminuer leur consommation énergétique et qui facilite leur
démantèlement.
Les
priorités 2014-2019 porteront plus spécifiquement sur :
– la
préparation du renouvellement des deux composantes de la dissuasion ;
– la
conception des futurs aéronefs de combat au travers d’une dépendance mutuelle
organisée autour du couple franco-britannique, la préparation des évolutions du
rafale, l’autoprotection et
les travaux spécifiquement militaires sur les hélicoptères, l’insertion des
drones dans la circulation aérienne en coopération européenne ;
– la
montée en puissance de la rationalisation de l’industrie franco-britannique
pour le renouvellement et la rénovation des systèmes de missiles ;
– la lutte sous-marine, les systèmes de combat naval modulaires
opérant en réseaux, les
architectures innovantes pour les bâtiments de surface ;
– la
montée en puissance de la cyberdéfense ;
– la
poursuite des efforts sur la protection des véhicules, des équipages et des combattants, la surveillance des
itinéraires ; les nouvelles technologies pour munitions ;
– la préparation de futurs programmes spatiaux
d’écoute, d’observation et de
communication ; la poursuite de l’effort sur le traitement des images, la
guerre électronique, l’exploitation et le traitement des données de
renseignement, la numérisation de l’environnement géophysique, les évolutions
des systèmes de radionavigation.
L’excellence
des compétences industrielles sera maintenue dans les autres domaines,
notamment sur les systèmes de communications.
L’effort
de coopération avec la recherche civile sera poursuivi pour susciter et
encourager les synergies autour des technologies duales, démultiplier
l’efficacité de politiques publiques de soutien à l’innovation et faire
partager les enjeux de la défense à la recherche civile. Les axes suivants
seront privilégiés : l’augmentation du soutien aux PME-PMI-ETI innovantes
au travers des dispositifs du pacte défense PME([21]) opérés en partenariat,
l’orientation de la recherche civile à partir des attentes de la défense. De
plus, le ministère de la défense renforcera les synergies entre les études
amont, les activités des organismes et écoles sous tutelle défense (ONERA,
ISL…) et la recherche duale (CNES et CEA).
4.3. La coopération industrielle
La
coopération industrielle, essentiellement à une échelle européenne, répond à un
double objectif pour l’État : favoriser la réalisation de programmes
d’armement en partageant les coûts de développement et asseoir le maintien de
certaines compétences existantes ou le développement de nouvelles sur une base
plus large, permettant de faire face, dans les deux cas, à la complexité
croissante des équipements et des technologies maîtrisées.
Dans cet
esprit, la présente loi s’attache à préserver l’essentiel des programmes
d’équipement réalisés en coopération européenne. Ceux-ci touchent des secteurs
essentiels de l’activité des forces, hors la dissuasion nucléaire proprement
dite : renseignement spatial, transport aérien, bâtiments navals,
aéromobilité, missiles, drones de combat… Aucun programme européen n’est en
l’occurrence supprimé. La France, tout en tirant avec ses partenaires les
leçons des erreurs qui ont affecté la vie et le financement de certains
programmes en raison des lourdeurs de la coopération, encouragera ces projets
concrets. En outre, sur un plan politique, elle défendra les orientations
suivantes :
– le
partage des activités de développement et de production doit désormais être
organisé selon un strict principe d’efficacité industrielle et de performance économique en tenant compte
des contributions de chacun ;
– les
potentialités de l’Agence européenne de défense (AED) et de l’organisation
conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR) doivent être exploitées.
À cette fin, des moyens humains et matériels suffisants doivent être mis à la
disposition de l’AED ;
– la
France veillera à ce que l’industrie européenne joue tout son rôle s’agissant
des initiatives de l’OTAN en matière d’acquisition.
Au niveau
européen, la France veillera à la mise en place de cadres communs pour le
soutien des capacités technologiques et industrielles partagées, en s’appuyant,
notamment, sur l’expérience franco-britannique dans le domaine des missiles,
fondée sur un principe d’interdépendances librement consenties.
La
réussite d’une démarche de partage efficace des coûts et de répartition des
technologies passe aussi par la définition de mécanismes de transfert de
technologies optimisés et fluides au sein des groupes industriels, construits
avec nos partenaires. Différentes initiatives en cours s’inscrivent dans cette
démarche, dans le domaine des missiles ou pour la préparation des futurs drones
de combat (UCAV). Cette approche devra viser, pour chacun des domaines de
compétences et des technologies, existants ou en développement, une cible de
juste niveau de maîtrise industrielle qu’il faut que la France conserve.
La
dispersion et la fragmentation actuelles de l’industrie de défense en Europe
est une source de duplications inutiles et coûteuses et un facteur de faiblesse
sur le plan de la compétitivité économique comme sur le plan politique par les
divisions qu’elles entraînent. La politique industrielle doit aussi favoriser
la réussite d’opérations de consolidation industrielles européennes, qui
renforceront la pérennité de l’appareil européen dans ce domaine.
4.4. La politique d’exportation
Le soutien
aux exportations de défense constituera un volet majeur de la politique
industrielle du Gouvernement, allant de pair avec une pratique exigeante du
contrôle.
Les
exportations d’armement représentent en effet plus de 30 %
des 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires du secteur de
l’industrie de défense dans l’économie française et sont donc à la fois un
signe et un facteur de sa compétitivité. Elles passeront de plus en plus par la
mise en œuvre de coopérations industrielles et techniques au service de
partenariats stratégiques et des relations globales de défense que la France
entend développer. En s’engageant dans des relations d’armement avec la France,
notamment par la signature de grands contrats, ces pays renforcent durablement
nos liens tant au niveau militaire qu’au niveau politique, économique et
industriel et deviennent ainsi de véritables partenaires. En maintenant des
compétences en matière de recherche et de développement au sein des bureaux
d’études et en alimentant les chaînes de production, les commandes à l’exportation
contribuent à la pérennité de nos entreprises ainsi qu’à notre autonomie
stratégique. Les contraintes budgétaires et le coût croissant des systèmes
d’armes les rendent indispensables comme complément du marché intérieur,
réduisant la dépendance des entreprises à l’évolution des commandes de l’État
et renforçant leurs capacités d’autofinancement.
La stratégie d’exportation d’armement s’inscrira
pleinement dans le cadre de la Charte des Nations Unies qui reconnaît, dans son
article 51, à tout État membre le droit de la légitime défense,
individuelle ou collective. Elle s’appuiera sur l’application de normes
internationales interdisant ou réglementant
l’usage de certaines armes, tout en luttant contre la prolifération et
les trafics illicites. La France continuera de s’impliquer dans l’élaboration
de normes internationales rigoureuses, comme les
traités visant à interdire certaines armes
frappant sans discrimination des populations civiles, le traité sur le commerce des armes, signé le
3 juin 2013, à New York, et les outils internationaux et
européens de contrôle des flux de matériels sensibles.
Il sera
régulièrement rendu compte des résultats de la stratégie d’exportation au
Parlement, par les rapports annuels réalisés à cette fin et le débat devant les
commissions parlementaires auxquels ils donnent lieu.
Conformément
aux conclusions du Livre blanc sur
la défense et la sécurité nationale, des propositions seront rapidement
présentées afin de renforcer les différentes procédures de contrôle des
exportations sensibles. Ces propositions pourraient viser à rassembler sous une
même autorité nos différents instruments de contrôle des technologies civiles
et militaires à usage de défense et de sécurité.
Le périmètre
de la présente loi de programmation porte sur l’ensemble de la mission « Défense », hors contribution au
compte d’affectation spéciale « Pensions » et dans la structure de la
loi de finances pour 2013([22]).
Le
Président de la République a fait le choix du maintien d’un effort de défense
significatif, afin de donner à la France les moyens de mettre en œuvre un
modèle d’armée ambitieux à l’horizon 2025. Cet effort s’élèvera à 190 milliards d’euros courants
(179,25 Md €2013) sur la période 2014‑2019.
Durant les
trois premières années de la programmation, le montant des crédits sera
préservé au niveau de la loi de finances initiale pour 2013. Il s’agit
d’un effort équilibré, permettant de conjuguer souveraineté stratégique et
souveraineté budgétaire.
Ressources
sur le périmètre de la loi de programmation
|
|
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|
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|
(En milliards d’euros) |
||
|
2013 (pour information) |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Total |
Ressources totales |
31,38 |
31,38 |
31,38 |
31,38 |
31,56 |
31,78 |
32,51 |
189,98 |
Dont crédits
budgétaires |
30,11 |
29,61 |
29,61 |
30,13 |
30,65 |
31,50 |
32,36 |
183,86 |
Les ressources indiquées dans le tableau pourront être
complétées d’un montant
de 0,5 milliard d’euros, conduisant au total révisé de
190,48 milliards d’euros courants sur la période, en cas de besoin,
afin que la soutenabilité financière des opérations d’investissement soit
garantie sur toute la durée de la programmation.
Les ressources définies par la présente la loi
de programmation se composent de :
– 183,9 Md € courants de
crédits budgétaires ouverts en loi de finances initiale sur le périmètre du
budget général. S’élevant à 29,6 Md € courants en 2014, la ressource
budgétaire sera stabilisée, à périmètre constant, en valeur entre 2014 et 2015,
puis en volume dès 2016. À partir de 2018, elle suivra une
progression de 1 % en volume ;
– 6,1 Md € de ressources
exceptionnelles sur la période 2014-2019, auxquels pourront s’ajouter
0,5 Md € de ressources exceptionnelles, en
cas de besoin, afin que la soutenabilité financière des opérations
d’investissement soit garantie en tout état de cause jusqu’à la première
actualisation de la programmation.
Afin d’atteindre le montant prévu de
ressources exceptionnelles affectées à la mission « Défense », seront
notamment, et sans que cette liste soit exhaustive, mobilisés au bénéfice de
celle-ci :
– l’intégralité du produit de cession
d’emprises immobilières utilisées par le ministère de la défense. Les
dispositions prévues à l’article 47 de la loi n° 2005‑1719
du 30 décembre 2005 de finances pour 2006, pour les immeubles domaniaux occupés par le ministère de la défense,
seront prorogées jusqu’au 31 décembre 2019 dans la loi de finances pour
2015 ;
– d’un nouveau programme
d’investissements d’avenir (PIA) au bénéfice de l’excellence technologique de
l’industrie de défense, financé par le produit de cessions de participations
d’entreprises publiques ;
– le produit de la mise aux enchères de
la bande de fréquences comprise entre les fréquences 694 MHz et 790 MHz ;
– des redevances versées par les
opérateurs privés au titre des cessions de fréquences déjà réalisées lors de la
précédente loi de programmation ;
– le cas échéant, le produit de cessions
additionnelles de participations d’entreprises publiques.
Montant
et calendrier des ressources exceptionnelles
|
|
|
|
|
|
(En milliards d’euros) |
||
|
2013 (pour information) |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Total 2014-2019 |
Ressources exceptionnelles |
1,27 |
1,77 |
1,77 |
1,25 |
0,91 |
0,28 |
0,15 |
6,12 |
Dans l’hypothèse où le montant de ces recettes
exceptionnelles ou le calendrier selon lequel les crédits correspondants sont
affectés au budget de la défense ne sont pas réalisés conformément à la
présente loi de programmation, ces ressources sont intégralement compensées par
d’autres recettes exceptionnelles ou par des crédits budgétaires sur la base
d’un financement interministériel. Ce
principe concerne l’ensemble des ressources exceptionnelles, y compris
le complément éventuel de 0,5 milliard d’euros sécurisant l’entrée en
programmation.
Dans l’hypothèse, à l’inverse, où le montant
des ressources exceptionnelles disponibles sur
la période 2014-2019 excède 6,1 milliards d’euros, l’excédent, à
concurrence de 0,9 milliard d’euros supplémentaires, bénéficie au ministère
de la défense.
5.2. L’effort au profit de l’équipement
sera préservé
Le renouvellement de nos matériels bénéficiera du maintien d’un volume
de crédits significatifs sur toute la période de programmation, tout en
adaptant le rythme de livraison des matériels dans les années immédiatement à
venir, pour prendre en compte le nécessaire effort de maîtrise des dépenses
publiques. Une enveloppe de 102,4 Md € courants sur la période
2014-2019 sera ainsi consacrée à l’équipement. En moyenne, la dotation annuelle
s’élèvera à plus de 17 Md € courants.
|
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|
(En milliards d’euros) |
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|
LFI 2013 (pour information) |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Total |
Moyenne |
Agrégat
« Équipement » |
16,0 |
16,4 |
16,6 |
16,7 |
17,1 |
17,4 |
18,2 |
102,4 |
17,1 |
Parmi les
équipements, l’effort au profit de la dissuasion nucléaire s’élèvera, sur la
période de programmation, à environ 23,3 Md € courants.
Les
opérations d’équipement conventionnel seront financées à hauteur de
49,2 Md € sur la période 2014-2019. Celles-ci regroupent :
– les programmes à effet majeur, auxquels sera
consacrée une ressource d’environ 34 Md € ;
– les programmes d’environnement et les équipements
d’accompagnement qui complètent la
cohérence capacitaire et organique des forces (15,2 Md €).
Pour les
crédits consacrés à l’entretien programmé des matériels et à l’infrastructure,
la programmation prévoit d’y consacrer respectivement 20,6 Md € et
6,1 Md € entre 2014 et 2019.
Les études
amont seront également préservées avec une dotation annuelle moyenne de
0,73 Md € courants (y compris les études relatives aux opérations de
dissuasion).
5.3. Le financement des opérations
extérieures
Afin
de sécuriser le financement des opérations extérieures, la programmation repose
sur une dotation prévisionnelle annuelle dans le budget de la mission
« Défense » en adéquation avec les nouveaux contrats opérationnels et
les priorités stratégiques définis dans le Livre blanc. Par rapport à la
période précédente, il est en particulier tenu compte de la limitation de nos
engagements, dans le modèle retenu, à une moyenne de trois théâtres importants,
de l’adaptation de notre dispositif en Afrique aux nouvelles menaces sur la
sécurité des pays amis et de la nécessaire reconfiguration du dispositif actuel
des forces prépositionnées, en cohérence avec les analyses précitées.
La
présente programmation retient un montant de 450 M € pour la dotation
prévisionnelle annuelle au titre des opérations extérieures.
En
gestion, les surcoûts nets (hors titre 5 et nets des remboursements des
organisations internationales) non couverts par cette dotation qui viendraient
à être constatés sur le périmètre des opérations extérieures font l’objet d’un
financement interministériel.
5.4. Le financement des dépenses de
fonctionnement et d’activité
Le
ministère de la défense poursuivra les efforts d’économies entrepris sur ses
coûts de structure. De tels efforts permettront de diminuer en valeur les
crédits au profit du fonctionnement et de l’activité (3,5 Md €
courants en moyenne par an, hors provision OPEX) par rapport à la
dotation 2013, malgré la dynamique de ces dépenses fortement corrélée à
l’inflation et à l’évolution des indices des matières premières.
Toutefois,
en cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission
« Défense » bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la
hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction
budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à
l’activité opérationnelle des forces.
6. Politique de ressources humaines et
Évolution des effectifs
Les hommes
et les femmes du ministère de la défense partagent des valeurs communes. Ils
ont choisi, sous divers statuts, de servir leur pays, qui, grâce à eux, est en
mesure de faire face à tout type de crise et qui a vis-à-vis d’eux un devoir de
solidarité. C’est pourquoi, au moment où l’évolution du ministère de la défense
prévue par le Livre blanc impose
la conduite d’actions particulièrement délicates dans le domaine des ressources
humaines, une gestion attentive, proche du personnel, devra être entreprise,
compte tenu de l’importance des déflations déjà opérées et de celles qui
résultent de la présente loi. En effet, à son échéance, ce sont 82 000 suppressions
de postes, hors externalisation, qui auront été réalisées au ministère de la
défense en douze ans, entre 2008 et 2019.
6.1. La condition du personnel
Le
ministère de la défense engage une nouvelle évolution de grande
envergure qui ne pourra être conduite efficacement à son terme sans
l’adhésion et la mobilisation de l’ensemble des personnels, civils et
militaires. Une attention particulière devra être portée à la condition du
personnel en assurant une équité de traitement. La prise en compte des
conditions de vie et d’exercice dans lesquelles civils et militaires remplissent leurs missions, au delà des
compensations financières existantes, se traduira par un plan
ministériel d’amélioration de la condition du personnel sous enveloppe budgétaire
mais visant à rechercher des pistes de facilitation, notamment dans les
domaines du logement, de l’aide sociale, du soutien familial et de la chaîne
des soutiens.
Elle se
traduira également par le maintien d’un réseau territorial de compétences en
matière de ressources humaines de proximité, au sein de chaque unité et de
chaque formation.
En ce qui
concerne plus spécifiquement la condition militaire, qui recouvre l’ensemble
des obligations et sujétions propres à l’exercice du métier militaire, ainsi
que les garanties et les compensations que la Nation estime nécessaire
d’apporter aux militaires, elle doit être appréhendée à l’aune de son impact
sur l’emploi des forces. Par sa répercussion sur le moral du personnel, elle
est un élément constitutif de la capacité opérationnelle des forces, et
partant, du succès de leur engagement sur tous les théâtres, en métropole,
outre-mer et à l’étranger. L’engagement de la Nation dans ce domaine doit être
sans faille et prendre en compte le militaire et sa famille. En particulier,
l’indispensable simplification du dispositif indemnitaire des militaires sera
étudiée, à enveloppe constante. De même, un effort particulier de
reconnaissance doit être entrepris à l’égard des militaires blessés au service
de notre pays. Les modalités de la généralisation du droit, actuellement régi
par la loi n° 52‑1224 du 8 novembre 1952 réglementant le
port de l’insigne des blessés de guerre, au port de l’insigne des blessés à
l’ensemble des militaires ayant subi, en situation de guerre comme en opération
extérieure, une blessure reconnue par le service de santé des armées seront
déterminées par un décret pris après avis du Conseil d’État.
6.2. 6.1 bis. La concertation et le dialogue social
La
rénovation de la concertation et du dialogue social seront la règle afin que
les attentes et les interrogations soient mieux entendues.
L’évolution
de la concertation pour les militaires prendra trois formes :
– les
modes de désignation des membres des instances de concertation locales et
nationales, et notamment des conseils de la fonction militaire (CFM) et du
conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), seront revus afin de
renforcer leur légitimité et d’améliorer ainsi le fonctionnement des instances
de représentation des personnels ;
– un
groupe de liaison permanent du CSFM, composé de membres élus, sera mis en
place. Il pourra être entendu par le ministre, en dehors des sessions, sur tout
sujet de préoccupation ou pour tout échange sur un projet ;
– une
réflexion sera engagée en vue de mettre en place des structures de concertation
pour les militaires au sein de leur organisme d’emploi, consultées sur les
questions relatives à l’organisation et au fonctionnement de ces services, et
associées à la définition et à la mise en œuvre des mesures de réorganisation
des services du ministère de la défense. Un tel dispositif de concertation,
organisé suivant une logique d’employeur et traitant des questions concernant
les services, serait complémentaire du dispositif actuel, organisé suivant une
logique de corps et traitant des questions statutaires.
Enfin, sur
le plan de l’expression et des libertés fondamentales, un chantier sera ouvert
à l’occasion de la 90e session du CSFM en décembre 2013,
afin de déterminer les évolutions possibles, en cohérence avec les exigences
propres à la neutralité des armées et à leur cohésion. Ces évolutions seront
mises en œuvre progressivement afin que, en 2019, le personnel militaire
ne subisse plus de limitation de ses libertés fondamentales autres que celles
strictement nécessaires en raison des spécificités du métier des armes.
L’évolution
du dialogue social pour les personnels civils passera par une association plus
étroite des organisations représentatives de ces personnels à la définition et
à la mise en œuvre des mesures de réorganisation du ministère de la défense.
6.3. 6.2. L’évolution des
effectifs
Au titre
de la présente loi, cette manœuvre comportera deux volets : des
restructurations et la déflation des effectifs, conditionnée par des mesures
d’accompagnement pour les personnels concernés. Il convient d’y associer un
impératif de maîtrise de la masse salariale.
Le
pilotage de cette politique sera confié au secrétaire général pour
l’administration et à une direction des ressources humaines ministérielle
rénovée. Ils exerceront une autorité fonctionnelle renforcée sur l’ensemble des
gestionnaires de ressources humaines du ministère et seront responsables devant
le ministre de la maîtrise des effectifs et de la masse salariale dans un
programme regroupant les crédits du titre. Cette réforme a pour objet de mettre
fin à l’absence de maîtrise de la masse salariale constatée ces dernières
années.
Les réductions d’effectifs obéiront à un triple principe
de prévisibilité, d’équité et de transparence. Les arbitrages rendus, année
après année, veilleront par conséquent à préserver le plus possible les unités
opérationnelles, à éviter au maximum les dissolutions d’unités, à faire des
choix en cohérence avec le schéma d’organisation fonctionnelle de nos forces, à
intégrer les contraintes économiques y compris en termes d’aménagements
existants dans les garnisons, à prendre en considération les paramètres
d’aménagement mais aussi socio-économiques des territoires et à préserver le
lien armée-Nation par une présence géographique de nos armées cohérente. À cet
égard, tous les organismes du ministère contribueront à la réalisation de
l’objectif, tout particulièrement les services centraux, les soutiens et les
états-majors.
De même,
une attention particulière sera portée à la situation individuelle du personnel
civil et militaire. Les mesures d’accompagnement seront adaptées. Un dispositif
de suivi étroit est mis en place pour rendre compte au ministre de la défense
des réponses apportées aux dysfonctionnements du système de paye Louvois, souvent dénoncés par les
militaires qui en ont subi les effets néfastes dès 2011.
La
diminution nette des effectifs de la mission « Défense » comprendra sur la période 2014‑2019, outre
les 10 175 postes en 2014 et 2015 au titre de la précédente
réforme, une diminution de 23 500 équivalents temps plein emploi,
résultant des objectifs à la fois opérationnels et de gestion fixés dans le Livre blanc. Le total des déflations
sur la période s’élèvera donc à 33 675 emplois. Les éventuelles
diminutions d’effectifs de la mission « Anciens combattants », de
montants comparativement peu élevés, ou du Service industriel de
l’aéronautique, viendraient en
déduction de cette cible. De même, les gains en effectifs obtenus au titre des
éventuelles externalisations seront comptabilisés, pour la part excédant le
transfert de ressources de masse salariale nécessaire aux contrats
d’externalisation.
La
déflation totale des 33 675 effectifs respectera le cadencement
suivant :
|
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Total |
Déflation LPM 2014-2019 |
|
-5 000 |
-7 500 |
-7 500 |
-3 500 |
|
-23 500 |
Créations de postes([23]) réformes précédentes |
|
|
+ 103 |
+ 103 |
|
|
+206 |
Déflation
résiduelle réformes précédentes |
-7 881 |
-2 500 |
|
|
|
|
-10 381 |
Déflation
totale |
-7 881 |
-7 500 |
-7 397 |
-7 397 |
-3 500 |
0 |
-33 675 |
Les effectifs du ministère de la défense (missions
« Défense » et « Anciens combattants ») atteindront ainsi
242 279 ETPE en 2019, dont 235 940 rémunérés par le
titre 2 de la mission « Défense »([24]). La répartition de la
nouvelle déflation des effectifs (‑23 500) portera, d’une part, sur
les forces de combat, pour 8 000 emplois, auxquels s’ajoutera une
réduction de 1 100 emplois dans les forces prépositionnées et
les outre-mer engagée dès 2014 et, d’autre part, sur le soutien, les
structures organiques, l’environnement et
l’administration du ministère, à hauteur d’environ 14 500 emplois.
Cette répartition correspond à la volonté politique de préserver les forces opérationnelles, en
faisant porter l’effort le plus important sur les autres secteurs de la mission
« Défense ».
La
déflation globale des effectifs 2014-2019 (‑33 675) concernera les trois armées, à hauteur de
15 500 suppressions d’emplois environ, le reliquat portant sur
les services interarmées et les organes ministériels.
La
déflation des effectifs affectera les militaires et les civils : de
l’ordre de 26 200 postes de militaires et de 7 400 postes
civils seront touchés. Les mesures d’accompagnement seront mises en œuvre afin
que les départs et les mobilités
s’effectuent dans le respect de chacun, avec équité, transparence et en
garantissant des préavis suffisants.
Dans la
déflation des effectifs militaires, un effort de dépyramidage sera conduit,
visant à réduire le pourcentage d’officiers dans la population à statut
militaire de 16,75 % à 16 % en fin de programmation. Alors qu’ils
représentaient moins de 15,5 % des effectifs militaires en 2008, les
officiers ont en effet vu leur proportion augmenter jusqu’à 16,75 % des
effectifs militaires globaux en 2013. L’effort de déflation doit inverser cette
trajectoire. Il sera appuyé par des outils incitatifs d’aide au départ. La
diminution sur le périmètre d’ensemble du ministère sera de l’ordre de
5 800 postes d’officiers. L’objectif global de 16 % d’officiers
recouvre des différences entre les armées et les services. Il traduit un retour
au taux d’encadrement de fin 2010 dans chacun de ces services ou armées en
tenant compte de leurs spécificités.
En outre,
pour stabiliser le modèle et l’effort de dépyramidage, la déflation des
effectifs sera de l’ordre de 11 200 sous-officiers. Le nombre
d’hommes du rang diminuera d’environ 9 300 militaires.
Ces
résultats seront obtenus par une répartition, cohérente avec les objectifs du Livre blanc, entre les départs
naturels, les départs incités, une gestion rigoureuse des avancements et un
ajustement des recrutements aux besoins prévisionnels. La gestion des
ressources humaines du ministère s’appuiera sur une gouvernance rénovée et
guidée et une démarche prévisionnelle renforcée.
Enfin, le
dépyramidage infracatégoriel s’inscrira dans le cadre du contingentement des
effectifs par grade.
Pour le
personnel civil, de l’ordre de 7 400 postes seront supprimés selon la
répartition suivante : environ 300 catégorie A, 1 100
catégorie B, 2 300 catégorie C et 3 700 ouvriers de l’État.
Cette répartition contribue au rééquilibrage des différentes catégories de
personnels civils et traduit leur montée en
compétence, qui consacre leur place et leur part dans les effectifs du
ministère de la défense.
La
répartition des déflations par catégories, militaires et civiles, pourra
connaître des évolutions en fonction des conclusions de l’analyse fonctionnelle
de tous les emplois du ministère de la défense qui vient d’être commandée par
le ministre. Ce travail doit permettre de définir de manière objective les
emplois ayant vocation à être exclusivement tenus par des militaires, d’une
part, et des civils, d’autre part ; le nombre d’emplois dits
« mixtes » devra demeurer réduit. L’objectif est que chaque catégorie
dispose d’une visibilité sur ses perspectives professionnelles et que les gestionnaires puissent développer une politique
plus proactive et performante.
Le
succès de cette nouvelle politique de gestion des ressources humaines reposera
sur la capacité du ministère à mettre en œuvre des systèmes d’information
performants pour la politique et la gestion des ressources humaines. À cet
égard, le développement et la mise en place du logiciel Source sont désormais classés en priorité ministérielle.
6.4. 6.3. La maîtrise de la
masse salariale
Le
renforcement du pilotage des effectifs et de la masse salariale du ministère
est engagé. Il doit permettre de garantir une meilleure maîtrise des dépenses
de personnel.
En
cas de risque de dépassement de la masse salariale (hors dépenses « hors
socle ») qui ne serait pas dû à une mesure générale non connue au moment
de la construction de la loi de finances, le ministère de la défense proposera
et mettra en œuvre des mesures d’économies permettant de couvrir ce risque.
La
rénovation de la gouvernance de la politique de ressources humaines et de son
volet budgétaire conduit à confier la responsabilité des dépenses de personnel
aux gestionnaires, précisément chargés de la gestion de ces personnels, sous
l’autorité fonctionnelle du directeur des ressources humaines, responsable
opérationnel de la gestion et de la maîtrise des crédits du titre 2.
Pour une
meilleure visibilité de l’effet des déflations sur la masse salariale, la présentation du titre 2([25])
dans le rapport annuel d’exécution de la loi de programmation militaire fera apparaître, pour chaque annuité,
l’évolution :
– d’une
part, des rémunérations et charges afférentes (économies brutes liées à la
déflation, atténuées des mesures générales et catégorielles, et complétées du
glissement vieillesse technicité) ;
– d’autre
part, des dépenses conjoncturelles de l’accompagnement des restructurations.
6.5. 6.4. Les mesures
d’accompagnement
La réalisation des objectifs de déflation, de dépyramidage et de
maîtrise de la masse salariale,
dans la logique de flux qui caractérise la gestion du personnel militaire, est
conditionnée par la mise en œuvre effective de mesures d’aide au départ.
Certaines concernent ainsi les personnels civils comme militaires et sont adaptées aux statuts et besoins de chaque
catégorie et aux objectifs de déflation par catégorie. Ces leviers
portent sur :
– le
renforcement de la reconversion, pour les personnels militaires ;
– des
mesures financières d’incitation au départ, intéressant environ
1 500 militaires et 400 civils par an, et d’incitation à la
mobilité ;
– les
reclassements dans les fonctions publiques, avec un potentiel supérieur à
2 100 par an pour le personnel militaire.
6.5.1. 6.4.1. Les mesures spécifiques nécessaires pour le
personnel militaire
Pour
atteindre l’objectif fixé par le nouveau modèle d’armée, des mesures
conjoncturelles d’accompagnement viseront à permettre la réalisation des
objectifs de déflation tout en participant à l’atteinte de la pyramide cible.
Ces mesures concernent la promotion fonctionnelle, la pension afférente au
grade supérieur (PAGS) et le
pécule d’incitation au départ. Elles s’ajouteront à des mesures pérennes
relatives à la rénovation du dispositif actuel
de disponibilité.
6.5.2. 6.4.2. Des
mesures spécifiques nécessaires pour le personnel civil
Un plan
d’accompagnement des restructurations proche du dispositif utilisé lors de la
précédente loi de programmation est également indispensable. Il vise à
favoriser la mobilité interne au ministère et vers les autres fonctions
publiques, en encourageant la recherche de solutions individualisées, tenant
compte des attentes et des contraintes de chaque personnel. Il comporte
également un volet incitatif aux départs volontaires. Les mesures spécifiques
au ministère de la défense porteront donc sur :
– le
complément spécifique de restructuration pour les fonctionnaires et les agents
non titulaires de droit public recrutés pour une durée indéterminée ;
– l’indemnité
de conversion attribuée aux ouvriers de l’État ;
– le
complément exceptionnel de restructuration attribué aux ouvriers de
l’État ;
– l’indemnité
de départ volontaire accordée aux personnels ouvriers de l’État ;
– l’indemnité
de départ volontaire pour création ou reprise d’entreprise pouvant être
attribuée aux ouvriers de l’État quittant l’administration et créant ou
reprenant une entreprise privée.
Les principales
évolutions du dispositif par rapport à celui de la loi de programmation
militaire précédente concernent les conditions d’octroi des indemnités
destinées aux ouvriers de l’État, qui ne nécessitent plus d’occuper un poste
restructuré.
7. La modernisation du ministère de la
défense
7.1. La réforme de l’organisation et de
la gouvernance du ministère de la défense
La rénovation de la gouvernance et de l’organisation des grandes
fonctions d’administration et de soutien du ministère de la défense favorisera
la réalisation du modèle d’armée défini dans le Livre blanc. Elle s’inscrira dans l’effort de modernisation
de l’action publique. Elle prend la forme d’un programme ministériel de
modernisation et de simplification qui
détaille l’ensemble des projets de transformation organiques, fonctionnels
et transverses du ministère.
L’action publique au sein du ministère de la défense associera, sous
l’autorité du ministre, ses grands subordonnés :
– le chef d’état-major des armées en tant que responsable des
contrats opérationnels, de la préparation et de l’emploi des forces ainsi que
de la préparation de la programmation ;
– le délégué général pour l’armement en tant que responsable de
l’équipement des forces et de la préparation de l’avenir technologique et
industriel du pays ;
– le secrétaire général pour l’administration comme seul
responsable fonctionnel transversal pour l’ensemble des fonctions
d’administration générale, budgétaires, financières et de ressources humaines.
Au regard des enjeux opérationnels, financiers et organisationnels, sont
considérés comme prioritaires, dans le périmètre des fonctions d’administration
et de soutien, les cinq domaines suivants : la gestion des ressources
humaines, l’organisation de la chaîne financière, l’organisation des soutiens
en bases de défense, le maintien en condition opérationnelle des matériels
(MCO) et les relations internationales. Pour chacun de ces domaines, les
orientations suivantes seront mises en œuvre :
– l’unification des crédits de personnel (titre 2) sous la
responsabilité du secrétaire général de l’administration, appuyé sur une
direction des ressources humaines ministérielle dotée d’une autorité
fonctionnelle renforcée sur tous les organismes gestionnaires, simplifiera la
répartition des compétences et garantira le pilotage et la maîtrise des
effectifs et de la masse salariale ;
– le renforcement de l’autorité fonctionnelle de la direction des
affaires financières améliorera la qualité et le contrôle de l’information
budgétaire et comptable utilisée par les acteurs du ministère et les décideurs
budgétaires externes, pour les budgets annuels et la programmation, sur tous
les types de dépenses ;
– la simplification et l’optimisation de l’organisation territoriale
des soutiens aura pour objectif l’amélioration de la qualité du soutien rendu
aux forces et aux formations soutenues en bases de défense. Cette démarche s’appuiera sur une rénovation de la
gouvernance ministérielle, le renforcement du pilotage et du commandement des
bases de défense, centré sur la coordination des services de soutien et la
qualité du service rendu. Les groupements de soutien des bases de défense
seront intégrés dans le service du commissariat ;
– l’amélioration de l’organisation de l’entretien des matériels et
le déploiement du projet relatif à la chaîne de soutien permettront de mieux
maîtriser la programmation et les coûts logistiques et d’améliorer la
disponibilité des matériels. Des travaux, dont les résultats seront rendus au plus
tard en 2015, seront conduits sur l’évolution possible du maintien en condition
opérationnelle des matériels ;
– l’unification et la simplification des fonctions internationale
et de communication seront réalisées, afin, notamment, de garantir une meilleure
cohérence dans les multiples aspects de l’action internationale d’un ministère
très sollicité, tout en optimisant les effectifs et la masse salariale
concernée au sein du ministère.
Dans le même temps, le projet Balard
vise à regrouper, à compter de 2015, sur un site unique, les états-majors,
directions et services, encore aujourd’hui dispersés en Île-de-France.
Ce projet, levier de modernisation, aura notamment pour objectifs :
– l’amélioration de la gouvernance du ministère grâce à la co‑localisation
de l’administration et des états-majors sur un seul site ;
– la rationalisation des effectifs de l’administration
centrale ;
– l’optimisation du coût du soutien grâce à la mutualisation ou
l’externalisation des services ;
– la modernisation des conditions de travail pour les agents civils
et militaires qui travailleront sur le site ;
– la rationalisation de la gestion des emprises immobilières de la
défense et la valorisation immobilière résultant de l’optimisation du site et
de la cession d’une ressource foncière importante en plein Paris ;
– la déconcentration en province des services dont le maintien en
région parisienne n’est pas indispensable.
7.2. L’accompagnement social et
économique des restructurations
La poursuite de la transformation de l’organisation du ministère, la
modernisation de ses modes de fonctionnement et l’adaptation du format au
nouveau contrat opérationnel se traduiront par un nouvel effort de déflation
d’effectifs et des mesures de restructuration.
Ces restructurations seront coordonnées afin d’optimiser le plan de
stationnement du ministère, dans un souci de mutualisation des soutiens, de
densification des emprises et de réduction des dépenses de fonctionnement.
Le dispositif d’accompagnement comprendra un accompagnement social des agents du ministère, un accompagnement
économique des territoires impactés par les mesures de restructuration et un
accompagnement immobilier.
7.2.1. L’accompagnement
social des restructurations
Les hommes
et les femmes de la défense méritent une attention toute particulière. Elle se
traduira par des mesures d’accompagnement social, adaptées aux enjeux des déflations décidées et des restructurations à
conduire.
Le plan
d’accompagnement des restructurations (PAR) comportera des mesures financières
d’incitation et d’accompagnement au départ et à la mobilité. Elles comprendront
pour les militaires la promotion fonctionnelle, l’octroi d’une pension
afférente au grade supérieur et le pécule défiscalisé d’incitation au départ.
Le volet civil du PAR visera à favoriser la mobilité interne au ministère et
vers les autres fonctions publiques en favorisant la recherche de solutions
individualisées. Il comportera également un volet incitatif aux départs volontaires.
|
|
|
|
|
(En
millions d’euros) |
||
|
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
Total |
Total PAR |
193,5 |
197,8 |
189,9 |
178,8 |
138,3 |
35 |
933,3 |
7.2.2. L’accompagnement
économique des territoires
Un
accompagnement économique adapté à la situation spécifique de chacun des
territoires les plus sévèrement affectés par les conséquences des mesures de
restructuration de la défense sera réalisé au travers, principalement, d’une
démarche de contractualisation au bénéfice des territoires et de mesures d’ordre
fiscal. L’instrument privilégié de cette démarche sera le contrat de
redynamisation de site de défense (CRSD) élaboré, sous l’égide du préfet et
conjointement avec l’ensemble des collectivités territoriales concernées, par
les services de la délégation interministérielle à l’aménagement du territoire
et à l’attractivité régionale (DATAR) et de la délégation à l’accompagnement
des restructurations (DAR). Le dispositif de cession à l’euro symbolique de
certaines emprises libérées par la défense sera reconduit par la loi de
finances, moyennant quelques aménagements, pour les collectivités les plus
fortement affectées par les restructurations.
Les
préfets seront chargés d’assurer la mise en œuvre de ce dispositif et le suivi
des CRSD, en relation étroite avec les administrations centrales concernées.
Les
interventions de l’État seront recentrées et concentrées sur un nombre limité
d’actions choisies parmi les plus structurantes et les plus efficientes, parmi
lesquelles figureront nécessairement celles dont la finalité principale sera la
reconversion des sites libérés par la Défense.
Un montant
global de 150 M € sera affecté à cet accompagnement économique via le
fonds pour les restructurations de la défense (FRED) à hauteur des deux tiers
du total et le Fonds national d’aménagement et de développement du territoire
(FNADT) à hauteur d’un tiers du total.
Par
ailleurs, un dispositif de prêt participatif de revitalisation (reprise et
développement) au bénéfice de PME situées dans les territoires affectés par les
restructurations de défense sera mis en place dans le cadre de la Banque
publique d’investissement, dans la continuité de l’action actuelle de la
société SOFIRED, et en association avec le ministère de la défense.
Le fonds de soutien aux communes touchées par le
redéploiement territorial des armées (FSCT), instauré par l’article 173 de
la loi n° 2008‑1425 du 27
décembre 2008 de finances pour 2009 (article L. 2335‑2‑1 du
code général des collectivités
territoriales) pour leur apporter une aide au fonctionnement, sera
maintenu jusqu’au 1er janvier 2022.
Pour
remplir ses missions, accueillir la préparation opérationnelle des forces,
développer et maintenir en condition ses équipements et soutenir son personnel
et son fonctionnement, le ministère de la défense utilise un parc immobilier
important en métropole, outre-mer et à l’étranger.
Le
ministère de la défense est chargé de l’infrastructure militaire et établit, à
ce titre, la programmation des équipements et des infrastructures. Il en
contrôle la mise en œuvre. Il prépare les infrastructures nécessaires à
l’accueil des unités et des matériels, rationalise les implantations des
organismes au sein des villes et cède les emprises et les bâtiments inutiles
pour réduire les surfaces utilisées. Cette optimisation de l’infrastructure
nécessaire aux forces et aux services est mise en œuvre par la réalisation des
schémas directeurs immobiliers de base de défense.
Les grands
programmes nécessitent des infrastructures spécifiques pour accueillir scorpion, barracuda, rafale,
a 400m, mrtt, fremm,
nh 90 et tigre.
Il faut ajouter les rénovations des réseaux électriques des grands ports
rendues indispensables, notamment, par l’arrivée de nouveaux navires ainsi que
la rénovation de certaines installations nucléaires. Il est par ailleurs nécessaire de mener une rénovation lourde
des hôpitaux des armées.
Le
ministère doit poursuivre et intensifier la mise à niveau des espaces
d’entraînement de l’armée de terre, des plateformes aériennes ou des
installations portuaires liées à l’exploitation nucléaire imposée par
l’autorité de sûreté nucléaire de défense.
Les
investissements de soutien général ou d’environnement – composante
essentielle de la vie quotidienne du personnel et de la condition militaire – la maintenance lourde et
l’entretien du patrimoine sont maintenus.
Les
ressources budgétaires sont complétées du produit des cessions des immeubles
devenus inutiles à la défense. L’intégralité des produits des cessions
immobilières réalisées sur la période 2014-2019 sera affectée au financement de
l’infrastructure de la défense. La consommation des crédits correspondants est
effectuée selon des modalités adaptées. Ce dispositif sera complété par la
possibilité ouverte au ministère de la défense d’une indemnisation, à son
profit, du transfert des immeubles vers d’autres services de l’État. Cette
possibilité sera mise en œuvre pour atteindre les hypothèses de cessions de
biens immobiliers prévues par la présente loi de programmation militaire.
Le
dispositif spécifique de conduite des négociations en vue de l’aliénation des
immeubles domaniaux reconnus inutiles au ministère de la défense sera reconduit
pour permettre une reconversion des sites par la réalisation de projets
d’aménagement urbain ou de développement économique. À cet effet, la mission
pour la réalisation des actifs immobiliers (MRAI) mènera, en lien avec France
Domaine, et avec les
collectivités concernées, les études d’aménagement et négociera, le cas
échéant, la cession amiable sans mise en concurrence.
Une réforme du cadre juridique de la dépollution
pyrotechnique sera mise en œuvre avant le 31 décembre 2014 pour faciliter
la cession des emprises immobilières.
8. Le renforcement du lien armée-nation
8.1. Un lien armée-Nation, vecteur de
cohésion nationale
Le Livre blanc de
2013 souligne l’importance d’un lien fort entre l’armée et la Nation. La
cohésion nationale, l’adhésion de la Nation aux politiques mises en œuvre mais
également le recrutement, la reconnaissance du métier des armes, le soutien de
la population à l’action des forces ainsi que la capacité de résilience face
aux crises passent notamment par la pérennité et le renforcement du lien entre
les forces armées et la société.
À cet égard, renforcer la diffusion de l’esprit de défense est une des
clés pour permettre aux Français de mieux appréhender les enjeux liés à la
défense et à la sécurité nationale et de comprendre la légitimité́ des
efforts qui leur sont consacrés.
Cette densification de la relation doit se faire au profit de l’ensemble
des strates de la population. Le Livre
blanc identifie néanmoins un certain nombre d’acteurs à
privilégier parmi lesquels les élus, grâce notamment aux correspondants
défense, les trinômes académiques et plus largement les enseignants, l’IHEDN, y
compris au travers de son réseau régional, les futurs dirigeants publics ou
privés, les réservistes, la jeunesse en général et les étudiants, futurs cadres
de la Nation, en particulier, tous susceptibles d’être des relais au sein de la
société pour maintenir et développer l’esprit de défense, véritable vecteur de
cohésion nationale.
8.2. Un lien armée-Nation densifié et
renouvelé
Conformément aux conclusions du Livre
blanc, le renforcement de la relation entre tous les secteurs de la
défense et la société passe par plusieurs axes d’action concrets :
– renforcer l’implication de la représentation
nationale en
matière de contrôle de l’activité gouvernementale dans des domaines clés :
le suivi et l’actualisation des grands choix de la programmation militaire, le
renseignement, les opérations extérieures, la politique d’exportation,
notamment. Le lien entre les armées et le pays passe en effet par une pleine
association des élus aux décisions concernant la politique de défense ;
– rénover le parcours de citoyenneté,
notamment au travers de l’enseignement de défense et d’une refonte des protocoles existants
entre la défense et l’éducation nationale ainsi que la défense et l’enseignement
supérieur et la recherche. Il s’agit notamment de l’étendre à l’enseignement
agricole, jusqu’alors oublié, de renforcer la lisibilité et le dynamisme de
chacun des acteurs (trinômes académiques, référents défense, chercheurs, etc.),
de développer la formation initiale des enseignants à la défense en particulier
dans le cadre des futures ESPE([26]).
Il s’agit en outre de développer davantage de synergies dans les domaines de
l’égalité des chances, de l’insertion professionnelle des jeunes adultes et de
la cohésion sociale. Enfin, il s’agit d’accroître les partenariats avec le
monde universitaire et les grandes écoles pour favoriser le rayonnement et le
développement de la recherche stratégique et contribuer à la formation des
futurs cadres de la Nation sur les questions de défense ;
– renforcer l’impact de la « Journée
Défense et citoyenneté » (JDC). Seul lien institutionnel formel subsistant
aujourd’hui entre les jeunes et la défense, la JDC est un complément
indispensable à une armée professionnelle pour favoriser l’adhésion du citoyen
aux objectifs de défense. Il s’agit non seulement de renforcer le volet
défense, mais également de moderniser les vecteurs pédagogiques mis en œuvre
afin de mieux les adapter aux modes de communication et aux sujets d’intérêt
des jeunes. Un effort particulier sera en outre réalisé pour créer une
continuité en amont et en aval de la JDC afin de poursuivre le lien au delà de
cette simple journée ;
– développer le volontariat dans les armées, qui
permet à des jeunes de connaître une
première intégration parmi les acteurs de la défense nationale ;
– valoriser le patrimoine des armées. La défense est le
deuxième acteur culturel de l’État. Elle dispose en effet d’un important
patrimoine : archives, bibliothèques, collections des musées nationaux,
« musées de tradition », etc. Ce patrimoine est à la fois le creuset
de l’identité des armées et un levier fort pour rappeler l’héritage de la
Nation et entretenir l’esprit de défense. L’objectif est en particulier de
mieux valoriser l’ensemble de ce patrimoine et de faciliter son accès au plus
grand nombre ;
– développer la politique mémorielle. Connaître le passé
et sauvegarder l’héritage de nos aînés, c’est aussi une manière d’apprendre à
être citoyen et de comprendre les enjeux de la défense. L’objectif est de
préserver et de transmettre à tous, en particulier aux plus jeunes, la mémoire
et les valeurs républicaines ;
– renforcer la communication sur l’action de
la défense au profit de la Nation, en particulier au travers d’un effort accru
d’information concernant les moyens matériels et humains que constituent nos
forces, de la poursuite des actions destinées à expliquer la nature de nos
engagements, mais également au travers d’illustrations concrètes de l’implication
de la défense au profit de la vie socio-économique de notre pays.
L’exécution de la présente loi de programmation fera l’objet d’un suivi annuel qui sera examiné en Conseil de défense. Un
rapport annuel d’exécution sera également transmis aux commissions
compétentes du Parlement.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 10 décembre 2013.
Le
Président,
Signé :
Jean-Pierre BEL
([3]) Un « X »
indique la fonction stratégique considérée comme principale ; un
« + » toutes les autres auxquelles l’équipement participe.
([5]) Parc constitué de 185 avions Air et 40 avions
marine constitué de rafale,
de mirage 2000-5 et de mirage 2000D.
([9]) Major Joint Operation : Dans le
vocabulaire OTAN, opération du niveau corps d’armée pour l’armée de terre, de
niveau JFACC 350 sorties/jour pour l’armée de l’air et de niveau Task
Force pour la marine.
([10]) Small Joint Opération : dans le
vocabulaire OTAN, opération du niveau division ou équivalent.
( [11]) Nombre inférieur au format Livre blanc, dû à la diminution naturelle de ce parc d’ancienne
génération.
( [12]) Deux frégates anti-sous-marines d’ancienne
génération (désarmées post-2019 en fonction de l’admission au service actif des
fremm pour maintenir au
niveau requis la capacité de lutte sous la mer), 5 fremm (sur 6 livrées, la
dernière étant en essais en fin de période), 4 frégates de défense
aérienne (dont 2 faa d’ancienne
génération) et 5 frégates légères furtives (à rénover).
( [13]) Compte
tenu de leur âge, un pétrolier-ravitailleur est maintenu en réserve en cas d’avarie
grave sur l’un des 3 autres.
( [15]) Le nombre
d’avions dans les forces, transitoirement inférieur au format du Livre blanc, rejoindra ce format par
la suite grâce à la poursuite des livraisons rafale
et aux opérations de prolongement de vie des mirage 2000D
et mirage
2000-5. Au sein des armées, sera étudiée l’utilisation optimale des flottes
en cours de retrait pour réaliser l’activité organique des équipages nécessaires
aux contrats.
([16]) Les C 135FR/KC 135, aux
capacités sensiblement inférieures à celles des MRTT et à la
disponibilité incertaine, seront retirés du service dès que possible au fur et
à mesure de la livraison de ces derniers, de façon à ce que les contrats de
dissuasion soient assurés sans restriction.
([17]) Outre le ravitaillement en vol et le transport
stratégique, les MRTT possèderont des capacités améliorées de transports
de fret et d’évacuation sanitaire aérienne lourde.
([18]) Cette flotte sera constituée de 15 A 400M,
de 14 C 160 maintenus en service pour compenser partiellement le
décalage des livraisons A 400M et de 14 C 130.
([19]) La flotte
d’hélicoptères moyens comprendra des puma,
des super puma, des EC 225
et des EC 725 caracal.
([20]) Les journées de préparation opérationnelles de
l’armée de terre s’ajoutent à la participation aux opérations, alors que dans
tous les autres cas les normes d’activité intègrent à la fois le besoin en
entraînement et la part d’activité opérationnelle prévisible.
([21]) Notamment
RAPID (régime d’appui aux PME pour l’innovation duale) et ASTRID
(Accompagnement spécifique des travaux de recherche et d’innovation défense).
([22]) Il inclut également les ressources exceptionnelles
retracées en dehors de la mission « Défense »,
mais ne prend pas en compte les fonds de concours et attributions de produit
rattachés à cette mission.