" Les femmes ont conquis le droit de connaître, de savoir, d’exprimer leur opinion, et de participer à la gestion du pays. Il est donc urgent de les intéresser aux problèmes généraux, et ne pas les cantonner uniquement sur des sujets spécifiquement féminins. " (interview parue dans l’Information Radicale en avril 1956)
Membre des commissions des affaires étrangères et de la reconstruction, les interventions de Jacqueline Thome-Patenotre à la tribune de la Haute Assemblée sont très nombreuses et reflètent son œuvre dans les domaines de l’enseignement, du logement et de la refonte des finances locales.
" Dès l’année qui suivit mon élection au Sénat, je demandais à permuter de la Commission de la Presse où l’on m’avait casée parce qu’il y restait une place non enviée à celle qu’on appelait alors la Commission de la Reconstruction...
Timidement, je demandais de temps en temps la parole pour évoquer l’immense armée, grandissante chaque année, de ceux que j’appelais les sinistrés sociaux du logement. "
Elle dépose plusieurs propositions de loi relatives à l’habitat rural et à l’épargne-construction. Elle publie également de nombreux articles dans la presse relatifs à ce sujet.
Très sensible à la condition des enfants, elle dépose en 1950 une proposition de résolution " tendant à inviter le Gouvernement à donner aux parquets les instructions nécessaires pour faire appliquer dans toute leur rigueur les dispositions de l’enfance martyre ". C’est un combat qu’elle continue sans relâche puisque qu’en 1971 sa proposition de loi relative à la défense de l’enfance martyre est adoptée et le code pénal modifié en conséquence.
Européenne convaincue, Jacqueline Thome-Patenotre préside le groupe d’amitié parlementaire France-Etats-Unis au Sénat. Au mois d’octobre 1946, elle est reçue avec six parlementaires par le Président Eisenhower et écrit à son retour :
" Plus que jamais, en étudiant la structure géographique, économique et démographique des USA , on se rend compte que, seule, une Europe unifiée peut sauver les nations européennes de la décadence ".
Son combat pour l’Europe se poursuit inlassablement, aussi bien à l’Assemblée nationale où elle entre en 1959 qu’au Parlement européen où elle est élue en 1984.
Le 11 octobre 1980, Alain Poher lui remet les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à l’Hôtel de ville de Rambouillet, la ville dont elle fut maire pendant 36 ans.
Grande figure du radicalisme, Jacqueline Thome-Patenotre s’est éteinte le 2 octobre 1995, à l’âge de 89 ans.
" Le Parlement est une école de patience. C’est aussi à la fois un métier et un apostolat, qui réserve satisfactions et déboires. Je voudrais ici prendre la défense de ceux qui sont si souvent injustement décriés, car nombreux sont les parlementaires qui ont à cœur de remplir avec conscience le mandat qui leur a été confié. Pour une brebis galeuse, dont on parle avec complaisance, il y en a cent, connues ou inconnues, qui remplissent leurs fonctions avec scrupule. "