commission des affaires étrangères |
Projet de loi programmation militaire 2024-2030 (1ère lecture) (n° 712 ) |
N° COM-192 12 juin 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. TEMAL, FÉRAUD et KANNER, Mmes CARLOTTI, CONWAY-MOURET et Gisèle JOURDA, MM. ROGER, TODESCHINI, Mickaël VALLET, VALLINI, VAUGRENARD et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ARTICLE 2 |
Article 2
A la dernière phrase, substituer aux termes :
« entre 2025 et 2027 »
les termes :
« à compter de 2025 ».
Objet
Cet amendement vise à rétablir l'article 2 dans sa version initiale, afin que le seuil de 2% du produit intérieur brut (PIB) affecté au budget de la défense puisse être atteint dès 2025.
Dans la version initiale du projet de loi de programmation, le Gouvernement se donnait en effet pour objectif de porter l’effort national de défense à 2% du PIB dès 2025.
A l’Assemblée nationale, le Gouvernement est toutefois revenu sur cet objectif au regard des hypothèses de PIB inscrites dans le programme de stabilité transmis à la Commission européenne, et prévoit désormais d’atteindre ce seuil de 2% en 2027 et non plus en 2025.
Pourtant, invoquer le programme de stabilité n’empêche pas d’atteindre cet objectif dès 2025 et cela représenterait un signal fort à l’égard de nos partenaires européens, en particulier nos alliés de l’OTAN avec lesquels nous nous sommes engagés en 2014 lors du sommet du Pays de Galles à atteindre cet objectif dès 2024. Ce niveau d’ambition de l’OTAN, traduit en termes militaires, est d’autant plus pertinent dans le contexte actuel et à l’égard des efforts engagés par nos partenaires européens en ce sens.
Rappelons que la Revue nationale stratégique, présentée par le Président de la République le 7 novembre dernier, précise que « ce niveau doit être appréhendé comme un plancher pour être à la hauteur de la rupture stratégique provoquée par la guerre en Ukraine et des capacités nécessaires aux alliés européens pour assurer leur sécurité ». La RNS insiste également sur l’importance de l’effort de défense des membres de l’OTAN qui « doit se poursuivre dans le cadre d’une remontée en puissance collective face à des adversaires décomplexés. Cette évolution est bénéfique en ce qu’elle rapproche nos partenaires européens de nos vues selon lesquelles nous devons collectivement assumer davantage de responsabilités en matière de défense.
L’amendement du gouvernement à l’Assemblée nationale viendrait alors contredire le texte doctrinal de novembre 2022. Il pourrait, dès lors, être perçu comme un rétropédalage qui ne donnerait pas un signal favorable à nos partenaires qui attendent de nous des gestes forts.