commission de l'aménagement du territoire et du développement durable |
Projet de loi Production d'énergies renouvelables (1ère lecture) (n° 889 ) |
N° COM-217 24 octobre 2022 |
AMENDEMENTprésenté par |
|
||||
M. HOULLEGATTE, Mme Martine FILLEUL, M. GILLÉ, Mme PRÉVILLE, M. Joël BIGOT, Mme BONNEFOY, MM. DEVINAZ, JACQUIN et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain ARTICLE 12 |
Supprimer cet article.
Objet
Cet article vise à mutualiser la participation du public mise en œuvre par la Commission nationale du débat public (CNDP) en amont de l’appel d’offre de projets éolien en mer avec celle organisée dans le cadre de l’élaboration des documents stratégiques de façades (DSF). Or, cette mutualisation dont le but est d’accélérer la réalisation des projet d’EnR en mer risque d’avoir au final plus d’inconvénients que d’avantages.
Déjà, comme le pointait l’étude d’impact de l’avant-projet de loi, le risque existe « que le volet éolien en mer prédomine, monopolise le débat public sur le DSF au détriment des autres volets du DSF ».
Ensuite, cette mutualisation pourrait se traduire par une moindre participation et information du public projet par projet. Si la mutualisation permet une approche plus globale des projets, le risque existe en effet d’une perte de proximité dans l’évaluation des projets et des zones d’implantation.
Enfin, force est de souligner que le DSF ne constitue pas vraiment un document de planification. Certaines cartes de vocations des espaces maritimes élaborées dans le cadre des DSF ne fournissent pas des zones d’implantation d'EnR clairement identifiées. Les DSF n’identifient pas non plus les éventuels conflits d’usage pouvant émerger dans les zones de potentiel éolien.
La CNDP a clairement identifié ces points et souligné que « lors des débats publics, le public souhaite disposer d’informations précises sur la territorialisation des projets et leurs impacts notamment environnementaux considérant que la transition doit être énergétique mais également écologique. Cette information fait aujourd’hui défaut. Par conséquent, si la participation du public ne peut avoir lieu que dans un cadre trop général portant sur la seule identification de zones d’implantation, ne permettant pas de disposer d’informations précises sur les projets envisagés et leurs impacts, elle aura pour conséquence de dégrader notablement le droit à l’information et à la participation du public et probablement de générer des tensions ».
Et de recommander que « dans le cadre des documents stratégiques de façade, la participation du public puisse porter sur les objectifs généraux, dont celui de développer des projets de parcs éoliens en fonction des autres usages de la mer, et sur l’identification précise d’éventuelles zones où pourraient s’implanter ces parcs éoliens.
Les auteurs de l’amendement considèrent que la mutualisation du débat public des procédures d’appel d’offre et d’élaboration des DSF risque au final d’appauvrir la participation et la consultation du public et qui plus est, sans forcément atteindre son but, c’est-à-dire de gagner du temps pour l’installation d’éoliennes en mer.
Raisons pour lesquelles, ils souhaitent la suppression de cet article.