commission des lois |
Projet de loi Renseignement (1ère lecture) (n° 424 ) |
N° COM-219 18 mai 2015 |
AMENDEMENTprésenté par |
|
||||
Mme BENBASSA et les membres du groupe écologiste ARTICLE 2 |
Les alinéas 14 à 16 sont supprimés
Objet
Parmi les innovations de ce projet de loi, la possibilité de mettre en place des algorithmes, prévue par le nouvel article 851-4, est l’une des plus contestée par un nombre important d’acteurs et de citoyens.
Le principe même de cette technologie est de filtrer l’ensemble des données circulant sur un réseau. Cela nous amène vers le système dénoncé par Edward Snowden qui a été mis en place dans certains pays.
Du fait de sa rédaction extrêmement large, un nombre très important de données et de personnes pourraient être contrôlées avec ces algorithmes.
Par ailleurs, la notion d’anonymat avancée par le projet de loi initial est totalement illusoire. Il n’y a pas sur le net des données qui ne puissent être identifiantes.
La pose de boites noires fragilise également l'ensemble du réseau en étant un point d'affaiblissement important de la sécurité.
On peut s’interroger de la conformité de cette mesure avec le droit européen. Dans son arrêt Digital Rights Ireland du 8 avril 2014, la CJUE a rappelé que tout traitement de ce type doit être ciblé et proportionné.
Enfin, la commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique de l’Assemblée nationale, dans ses recommandations sur le projet de loi, publiées le 1er avril 2015, a souhaité la suppression de cet article, estimant qu’il « ouvre la possibilité, à des fins de prévention du terrorisme, d’une collecte massive et d’un traitement généralisé de données »
Pour toutes ces raisons, cet amendement propose de supprimer ces innovations dangereuses.