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Direction de la séance

Proposition de loi

Lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 186 , 185 )

N° 105

27 janvier 2025


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Favorable
Tombé

Le Gouvernement


ARTICLE 2


Alinéas 19 et 20

Supprimer ces alinéas.

Objet

Le présent amendement supprime les alinéas 19 et 20 de l’article 2 de la proposition de loi visant à abroger l’article du Code rural et de la pêche maritime qui interdit l’utilisation des produits phytopharmaceutiques de la classe des néonicotinoïdes et assimilés en France.

La dangerosité des néonicotinoïdes pour les pollinisateurs et les écosystèmes aquatiques est largement documentée. Leur rôle dans le déclin des abeilles et des insectes pollinisateurs a conduit l’Union européenne à interdire presque toutes les substances de cette famille sauf l’acétamipride, sur laquelle, en mai 2024, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a recommandé une réduction drastique des limites maximales de résidus (LMR) en raison des incertitudes majeures sur sa neurotoxicité développementale et celle de ses métabolites.

Pour autant, l’acétamipride demeure encore autorisée à l’échelle européenne jusqu’en 2033. Cela n’est pas le cas en France puisque son interdiction avait été approuvée par le législateur (2018). Il s’agissait à l’époque d’une surtransposition assumée par les parlementaires. 

Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes en France, l’État a investi dans la recherche et le développement d’alternatives durables. Par exemple, le Plan National de Recherche et d’Innovation (PNRI) puis le Plan  d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives (PARSADA) ont permis de développer et tester des stratégies alternatives, qui bénéficient d’un soutien financier conséquent.

Par ailleurs, l’abrogation des dispositions visées ne permettant pas de répondre aux prescriptions déjà validées par le Conseil Constitutionnel en 2020, elles courent donc un risque de censure avéré considérant que « les limitations portées par le législateur à l'exercice de ce droit à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ne sauraient être que liées à des exigences constitutionnelles ou justifiées par un motif d'intérêt général et proportionnées à l'objectif poursuivi. ».   


NB : La mention « Tombé » signifie qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'amendement au vote du Sénat dans la mesure où soit l'objectif poursuivi par l'amendement a été atteint par l'adoption d'un autre amendement (ex. : amendement de rédaction globale incluant la modification proposée), soit, au contraire, l'amendement était incompatible avec un amendement précédemment adopté (ex. : l'adoption d'un amendement de suppression fait tomber tous les autres).