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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION SÉCURITÉS

(n° 143 , 144 , 146, 150)

N° II-595 rect.

29 novembre 2024


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

MM. JACQUIN, Patrice JOLY, DURAIN, CHAILLOU et BOURGI, Mmes de LA GONTRIE et HARRIBEY, M. KERROUCHE, Mmes LINKENHELD et NARASSIGUIN, M. ROIRON, Mme MONIER, MM. ROS, UZENAT, JEANSANNETAS, TEMAL et Mickaël VALLET, Mme CONWAY-MOURET, M. VAYSSOUZE-FAURE, Mmes CARLOTTI et Gisèle JOURDA, M. MARIE

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


Article 42 (crédits de la mission)

(État B)


Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Police nationale

dont titre 2

 

50 000 000

 

50 000 000

Gendarmerie nationale

dont titre 2

50 000 000

 

50 000 000

 

Sécurité et éducation routières

 

 

 

 

Sécurité civile

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

50 000 000

50 000 000

50 000 000

50 000 000

SOLDE

0

0

Objet

De nombreux territoires ont de réels besoins en matière de reconstruction à neuf de leur caserne de gendarmerie. Ces casernes vétustes ont besoin d’être remplacées dans les prochaines années afin que les gendarmes travaillent et soient hébergés dans les meilleures conditions. Or les règles de financement actuellement en vigueur sont injustes.

Le décret n°2016-1884 du 26 décembre 2016 relatif aux conditions de réalisation et de financement de casernes de gendarmerie par les organismes HLM, dispose que l’État garantisse un loyer au maître d’ouvrage dont le montant, plafonné, est proportionnel au nombre d’unités logements de la caserne. Ce loyer versé au maître d’ouvrage est donc décorrélé de la taille réelle de la caserne, dont les surfaces comprennent, en plus des logements, les indispensables locaux de service. L’application de la stricte proportionnalité rend ainsi beaucoup plus difficile l’atteinte de l’équilibre financier lors de la réalisation de casernes comprenant peu d’unités logement, sans compter qu’aux investissements initiaux s’ajoutent les nécessaires frais de maintenance et d’entretien des locaux.

Par ailleurs, s’il est vrai qu’en cas de départ des gendarmes de la commune, les logements sont valorisables en tant que tels, cela est moins le cas des locaux de services (cellules notamment) et des bureaux, dont la valeur locative est faible en secteur peu dense. Dès lors, la reconversion d’une caserne et sa revalorisation resteront un défi pour les communes rurales.

De plus, la collectivité lorsqu’elle est maître d’ouvrage, s’engage à construire un outil au service d’un territoire qui bien souvent la dépasse, a fortiori lorsqu’il s’agit d’une commune. Les petites gendarmeries par définition se retrouvent dans les secteurs les plus ruraux qui sont déjà ceux devant faire face à une désaffection des services publics. Demander à ces collectivités rurales de financer davantage, proportionnellement, les casernes que les secteurs plus denses consacre donc une véritable double peine qui va à rebours des objectifs de la LOMPI et particulièrement du réinvestissement dans les territoires ruraux et périurbains tel que cela est énoncé au 2.1 à son rapport annexé. Cette démarche a d'ailleurs été approuvée par le Sénat lors des débats sur la loi de programmation du ministère l’intérieur puisqu’une réflexion sur le financement des gendarmeries en zone rurale a été intégré au rapport annexé à cette loi.

A titre  d'exemple, en Meurthe-et-Moselle, deux casernes de gendarmerie font l’objet d’études dans le but d’être reconstruites, à Vézelise et à Thiaucourt. Ces casernes, situées en milieu rural, ne répondent plus aux normes actuelles de confort et de sécurité, avec un impact sur les conditions de travail et de vie des gendarmes et de leurs familles ; et donc sur l’attractivité de ces affectations pour les gendarmes. Elles sont modestement constituées de sept logements, qui correspondent à 6,66 unités logement pour l’une et à 5,66 unités logement pour la seconde. Ces locaux, nécessaires qu’elle que soit la taille de la caserne, représentent un coût fixe important qui pénalise les petites casernes dont le coût de revient unitaire du logement est par conséquent forcément supérieur à celui d’une grande caserne. Ainsi, la caserne de Neuves-Maisons, comprenant 28,66 unités logement pour une surface de 522 m², aura un coût de revient moindre par unité logement que celle de Thiaucourt, caserne de 290 m² totalisant 5,66 unités logement.

C'est pourquoi il est proposé à travers cet amendement d’anticiper la révision du décret et de consacrer 50M€ supplémentaires aux gendarmeries rurales dans le PLF pour 2023 en abondant l'action 04 « Commandement, ressources humaines et logistique » du programme n°152 "gendarmerie nationale".

Afin d’assurer la recevabilité financière de cet amendement, l’auteur est contraint de réduire à due concurrence des dotations (50M€ en AE et en CP), les dotations en AE et CP ouvertes au sein de l'action 03 « Sécurité routière » du programme n°176 "police nationale". Il tient cependant à souligner qu’il ne souhaite évidemment en aucun cas réduire les moyens consacrés à la police nationale qu’il soutient et ne fait qu’appliquer les règles budgétaires auxquels sont soumis les parlementaires.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.