Logo : Sénat français

Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2025

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 143 , 144 )

N° I-1040

20 novembre 2024


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

M. KANNER, Mmes NARASSIGUIN et ARTIGALAS, MM. TEMAL, COZIC et RAYNAL, Mmes BLATRIX CONTAT et BRIQUET, M. ÉBLÉ, Mme ESPAGNAC, MM. FÉRAUD, JEANSANNETAS et LUREL, Mmes BÉLIM, BONNEFOY, BROSSEL et CANALÈS, MM. CARDON, CHAILLOU et CHANTREL, Mmes CONCONNE et DANIEL, MM. DARRAS, FAGNEN et GILLÉ, Mme HARRIBEY, MM. JACQUIN et JOMIER, Mme Gisèle JOURDA, M. KERROUCHE, Mmes LE HOUEROU, LINKENHELD et LUBIN, MM. MARIE et MÉRILLOU, Mme MONIER, MM. MONTAUGÉ, OUIZILLE, PLA et REDON-SARRAZY, Mme Sylvie ROBERT, MM. ROIRON, ROS, STANZIONE, TISSOT, UZENAT, Mickaël VALLET, VAYSSOUZE-FAURE, Michaël WEBER, ZIANE

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 10


Après l'article 10

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – À l’avant-dernière phrase du A du VI bis de l’article 199 undecies C du code général des impôts, le montant : « 50 000 € » est remplacé par le montant : « 100 000 € ». 

II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

Objet

Amendement de repli 

Cet amendement du groupe SER, travaillé avec la Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM), envisage de porter à 100 000 euros le plafond d’éligibilité des opérations de rénovation de logements anciens engagées par les organismes de logements sociaux de Nouvelle-Calédonie. Ce plafond est fixé actuellement à 50.000 € par logement. Il vise à prendre en considération l’état des organismes de logements sociaux en Nouvelle-Calédonie confrontés à des difficultés financières accrues (52% de loyers impayés pour la seule Société Immobilière de la Nouvelle-Calédonie - SIC NC). 

Même si la loi de finances pour 2024 a supprimé la condition de localisation géographique qui devait être remplie pour bénéficier de la réduction d’impôt au titre des travaux de rénovation ou de réhabilitation des logements achevés depuis plus de vingt ans, les auteurs de l’amendement souhaitent insister sur la situation spécifique, à la fois structurelle et factuelle,  que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis les émeutes de mai 2024, causées par l’adoption à marche forcée du projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral pour les élections au congrès et aux assemblées de province. 

1°) Tout d’abord, les coûts de construction et de rénovation en Nouvelle-Calédonie sont particulièrement augmentés en raison de l’éloignement géographique du territoire et du coût élevé de la main-d'œuvre. La rétrocession d’avantage fiscal que les OLS sont susceptibles d’obtenir aujourd’hui pour rénover leur parc immobilier ne parvient pas à compenser ce différentiel de coût, surtout au regard de l’état du parc immobilier qui date de plus de 20 ans. Ce vieillissement nécessite des travaux de rénovation lourds, souvent très coûteux. Aussi, les organismes de logements sociaux de Nouvelle-Calédonie sont plus incités à construire des logements neufs, ou à acquérir des logements anciens auprès de tiers pour les réhabiliter, qu’à rénover leur propre parc de logements anciens. 

2°) En outre, s’il est nécessaire de répondre plus rapidement aux besoins urgents de logement, il convient aussi de s’engager dans une démarche de transition énergétique qui impacte nécessairement le coût réel des travaux. Dans ces conditions, il est plus réaliste et plus juste que le plafond d’éligibilité soit exprimé par mètre carré de surface habitable, ce que propose le présent amendement. 

3°) Enfin, à un moment où les partenaires calédoniens sont invités à reprendre les discussions avec l’État sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, tout ce qui permet d’atténuer les effets de l’hyper crise locale doit être envisagé pour conforter le retour à la paix publique et la reconstruction économique et sociale du territoire. La mesure que nous proposons permettra de stimuler l'activité dans le secteur du bâtiment. Les travaux de rénovation sont une source d'emploi pour les artisans et les entreprises locales, notamment dans les métiers du bâtiment, tels que la plomberie, l'électricité ou encore la maçonnerie. La mobilisation de ces compétences locales permettra l’accompagnement voulu de la relance économique et sociale du territoire.