Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION AGRICULTURE, ALIMENTATION, FORÊT ET AFFAIRES RURALES (n° 127 , 128 , 129) |
N° II-786 rect. bis 5 décembre 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. PATIENT, BUIS et BUVAL, Mmes CAZEBONNE et DURANTON, M. FOUASSIN, Mme HAVET, MM. LEMOYNE, MOHAMED SOILIHI et OMAR OILI et Mme SCHILLINGER Article 35 (crédits de la mission) (État B) |
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt | 2 500 000 |
| 2 500 000 |
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Sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation dont titre 2 |
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Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture dont titre 2 |
| 2 500 000 |
| 2 500 000 |
Allègements du coût du travail en agriculture (TODE-AG) |
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Soutien aux associations de protection animale et aux refuges |
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Fonds de soutien aux technologies immatérielles agricoles |
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TOTAL | 2 500 000 | 2 500 000 | 2 500 000 | 2 500 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Cet amendement vise à allouer 2,5 millions d’euros supplémentaires à l'Office nationale des forêts (ONF) pour l’entretien et le développement des infrastructures forestières de Guyane afin de respecter l’objectif annuel fixé par le programme régional de la forêt et du bois 2019-2029 (PFRB) de Guyane approuvé par l'État en septembre 2020.
En dépit d’efforts considérables et d’engagements forts en matière de durabilité, la filière guyanaise de la forêt et du bois traverse une zone de turbulences, dont les effets pourraient être dévastateurs si des mesures correctives n’étaient pas rapidement mises en œuvre. Troisième secteur économique du territoire, l’interprofession représente effectivement 1 200 emplois et 250 entreprises, dont 90 % de TPE. Elle détient également un fort potentiel d’entraînement de l’économie locale puisqu’un tiers de son chiffre d’affaires est directement injecté dans les autres secteurs d’activité.
Or, la forêt guyanaise se distingue par la certification écoresponsable de son exploitation. Une pratique unique et remarquable dans la région amazonienne, qui impose néanmoins aux exploitants de s’enfoncer profondément et de manière éparse en forêt pour atteindre les coupes identifiées. Pour ce faire, les exploitants empreintes les pistes dont l'ONF a la responsabilité en tant que gestionnaire du domaine forestier permanent de Guyane.
Pour cela, le PFRB 2019-2029 prévoit un investissement de 5 millions d'euros par an pour la création de nouvelles pistes et l’entretien des dessertes existantes afin d’assurer l'exploitation des massifs forestiers. Toutefois, et alors même que le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) rembourse la création de pistes, force est de constater que cet objectif n’a jamais été atteint. Depuis 2019, le niveau d’investissement moyen demeure autour des 2,5 millions d’euros par an. Une enveloppe largement insuffisante compte tenu du retard accumulé, des phénomènes d’inflation et de la multiplication des épisodes pluvieux. Faute de pistes praticables, une part substantielle des stocks de bois se trouve actuellement bloquée et inutilisable en forêt tandis que nos besoins en matière de biomasse, de bois d’œuvre et de matériaux biosourcés ne cessent de croître.
Cet amendement a ainsi vocation à augmenter les moyens financiers et humains de l’ONF, et plus précisément de sa direction territoriale de Guyane, de sorte à atteindre l’objectif fixé par le PRFB en matière d’investissement dans les infrastructures forestières et de volume de grumes extrait en complément des financements européens.
Afin d’assurer sa recevabilité, cet amendement minore de 2,5 millions d’euros l’action 4 "Moyens communs" du programme 215 "Conduite et pilotage des politiques de l’agriculture", au profit de l’action 26 " Gestion durable de la forêt et développement de la filière bois " du programme 149 "Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt".
Cette réduction a pour but de se conformer aux exigences de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) qui oblige, lorsque l’auteur d’un amendement souhaite augmenter les crédits d’un programme, à diminuer les crédits d’un autre programme d’autant. Il n’est pas envisagé de restreindre les moyens alloués aux participations financières de l’État.
Cet amendement a été travaillé avec la Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM) et l’Interprobois Guyane.