Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2021 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION PLAN DE RELANCE (n° 137 , 138 , 139, 142) |
N° II-183 23 novembre 2020 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. DAUBRESSE ARTICLE 56 QUINQUIES |
Après le mot :
conception-réalisation
insérer les mots :
d’un montant supérieur ou égal à un million d’euros
Objet
Lors de l’examen du PLF 2021 à l’Assemblée, le Gouvernement a fait adopter en première lecture un amendement qui a pour objectif de permettre aux acheteurs publics, (dans le cadre de la mise en œuvre des crédits ouverts sur la mission Plan de relance) jusqu’au 31 décembre 2022, de déroger aux conditions fixées par le code de la commande publique pour recourir aux marchés de conception-réalisation.
Le Gouvernement entend par ce dispositif accélérer la mise en œuvre de la relance.
Si on peut comprendre l’objectif du Gouvernement, pour autant, cette disposition pose un problème au regard de l’accès direct des très petites entreprises du bâtiment à la commande publique.
En effet, l’ouverture généralisée aux marchés de conception-réalisation, sans aucun seuil, tel que prévu dans l’amendement du Gouvernement, est contraire au principe de l’allotissement, seul moyen pour les TPE du bâtiment d’accéder directement aux marchés publics.
En effet, peu d’entreprises artisanales du bâtiment sont structurées pour répondre à ces marchés globaux qui nécessitent de disposer d’un bureau d’étude intégré et d’une surface financière adaptée pour porter ce type de projets globaux.
Les entreprises artisanales du bâtiment plaident pour la réalisation d’opérations BBC (bâtiment basse consommation) ou THPE alloties (très haute performance énergétique), car seul l’allotissement permet l’accès direct des TPE du bâtiment aux marchés publics.
La conception-réalisation généralisée écarterait de nombreux artisans et TPE du bâtiment de l’accès direct à la commande publique, avec le risque qu’ils n’interviennent qu’en sous-traitance dans des conditions juridiques et financières qui leur sont souvent préjudiciables.
Cette disposition risquerait de passer à côté de son objectif affiché de soutien au tissu économique local. Ce serait un avantage concédé aux grandes entreprises au détriment des TPE du bâtiment.
L’amendement propose donc, dans ces conditions, de limiter ces opérations de conception-réalisation pour les marchés d’un montant supérieur ou égal à un million d’euros afin de ne pas pénaliser les entreprises artisanales du bâtiment.