Direction de la séance |
Projet de loi Financement de la sécurité sociale pour 2019 (1ère lecture) (n° 106 , 111 , 108) |
N° 230 rect. ter 12 novembre 2018 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. IACOVELLI, DAUDIGNY et CABANEL, Mmes CONCONNE, CONWAY-MOURET et Martine FILLEUL, MM. Patrice JOLY et MARIE, Mme PRÉVILLE, M. VAUGRENARD, Mme MONIER, M. DURAN, Mme LEPAGE, MM. Martial BOURQUIN et ANTISTE, Mme GHALI, MM. MANABLE et TISSOT, Mmes ARTIGALAS, BLONDIN, BONNEFOY et MEUNIER, MM. JOMIER, JACQUIN et KERROUCHE et Mmes ESPAGNAC et PEROL-DUMONT ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 47 BIS |
Après l'article 47 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L’article L. 3142-3 du code du travail est ainsi rédigé :
« Art. L. 3142-3. - Il est interdit d’employer le salarié dans les quatorze jours qui suivent la naissance survenue au foyer du salarié ou l’arrivée d’un enfant placé en vue de son adoption. »
Objet
En matière d’égalité professionnelle et de partage des tâches, nous sommes loin du compte et bien en retard par rapport à nos partenaires européens.
Une réforme du congé de paternité constituerait un levier essentiel pour réduire les inégalités professionnelles.
Aujourd’hui les pères bénéficient d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant de onze jours consécutifs, qui s’ajoute au congé de naissance de trois jours. Ce congé est optionnel. Rappelons que le taux de recours du congé paternité n’est que de 68 % aujourd’hui. Pourtant, les comparaisons européennes montrent que dans les pays où la législation promeut des congés parentaux plus longs et parfois obligatoires, les inégalités se réduisent et une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie personnelle est constatée. C’est notamment observable au Portugal où les pères ont droit à un mois de congé de paternité dont deux semaines obligatoires.
Par cet amendement, nous proposons de rendre obligatoire le congé pour naissance ou adoption. Pour des raisons liées à l’application de l’article 40 de notre Constitution, nous ne pouvons rendre obligatoire que le congé pour naissance ou adoption.
Le gouvernement a récemment rejeté l’idée de rendre obligatoire le congé paternité. Pourtant, sur les 16 semaines de congé maternité, 8 sont obligatoires dont 6 après la naissance afin de s’assurer que l’employeur ne fait pas pression sur sa salariée pour qu’elle ne prenne pas le congé auquel elle a droit. Pourquoi en serait-il autrement pour les hommes ? Le taux de non recours de 32 % au congé paternité s’explique notamment par la pression professionnelle subie. Il est donc indispensable de garantir ce droit en le rendant obligatoire. Cet amendement est une première étape.