Direction de la séance |
Projet de loi Indépendance de l'audiovisuel public - PJL (1ère lecture) (PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE) (n° 850 (2012-2013) , 848 (2012-2013) ) |
N° 2 rect. 30 septembre 2013 |
AMENDEMENTprésenté par |
|
||||||||
Mmes MORIN-DESAILLY et FÉRAT et M. Jean-Léonce DUPONT ARTICLE 2 TER |
Alinéa 2
Après les mots :
Conseil supérieur de l’audiovisuel
rédiger ainsi la fin de cet alinéa :
propose les services d’un médiateur, indépendant des fonctions de sanction du conseil, entre professionnels du secteur, notamment les éditeurs de services de télévision, les producteurs d’œuvres audiovisuelles ou leurs mandataires et les distributeurs
Objet
L’amendement n°26 du rapporteur, adopté par notre commission le 17 septembre dernier, constitue une avancée significative sur la question difficile de la circulation des œuvres, en reconnaissant, comme l’avait fait au printemps 2013 le rapport du Sénateur Plancade, la nécessité d’institutionnaliser, pour lui donner la force de la loi, la fonction de médiateur pour la circulation des œuvres, instituée à titre expérimental en 2011.
Toutefois, la rédaction du dispositif ne répond pas totalement à l’objet affiché par l’amendement en commission du rapporteur.
Ainsi :
- La notion de « conciliation » est différente de celle de « médiation » qui se situe , elle, en amont de toute procédure ;
- Confier cette mission aux services du CSA pose un réel problème de compatibilité avec les préconisations de la Cour européenne de justice qui impose une stricte séparation entre la fonction d’instruction et celle de sanction ; or, une conciliation menée par des services placés sous l’autorité hiérarchique du CSA ne peut, en cas d’échec, être compatible avec la procédure de sanction que la loi a confiée au Conseil. Il convient, en conséquence, de désigner un médiateur, rattaché administrativement au Président du CSA, mais indépendant hiérarchiquement de la direction générale et des services. C’est ainsi que s’est d’ailleurs effectuée l’expérimentation.
- Enfin, la rédaction adoptée en commission ne concerne que les conflits entre éditeurs de services de télévisions et producteurs. Ce périmètre ne correspond pas à la réalité et le médiateur doit pouvoir être saisi de conflits entre éditeurs, entre éditeurs et distributeurs, entre producteurs et distributeurs, et non seulement entre éditeurs et producteurs
Le présent amendement vise donc à rendre la rédaction du dispositif totalement conforme à l’esprit de l’amendement du rapporteur adopté en commission, sans pour autant entrer en contradiction avec l'article 40 de la Constitution puisque cette mission restera financée sur le budget propre du CSA, comme depuis sa création en 2011.