Direction de la séance |
Projet de loi Enseignement supérieur et recherche (1ère lecture) (PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE) (n° 660 , 659 , 663) |
N° 241 rect. 20 juin 2013 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Mme Michèle ANDRÉ ARTICLE 2 |
I. - Après l'alinéa 6
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Dans ces hypothèses, les formations ne peuvent être que partiellement proposées en langue étrangère et à la condition que l'accréditation concernant ces formations fixe la proportion des enseignements à dispenser en français. Le ministre en charge de l’usage de la langue française en France est immédiatement informé des exceptions accordées, de leur délai et de la raison de ces dérogations. »
II. - Alinéa 7, dernière phrase
Rédiger ainsi cette phrase :
Leur niveau de maîtrise suffisante de la langue française est évalué pour l'obtention du diplôme.
Objet
De par son appartenance à la Francophonie, la France participe au développement de la solidarité et de la coopération entre les Etats et les peuples ayant le français en partage, la langue de la République est le Français.
Ainsi les articles 87 et 2 de notre Constitution scellent notre destin commun francophone et le pacte de notre République française.
En France, lenseignement des langues étrangères et lenseignement en langues étrangères sont deux notions parfois confondues alors quelles sont très différentes et produisent des conséquences diamétralement opposées.
Autant lenseignement des langues étrangères à luniversité française, notamment langlais, doit être renforcé afin de permettre aux étudiants français de vivre pleinement la richesse dune mondialisation concurrentielle ; autant lenseignement de matières fondamentales en langues étrangères au sein de luniversité française pose de réelles difficultés aux effets négatifs potentiellement irréversibles.
Lenseignement de matières en langue étrangère pose de sérieuses difficultés, en particulier pour les millions dapprenants de français dans le monde pour qui cela serait perçu comme un signe de découragement. Dans de telles conditions, pourquoi les pays francophones continueraient-ils à utiliser le français dans lenseignement supérieur et la recherche, pourquoi les alliances françaises, les instituts et les millions denseignements de français dans le monde continueraient-ils leur travail, si la France elle-même sen détournait en ne considérant plus la langue française.
En effet, la langue française nest pas seulement la langue de la France. La langue française est une langue mondiale, partagée sur les 5 continents qui véhicule des valeurs communes au sein dun ensemble bien plus vaste qui rassemble aujourdhui près de 40% des Etats membres des Nations-Unies et sappelle la Francophonie.
Alors pensons aussi à Senghor et à ces Hommes dexception, venant tous du sud, qui ont créé cette si belle Francophonie !
La France est regardée dans le monde et cet article 2 est examiné à la loupe. Ne donnons pas limpression au monde que nous suivons le chemin du renoncement car une langue est une langue morte, un latin des temps modernes, quand elle ne peut plus tout dire et quand elle ne peut plus tout enseigner.
En conséquence, cet amendement a pour objet non seulement de limiter considérablement ces enseignements en langue étrangère, qui ne peuvent être que « partiels », mais également de les encadrer très strictement afin de ne pas porter atteinte à la promotion de la Francophonie dans le monde.
A minima, des principes de précaution doivent être respectés.
Pour cette raison, laccréditation doit être délivrée avec indication du pourcentage denseignement en français ;
Pour cette raison, le Ministère de la Culture, en charge de lusage du français en France et de lapplication de la loi dite « Toubon » doit être informé de cette dérogation et des raisons qui la motive. Ces informations permettront à ce Ministère, qui publie chaque année un rapport sur lusage du français, den informer les citoyens et la représentation parlementaire afin de sassurer ainsi du respect de la loi de la République ;
Pour cette raison, lobtention dun diplôme universitaire français par un étudiant étranger doit être conditionné à la réussite du Diplôme détudes en langue française (DELF) ;
Cet amendement équilibré permet de garantir la promotion de la langue française dans le monde tout en respectant léconomie générale du texte.