Vers un match Larcher-Raffarin pour la présidence du Sénat
Par Jean-Louis PREVOST
Paris : Après avoir remporté la Haute assemblée, les sénateurs de
droite se préparent à arbitrer une nouvelle bataille, celle pour la
présidence du Sénat, qui devrait se résumer à une réédition de
l'affrontement de 2008 entre les UMP Jean-Pierre Raffarin et Gérard
Larcher.
Cette élection pour succéder au plateau, la présidence du Sénat, au
socialiste Jean-Pierre Bel aura lieu mercredi après-midi. M. Bel a
décidé d'arrêter la vie politique.
Le groupe UMP organise des primaires mardi pour départager ses deux
champions. Un troisième candidat UMP, Philippe Marini (Oise), est
candidat lui aussi pour faire entendre sa voix.
Cette primaire renouvelle le duel qui avait eu lieu au sein de l'UMP
en 2008 avec les mêmes protagonistes. A cette époque, Gérard Larcher
l'avait emporté face à l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Cette fois, Gérard Larcher, qui a présidé le Sénat de 2008 à 2011,
est parti très tôt, annonçant sa candidature dès février. "La
question de savoir à quoi nous servons est posée", a-t-il déclaré
samedi au Parisien alors que selon un sondage, plus d'un Français
sur deux serait favorable à la disparition de la Chambre haute.
Pas question pour autant qu'un Sénat de droite soit "en opposition
frontale" avec le gouvernement de Manuel Valls, dit-il. Il devra
bien sûr "préparer une majorité d'alternance" pour 2017, souligne le
sénateur des Yvelines, mais il devra également entamer un dialogue
avec le gouvernement.
"Je propose un vrai sursaut", souligne de son côté Jean-Pierre
Raffarin, qui n'a dévoilé ses intentions que le 12 septembre. Il
considère que "l'avenir du Sénat passe par +un rapport de force
républicain+ avec le président de la République".
"Je crois que j'ai la capacité de résistance parce que je connais
bien l'Etat de l'intérieur et que je crois pouvoir avoir la force
d'être quelqu'un qui portera le Sénat haut", dit-il.
Dimanche, il a envoyé une rafale de tweets pour féliciter les
sénateurs UMP élus ou réélus.
- Deuxième personnage de l'Etat -
Philippe Marini s'engage pour sa part à "travailler efficacement à
une rénovation du Sénat dans ses procédures pour qu'il joue tout son
rôle".
Deux autres candidats se sont déclarés pour la présidence du Sénat.
La centriste Nathalie Goulet, qui se présente en candidate
indépendante, veut un Sénat "plus efficace", quitte à diminuer le
nombre de sénateurs.
A gauche, c'est le président de groupe PS Didier Guillaume, un
proche de François Hollande, que les sénateurs socialistes ont
désigné. Le groupe centriste pourrait décider à la dernière minute
de présenter un candidat.
Mercredi, l'élection du président du Sénat par ses pairs aura lieu
en séance publique par un vote à bulletin secret. Si la majorité
absolue des suffrages exprimés est nécessaire aux premier et
deuxième tours, la majorité relative suffit en cas de troisième
tour.
A 15h00, la séance sera ouverte par l'installation d'un bureau
provisoire réunissant le doyen d'âge, actuellement le sénateur de La
Réunion, Paul Vergès, 89 ans, (groupe Communiste, républicain et
citoyen), assisté de six secrétaires, les six plus jeunes sénateurs
parmi lesquels figure David Rachline, 26 ans, un des deux élus du
FN.
Dans la mesure où le président du Sénat assure l'intérim du chef de
l'Etat en cas de décès ou de démission, il est considéré comme le
deuxième personnage de la République. Ainsi, Alain Poher, qui a
présidé le Sénat de 1968 à 1992, a assuré par deux fois cet intérim,
après la démission du général de Gaulle (1969), puis à la mort de
Georges Pompidou (1974).
Le président du Sénat dispose alors de toutes les prérogatives du
chef de l'Etat, sauf le recours au référendum et le droit de
dissolution.
Il dispose aussi d'un important pouvoir de nominations, désignant
par exemple trois des neuf membres du Conseil constitutionnel et un
du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
En outre, il doit être obligatoirement consulté par le chef de
l'Etat avant toute dissolution de l'Assemblée nationale. Il peut
saisir le Conseil constitutionnel si les textes votés ne lui
paraissent pas conformes ou le Conseil d'Etat sur une proposition de
loi.
2014/09/28 18:45:12 GMT+02:00
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