Sénatoriales outre-mer: jeu à somme nulle entre gauche et droite

Paris : Le scrutin des sénatoriales dans cinq collectivités d'outre-mer pour sept sièges à pourvoir s'est achevé dimanche soir par un jeu à somme nulle entre la gauche et la droite, qui prend un siège en Polynésie mais en perd un à Saint-Martin.

Contrairement à 2011 où les résultats des outre-mer, et notamment des Antilles, étaient très attendus car confirmaient la bascule à gauche de la haute assemblée, le scrutin dimanche n'était guère pimenté de suspense.

Le Pacifique a voté sans surprise. Le parti de Gaston Flosse, le Tahoeraa (autonomiste), après avoir emporté tous les scrutin depuis 2013, a continué sur sa lancée et dès le premier tour. Ce sont deux proches de M. Flosse qui se rendront au palais du Luxembourg, alors que ce dernier a été déchu de son mandat de sénateur le 16 septembre, à quelques jours de l'échéance.

Teura Iriti, 39 ans, qui préside le groupe Tahoeraa à l'assemblée locale et a été sa ministre de la solidarité, ainsi que Vincent Dubois, 33 ans, un des avocats de l'ancien président polynésien et aussi son gendre, devraient siéger dans le groupe UDI, comme les trois députés. Le Tavini (indépendantiste) d'Oscar Temaru n'a plus de représentant au niveau national, avec la perte du siège de Richard Tuheiava (app. PS).

A Wallis et Futuna, le sénateur sortant et favori, Robert Laufoaulu (UMP), 67 ans, a été réélu avec 15 voix contre 7 à son adversaire Vetelino Nau (PS), dès le premier tour, lors d'un scrutin qui n'a duré que quinze minutes.

Dans cet archipel où les étiquettes politiques sont très poreuses, ce frère catholique, qui jouit d'une grande autorité morale, a bénéficié du renfort des voix de quatre élus de gauche de l'assemblée territoriale et de celle du député, qui siège dans le groupe PS au Palais Bourbon. M. Laufoaulu, a été élu pour la première fois au Sénat en 1998.

A Saint-Barthélemy, Michel Magras (UMP) a été réélu sénateur dès le premier tour à Gustavia. Dix-neuf suffrages ont été exprimés sur 21. M. Magras a recueilli 15 suffrages contre 4 pour son concurrent Benoit Chauvin (DVG), lui aussi membre du Conseil territorial.

Michel Magras appartenant à la majorité au Conseil territorial, présidée par son frère ainé Bruno, et forte de 16 élus sur 19, sa réélection ne faisait aucun doute.

A Saint-Martin en revanche, dont le sénateur sortant Louis-Constant Fleming (UMP) avait démissionné le 31 décembre 2013 pour raison de santé et déception de l'orientation politique de sa collectivité, c'est Guillaume Arnell (DVG) qui l'a emporté.

Agé de 56 ans, cet ancien conseiller général de Guadeloupe pour le canton de Saint-Martin (1998-2010) et actuel vice-président du conseil territorial de l'île remporte une victoire contre six autres candidats. Ce fauteuil de sénateur lui fera sans doute oublier sa défaite aux législatives de juin 2012. Il devrait siéger au groupe socialiste.

En Guyane, la gauche reste maîtresse des deux sièges mais si Georges Patient (app. PS) a été réélu aisément au premier tour avec plus de 56% des suffrages, Jean-Etienne Antoinette (app. PS) a lui perdu son mandat au profit d'Antoine Karam (DVG), qui devrait aussi siéger au groupe PS.

Président du conseil régional de Guyane pendant 18 ans (de 1992 à 2010), Antoine Karam, 64 ans, du Parti socialiste guyanais (PSG), le plus important parti de gauche local, a été élu au second tour.

Il achève ainsi l'annus horribilis de M. Antoinette, membre du parti local Walwari de Christiane Taubira (ministre de la Justice): il avait déjà perdu la mairie de Kourou en mars dernier.

bur-sla/il
2014/09/29 01:10:51 GMT+02:00
MSE02820 #579169 DVBP 0035 ISW68 (4) AFP (583)