N° 154 SESSION
ORDINAIRE DE 2015-2016 8 juin
2016 |
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rÉsolution europÉenne relative au régime de sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Fédération de Russie. |
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Le Sénat a adopté la résolution dont la
teneur suit : |
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Voir les
numéros : Sénat : 643 et 659 (2015-2016). |
Le Sénat,
Vu l’article 88-4 de la
Constitution,
Vu les conclusions du
Conseil européen du 6 mars 2014 et des 19 et 20 mars 2015,
Vu les conclusions du
Conseil Affaires étrangères de l’Union européenne du 3 mars 2014, du
17 mars 2014, du 22 juillet 2014, du 19 janvier 2015 et du
14 mars 2016,
Condamnant le recours à
la force par la Russie sur le territoire ukrainien et l’annexion de la Crimée
le 20 mars 2014 après un referendum considéré comme dépourvu de
validité par les Nations unies ;
Regrettant la situation
dans certaines régions de l’Est de l’Ukraine qui a conduit à un conflit entre
l’armée ukrainienne et des forces se déclarant pro-russes et défiant l’autorité
de l’État ukrainien ;
Soulignant qu’à la suite de
ces événements, l’Union européenne a progressivement mis en place un régime de
sanctions à l’encontre de la Russie qui comporte des mesures politiques et diplomatiques,
des sanctions individuelles ou visant des entités, et des sanctions économiques
sectorielles, au détriment des populations et des entreprises ;
Soulignant que ces
sanctions ont été complétées, renforcées ou prolongées à plusieurs reprises, en
fonction de la dégradation de la situation en Ukraine ou de l’absence de
progrès constatés ;
Observant qu’en réaction
aux sanctions européennes, la Fédération de Russie a décidé le 7 août 2014
de mettre en place des sanctions, en particulier un embargo sur les produits
alimentaires pour une durée d’un an, et qu’elle l’a prolongé pour la même durée
en août 2015 ;
Soulignant qu’à la suite de
plusieurs initiatives diplomatiques, la France, l’Allemagne, la Russie et
l’Ukraine, réunies en format « Normandie », ont obtenu la signature
des accords de Minsk, qui constituent la seule voie conduisant à une solution
du conflit dans certaines régions de l’Est de l’Ukraine ;
Rappelant la contribution
du Sénat dans la mise en œuvre du volet politique des accords de Minsk relatif
à la décentralisation, en particulier la coopération mise en place avec la Rada
lors de l’élaboration de la réforme constitutionnelle ukrainienne en ce
sens ;
Constatant le caractère
partiel de la mise en œuvre de l’ensemble de mesures du 12 février 2015
sur l’application des accords de Minsk ;
Constatant dans le même
temps que les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Fédération de
Russie et les sanctions russes ont des conséquences négatives, sur le plan tant
économique que politique, pour l’ensemble des parties, et sur les relations
entre l’Union européenne et la Russie ;
Réaffirme son attachement
indéfectible à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’indépendance
de l’Ukraine et condamne l’annexion de la Crimée par la Russie, comme il
ressort de la résolution 68/262 de l’Assemblée générale des Nations unies du
27 mars 2014 ;
Regrette la détérioration
des relations entre l’Union européenne et la Russie et considère que le
rétablissement de relations confiantes et solides est indispensable pour
relever les défis communs et aboutir au partenariat stratégique avec la Russie
que le Sénat appelle de ses vœux ;
Invite toutes les parties à
mettre en œuvre, dans les meilleurs délais et dans leur intégralité, l’ensemble
de mesures du 12 février 2015 en vue de l’application des accords de
Minsk ;
Appelle de ses vœux un
allègement progressif et partiel du régime des sanctions de l’Union européenne
à l’encontre de la Russie, en particulier des sanctions économiques, en liant
cet allègement à des progrès significatifs et ciblés dans la mise en œuvre des
accords de Minsk par rapport à la situation prévalant au moment de l’adoption,
le 12 février 2015, de l’ensemble des mesures sur l’application des
accords, et invite le Gouvernement à poursuivre les négociations avec la Russie
et l’Ukraine, dans le cadre du format « Normandie », ainsi qu’avec
ses partenaires européens ;
Invite le Gouvernement,
selon les mêmes conditions, à réévaluer les sanctions diplomatiques et
politiques et à préconiser en particulier la reprise des discussions en vue de
la tenue, dans un premier temps, de réunions bilatérales de haut niveau entre
les États membres de l’Union européenne et la Russie ;
Invite le Gouvernement à
appeler ses partenaires européens à travailler à la levée des sanctions
individuelles visant les parlementaires russes, qui constituent un obstacle au
nécessaire et utile dialogue parlementaire et politique ;
Invite le Gouvernement à
s’assurer que l’allègement ou la levée de sanctions européennes s’accompagne
nécessairement de mesures du même ordre de la part de la Fédération de
Russie ;
Rappelant les initiatives
du Gouvernement pour obtenir la levée de l’embargo phytosanitaire et des
contremesures russes visant le secteur agricole, invite celui-ci à renforcer
ses démarches vis-à-vis de la Russie, en liaison avec la Commission européenne
et les États membres de l’Union européenne, afin d’obtenir la levée rapide des
embargos, y compris ceux adoptés avant la crise ukrainienne, tel que l’embargo
sur certains produits porcins – qui aggravent la situation d’un secteur
agricole déjà fragilisé ; souligne en particulier que ces embargos
entraînent des pertes importantes pour la filière porcine française ;
Invite le Gouvernement à
soutenir ces orientations et à les faire valoir dans les négociations en cours.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 8 juin2016.
Le
Président,
Signé :
Gérard LARCHER