Projet de loi Projet de loi de finances pour 2021

Direction de la Séance

N°II-202

23 novembre 2020

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION ÉCOLOGIE, DÉVELOPPEMENT ET MOBILITÉ DURABLES

(n° 137 , 138 , 139, 142)


AMENDEMENT

C Défavorable
G Défavorable
Adopté

présenté par

MM. DANTEC, FERNIQUE et BENARROCHE, Mmes BENBASSA et de MARCO, MM. DOSSUS, GONTARD, LABBÉ et PARIGI, Mme PONCET MONGE, M. SALMON et Mme TAILLÉ-POLIAN


Article 33 (Crédits de la mission)

(État B)

Consulter le texte de l'article ^

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Infrastructures et services de transports

 

780 000

 

780 000

Affaires maritimes

 

 

 

 

Paysages, eau et biodiversité

 

 

 

 

Expertise, information géographique et météorologie

 

 

 

 

Prévention des risques

dont titre 2

780 000

 

780 000

 

Énergie, climat et après-mines

 

 

 

 

Service public de l'énergie

 

 

 

 

Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables

dont titre 2

 

 

 

 

Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par l’État (crédits évaluatifs)

 

 

 

 

TOTAL

780 000

780 000

780 000

780 000

SOLDE

0

0

Objet

Cet amendement prévoit d’annuler la baisse des effectifs de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) qui est un acteur clé de l’écologie.

Le projet de loi de finances pour 2021 prévoit une réduction de 13 ETPT en dépit du rôle essentiel de cet opérateur et des enjeux considérables de santé et de sécurité publiques.

L’INERIS apporte un appui indispensable à l’État pour l’évaluation et la maîtrise des risques industriels et environnementaux, tant dans la durée qu’en situation accidentelle ou postaccidentelle. 

La Commission d'enquête du Sénat chargée d’évaluer l’intervention des services de l’État dans la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen a montré le manque de personnel dédié à la question de la prévention des risques. Or le ministère affiche, depuis l’accident sa volonté d’accroître la présence des inspecteurs des sites classés mais il semble faire tout le contraire. Les réductions des effectifs constatées ces dernières années sont importantes.

Avec l’explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août 2020 et depuis la catastrophe de l'usine AZF à Toulouse en 2001, l'INERIS est par exemple régulièrement appelé lorsqu'un produit est importé à base de nitrate d'ammonium en France et qu'on a un doute sur l'un des critères techniques. L’opérateur intervient ainsi pour réexaminer la réglementation en matière de stockage, de transport et d’utilisation de ce produit.

Dans ce contexte et avec la crise sanitaire qui pose de nouveaux défis pour les contrôles, il apparaît donc essentiel de renforcer les moyens humains de cet opérateur au service de la planification écologique et de la gestion des risques.

C’est pourquoi cet amendement propose d’annuler cette baisse d'effectifs en relevant les crédits de la nouvelle action n°13 du programme 181 Prévention des risques à destination de l'INERIS de 780 000 euros, soit un coût estimatif de 60 000 euros par ETPT.

En compensation est prévu un abaissement à due concurrence de l'action 52 "Transport aérien" du programme 203 "Infrastructures et services de transports". L'action de l'État dans ce secteur peut être financée par de la fiscalité affectée prélevée sur le kérosène et sur les compagnies aériennes.

Cet amendement permet ainsi d’enrayer les suppressions d’emplois de l’INERIS mais il ne permet pas de répondre à l’urgence de préserver les capacités d’action des principaux opérateurs publics de l’écologie pour laquelle le gouvernement se doit de réagir.