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SIMP

Projet de loi

Simplification de la vie économique

(1ère lecture)

(n° 550 )

N° COM-269

24 mai 2024


 

AMENDEMENT

présenté par

Irrecevable art. 45, al. 1 C (cavalier)

M. CANÉVET


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 10


Après l'article 10

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I - L’article L. 142-9 du code monétaire et financier est ainsi modifié : 

1° Le premier alinéa est complété par une phrase et un alinéa ainsi rédigés : « Ils peuvent communiquer des informations couvertes par le secret professionnel aux tiers avec lesquels ils négocient, concluent ou exécutent, au nom de la Banque de France, des contrats de prestations de services pour des activités matériellement dissociables de ses missions, dès lors que ces informations sont nécessaires à celles-ci.

« Les personnes recevant des informations couvertes par le secret professionnel, qui leur ont été fournies pour les besoins d’une des opérations ci-dessus énoncées, doivent les conserver confidentielles, que l'opération aboutisse ou non. » ;

2° Au début du deuxième alinéa, le mot : « Ils » sont remplacés par les mots : « Les agents de la Banque de France ». 

II - L’article L. 142-3 I du code monétaire et financier est ainsi modifié : 

À l’alinéa suivant le 5°, après les mots : « Ils sont tenus au secret professionnel », sont insérés les mots : « dans les conditions prévues à l’article L. 142-9 ». 

Objet

Les agents de la Banque de France sont tenus au secret professionnel conformément aux dispositions des articles L. 142-9 et L. 164-2 du code monétaire et financier (CMF), sous les peines prévues par l’article 226-13 du code pénal. Les articles L. 142-3 et L. 164-1 de ce code prévoient des dispositions équivalentes pour les membres du conseil général. 

Le secret professionnel des agents de la Banque est général et s’apparente à celui de la fonction publique prévu aux articles 26 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires et 1-1 du décret 86-83 du 17 janvier 1986 relatif aux agents contractuels de l’État.

Par exception, pour les activités purement bancaires de la Banque, ce secret peut être assimilé à celui des établissements de crédit prévu par l’article L. 511-33 du code monétaire et financier.

Il existe cependant quelques atténuations à cette obligation au secret, prévues par des textes spécifiques. Toutefois, ces dérogations au secret professionnel ne permettent pas à la Banque de France de recourir à des prestataires lorsque ceux-ci doivent pouvoir accéder à ses données.

Ainsi, le secret professionnel des agents de la Banque de France ne connaît pas les exceptions figurant à l’article L. 511-33 du code monétaire et financier pour le secret bancaire, et notamment celles prévues au profit des sous-traitants. 

La Banque est très sollicitée, notamment par des chercheurs externes ou d’autres administrations eu égard au contexte économique depuis la crise sanitaire, afin d’accéder aux données qu’elle détient. 

Le présent amendement vise donc à créer une dérogation au secret professionnel des agents de la Banque de France et de ses instances de gouvernance afin de faciliter le recours à des prestataires et, par voie de conséquence, de simplifier l’accès des chercheurs aux données de la Banque de France. Dans ce cadre, il est proposé d’ajouter, en parallèle de la présente modification, un article dans la partie réglementaire du code afin d’organiser et simplifier les échanges avec le Centre d’Accès Sécurisé aux Données (CASD). 


    Déclaré irrecevable au titre de l'article 45, alinéa 1, de la Constitution (cavalier) par la commission saisie au fond